Législatives 2022 : le gouvernement va-t-il de nouveau changer ?

Par Cécile de Sortiraparis · Publié le 20 juin 2022 à 14h42
Le groupe présidentiel Ensemble ! n'a pas réussi à obtenir la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Quelles conséquences ces élections peuvent-elles avoir sur le gouvernement ? Faut-il s'attendre à un remaniement ou à la nomination d'un nouveau Premier ministre ? On fait le point.

Les élections législatives sont terminées, l'Assemblée nationale a changé de visage. Et maintenant, que va-t-il se passer pour le paysage politique français ? Le groupe Ensemble !, qui représente la majorité présidentielle, n'a pas obtenu la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Or, le ou la Premier ministre doit être choisi parmi la majorité parlementaire. Les scores de la coalition Ensemble ! suffisent-ils pour qu'Elisabeth Borne conserve sa place ?

De plus, Emmanuel Macron avait affirmé que les ministres non-élus durant cette élection devront démissionner de leur poste au gouvernement. Plusieurs changements et ajustements du gouvernement sont donc à prévoir dans les semaines qui viennent. 

Va-t-on changer de Premier ministre ? Elisabeth Borne a été réélue dans le Calvados, elle n'est donc pas forcée de démissionner. De plus, le groupe Ensemble !, s'il n'a pas la majorité absolue, conserve la majorité relative. Théoriquement, la Première ministre pourrait donc conserver son poste, si elle obtient le vote de confiance des députés, après son discours de politique générale. Mais avant cette étape, l'opposition pourrait également déposer une motion de censure. Elisabeth Borne est donc à la merci du Parlement et des alliances qui vont se créer dans les jours qui viennent. 

La République en Marche tente déjà de convaincre les différents groupes siégeant à l'Assemblée. « Nous travaillerons dès demain à construire une majorité d’action, il n’y a pas d’alternative à ce rassemblement pour garantir à notre pays la stabilité et continuer les réformes nécessaires, a dit Élisabeth Borne. Les sensibilités multiples devront être associées et les bons compromis bâtis afin d’agir au service de la France », assure la Première ministre, selon des propos rapportés par Ouest France.

Si la Première ministre n'est pas approuvée par l'Assemblée nationale, elle devra démissionner. Emmanuel Macron sera alors tenu de nommer un nouveau chef de gouvernement accepté par la majorité des députés. Cet hypothétique Premier ministre devra ensuite former un nouveau gouvernement.

Pour Jérémie Peltier, directeur des études à la Fondation Jean-Jaurès, un changement de chef de gouvernement est inévitable, quel que soit le scénario en place. « Quelle que soit l’option choisie, s’il y a accord de gouvernement, la Première ministre change. À ce stade, si on part du postulat que les majorités ne peuvent être obtenues qu’avec LR et l’UDI, ça ne peut être à mon sens qu’un Premier ministre vraiment issu de la droite. »

Et chez les ministres ?

Dans l'immédiat, trois nouvelles personnes devraient être nommées au gouvernement. En effet, Amélie de Montchalin (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires), Justine Benin (secrétaire d'Etat à la Mer) et Brigitte Bourguignon (ministre de la Santé et de la prévention) ont été battues aux élections législatives. Elles doivent donc démissionner et être remplacées.

Sur France Inter, ce lundi 20 juin 2022, la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire confirme qu'un remaniement est prévu « dans les prochains jours. (...) On n’a pas l’intention de laisser un gouvernement où il manque un certain nombre de postes. Je pense que compte tenu de l’urgence à agir et de la détermination du président de la République et de la première ministre on parle ici en jours plutôt qu’en semaines. »

Un proche du président de la République cité dans le Parisien estime que les actualités internationales vont empêcher Emmanuel Macron de s'intéresser à ce dossier immédiatement. « Il va vraiment commencer à s’y pencher à partir du week-end prochain, pas avant ».

Il faut aussi rappeler que plusieurs dossiers et secteurs ne sont pas attribués : actuellement, le logement, le numérique, les anciens combattants... ne sont reliés à aucun ministère et ministre. Plusieurs postes sont donc à pourvoir encore, des postes qui pourraient être confiés à des membres d'autres partis politiques, pour renforcer les alliances parlementaires. 

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