Chenapan, la table gastronomique qui a la tête dans les étoiles

Il est des tables pour lesquelles on pressent dès l'entrée - voire l'amuse-bouche - qu'elles finiront un jour ou l'autre par côtoyer les étoiles. Chenapan, nouvellement ouvert dans le quartier de SoPi, fait partie de celles-ci. Avec son format de poche - seulement 18 couverts - et sa vue imprenable sur le ballet en cuisine, Chenapan s'est installé dans les souliers du restaurant Oka, étoilé en 2019 et qui n'a depuis cessé de changer d'adresse.

Et si les murs du 28 rue de la Tour d'Auvergne étaient enchantés et assuraient aux chefs officiant sur place l'attribution de ces macarons rouges tant convoités ? C'est en tous cas ce qu'on serait prêt à parier, tant notre diner-dégustation chez Chenapan fut étourdissant de maîtrise. On met d'ores et déjà une pièce sur cette merveilleuse table, en prévision du Michelin 2024 - vous l'aurez lu ici en premier !

Il faut dire que le duo à la tête de l'endroit ne sort pas de nulle part. Après sept belles années traversées ensemble chez Ze Kitchen Galerie du chef William Ledeuil, le chef Bruno Laporte (aussi passé chez Noma à Copenhague, Fulgurances à Paris) et son directeur de salle, Florentin Fraillon (formé auprès des plus grands, Robuchon et Constant en tête) ont décidé d'ouvrir leur premier restaurant. Une table qui repose sur un modèle vertueux et durable, en cuisine comme en salle, respectueuse de ses équipes et de la planète.

Au fil des envies du chef auvergnat et des arrivages de produits en provenance de producteurs engagés, triés sur le volet, Chenapan dévoile deux menus uniques amenés à changer le plus souvent possible, proposés en 3 temps (59€) et 5 temps (79€). Ne vous attendez donc pas à retrouver exactement les merveilles que l'on a savourées, mais il y a de fortes chances que vous preniez, peu importe ce qui est proposé sur la carte, autant de plaisir que nous. 

Parmi nos plus gros coups de coeur, citons sans ciller les légumes sauvages (asperges, fèves) et herbes de printemps (feuilles de roquette et de moutarde) surmontés d'une vaporeuse émulsion de rhubarbe. Sensations printanières aussitôt recouvertes d'un plaid de réconfort automnal avec le plat suivant, autour des girolles et du Noilly-Prat, changement de saisons délicat mais habillement conduit ; on se laisse porter.

Belle découverte également que cette entrée de betterave au dressage ciselé, et ce mariage étonnant et détonnant avec un praliné de cacahuètes. C'est bien simple, de l'amuse-bouche - fraise/petits pois/feta râpée - au dessert autour du blé soufflé, c'est un sans-faute.

Amuse-bouches 

Betterave, katsuobushi, cacahuète

Légumes  sauvages et herbes de printemps, rhubarbe 

Pêche de ligne, girolles, Noilly-Prat 

Boeuf Angus, asperges, ail des ours 

Fraises, sureau 

Dessert autour du blé 

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Pour accompagner les menus dégustation, Florentin Fraillon signe une carte de vins français, qu'ils soient nature, en biodynamie ou plus conventionnels, mais également, et c'est plus original encore, une carte de soft drinks - macérations végétales, vins désalcoolisés, kéfir ou kombucha - se rapprochant le plus possible de la saveur du vin. 

Une adresse parfaite en tous points. 

Ce test a été réalisé dans le cadre d’une invitation professionnelle. Si votre expérience diffère de la nôtre, merci de le signaler dans les commentaires.