École à la maison: l'ENT et le CNED toujours inaccessibles au troisième jour de classe en distanciel

Par Cécile de Sortiraparis · Publié le 8 avril 2021 à 10h09
C'est le troisième jour d'école à la maison, et les problèmes de connexion aux serveurs de cours en ligne persistent. Professeurs et élèves ne peuvent toujours pas travailler avec les plateformes de l'ENT et du CNED ce jeudi 8 avril, malgré les promesses du gouvernement qui assurait que le problème serait réglé rapidement.

L'Espace Numérique de Travail (ENT) et le CNED, plateforme de formation en ligne, sont toujours saturés ce jeudi 8 avril 2021, troisième jour d'école à la maison sur les quatre prévus. Les professeurs et les élèves d'écoles primaires, de collèges et de lycées se heurtent à une barrière numérique. Impossible de donner ou d'assister aux cours prévus, les plateformes prévues pour accueillir ces cours étaient inaccessibles en raison d'un trop grand nombre de connexions simultanées.

Nombreux sont ceux qui voient ce message chaque matin, au moment de se connecter pour assister aux cours en ligne : « À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles… Pour permettre à chacun d’accéder à son réseau éducatif dans de bonnes conditions, nous avons limité le temps des sessions et instauré une logique de quota. Quand le nombre d’utilisateurs maximum est atteint, il vous faut patienter pour y accéder à votre tour. Désolé pour cette contrainte, revenez et essayer à nouveau d’ici quelques minutes ».

Un message d'erreur qui a provoqué la colère des enseignants, qui se sentent une fois de plus délaissés par leur ministre, abandonnés seuls face à une situation extraordinaire et chargés malgré tout de maintenir leur programme.

Sur les réseaux sociaux, parents, professeurs et élèves n'ont pas hésité à donner leur avis sur la situation. Le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer est bien souvent pris à partie. Les enseignants lui reprochent un manque de préparation sérieux. Le gouvernement avait promis, un an après le début de la pandémie, que tout était prêt pour assurer la continuité pédagogique en ligne, promesse visiblement non tenue.

Si quelques élèves plaisantent sur le fait que ces pannes informatiques leur permettent de ne pas travailler, ils sont aussi nombreux à s'inquiéter pour leurs examens à venir.

C'est bien pour cela que de nombreuses classes se sont déjà adaptées : les élèves et les professeurs ouvrent des cours en visio via Discord ou Twitch, des serveurs pensés pour le streaming, et que les enfants connaissent bien. Certains utilisent même les messageries en ligne comme Messenger, Snapchat ou WhatsApp, qui permettent des discussions de groupe.

Le mardi 6 avril, alors que les premiers problèmes de connexion faisaient surface, Jean-Michel Blanquer avait annoncé que les pannes provenaient d'une cyberattaque contre le serveur CNED. 

« Vous avez des attaques informatiques. C'est le cas de ce qu'il se passe pour le Cned ce matin où vous avez des attaques informatiques, apparemment venues de l'étranger pour (...) empêcher les serveurs de fonctionner. Le travail technique est en train d'être fait pour rétablir cela. Fort heureusement, cela ne touche pas tout le monde partout », a expliqué le ministre, dont les propos sont relayés par BFMTV

Cette cyberattaque serait similaire à celle qu'avaient subie les serveurs du CNED en avril 2020 : les assaillants saturent les serveurs en lançant de nombreuses tentatives de connexion, bloquant l'accès au site pour les autres personnes. Dans un communiqué, Jean-Michel Blanquer assure que les serveurs de "Ma classe à la maison" subissent « plusieurs attaques de type DDoS simultanées sur les serveurs. »

Le ministère de l'Éducation nationale affirme que malgré cette attaque, 150 000 classes virtuelles étaient actives à 10 heures ce mardi matin.

Malgré les promesses du gouvernement, ces problèmes n'ont pas été réglés. Chaque jour d'école, les élèves et leurs enseignants se sont plaints des serveurs inaccessibles, les empêchant de poursuivre leur travail. Le message d'erreur sur la plateforme "Ma classe à la maison" indique toujours que les serveurs sont surchargés, dû au trop grand nombre de personnes qui tentent de se connecter en même temps. 

Le ministère de l'Éducation nationale évoque toujours une attaque informatique venue de l'étranger pour justifier les pannes. Le CNED n'a jamais confirmé cette théorie, et des sources ministérielles de BFMTV jugent l'histoire de la cyberattaque peu probable

Douze millions d'élèves sont censés profiter de ces cours en ligne en ce mois d'avril où les écoles, les collèges et les lycées sont fermés.

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Gratuit

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