Cette inflation est due au mécanisme anti-blackout lancé en 2017. Ce programme vise à sécuriser l'accès à l'électricité pour tous, puisque « chaque fournisseur doit prouver sa capacité à produire suffisamment d'électricité par rapport à la consommation de ses clients, notamment lors des pointes liées au froid. »
En 2020, le coronavirus et les confinements ont fait monter les besoins en électricité des ménages. De plus, EDF n'a pas pu assurer une partie de la maintenance prévue sur ses réacteurs nucléaires. Pour cela, le Réseau de transport d'électricité, qui gère le réseau, a placé cet hiver « sous vigilance particulière ».
Pour palier à un éventuel manque d'électricité, les fournisseurs ont tenté d'acheter le plus de capacités possibles. Dans le Parisien, Albert Codinach, PDG de Planète OUI, explique que « le mégawatt (MW) s'est vendu jusqu'à 53 000 euros lors des enchères d'octobre. Du jamais-vu. A titre de comparaison, la moyenne des enchères l'an passé avait été de 19 000 euros ! »
La mauvaise nouvelle pour les Français, c'est que cette hausse du coût de l'électricité se répercute directement sur les prix de vente pour les consommateurs finaux - c'est-à-dire les ménages.
EDF, lui, doit se réjouir de cette situation. Albert Codinach dénonce le quasi monopole de l'entreprise sur le marché : « l'opérateur historique détient plus de 90 % [du marché de capacités]. Grâce à sa position dominante, il gagne beaucoup d'argent avec ce dispositif. » Un autre fournisseur interrogé par le quotidien ne se fait pas d'illusions : « il ne faut pas se leurrer : dans ce dossier, EDF dicte sa loi. Sur le marché des capacités, sa branche production vend des mégawatts à sa branche commerce. L'argent passe ainsi de la poche droite à la poche gauche. »