Elle arrive de plus en plus tôt chaque année : la date à laquelle l'humanité a utilisé toutes les ressources que la Terre peut produire en un an. Passé le jeudi 28 juillet 2022, les humains vivent à crédit, épuisant de précieuses ressources, augmentant la dette écologique des générations futures.
Ce phénomène s'appelle le Jour du dépassement. Il s'agit d'un indicateur largement suivi, sur la consommation des ressources de la planète. Calculé par Global Footprint Network, il indique la date à partir de laquelle l'humanité consomme plus que ce que la Terre ne peut produire en un an. Depuis les années 70, la consommation de l'humanité entraîne un déficit des ressources. Actuellement, nous aurions besoin de 1,75 planète pour couvrir tous les besoins de l'humanité.
En 2022, l'humanité vit donc au-dessus de ses moyens. « Durant les 156 jours qui restent (jusqu'à la fin de l'année), notre consommation de ressources renouvelables va consister à grignoter le capital naturel de la planète », a averti Laetitia Mailhes, intervenante pour Global Footprint Network, lors d'une conférence de presse relayée par l'AFP.
A noter que tous les pays ne consomment pas de la même manière. La France, par exemple, a déjà atteint son jour du dépassement : c'était le 5 mai dernier Le Qatar et le Luxembourg sont les plus mauvais élèves : avec un jour du dépassement fixé respectivement au 10 et au 14 février ! L'Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) aurait besoin de plus de quatre Terres pour continuer à consommer sans détruire l'environnement ; l'Union européenne aurait besoin de trois Terres.
Environnement : la France a atteint son Jour du dépassement de la Terre avant le reste de la planète
Tous les ans, le Jour du dépassement des ressources énergétiques de la planète a lieu au mois de juillet. En 2022, la France fait pire que le reste de la planète, puisqu'au mois de mai, nous avons déjà consommé plus que nos limites annuelles. [Lire la suite]
Pour retarder cette échéance, WWF France et Global Footprint network proposent plusieurs solutions. « L'empreinte écologique de l'alimentation est considérable: la production de nourriture mobilise toutes les catégories d'empreinte, en particulier les cultures (nécessaires pour l'alimentation animale et humaine) et le carbone (l'agriculture est un secteur fortement émetteur de gaz à effet de serre) », expliquent les associations.
« Si nous pouvions réduire la consommation de viande de moitié, nous pourrions reculer la date du jour du dépassement de 17 jours. Limiter le gaspillage alimentaire permettrait de faire reculer la date de 13 jours, ça n'est pas négligeable », indique Laetitia Mailhes.