#MetooInceste : Blanquer promet de mieux sensibiliser les enfants, dès l'école maternelle

Par · Publié le 19 janvier 2021 à 15h49
Face aux témoignages d'incestes avec le hashtag #MetooInceste initiés par la publication du livre de Camille Kouchner, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a promis que l’école doit jouer "un rôle supérieur dans les temps à venir" dans la sensibilisation aux violences faites aux enfants dès la maternelle.

L’affaire Olivier Duhamel semble faire sauter des verrous, ceux des paroles cachées par les victimes d’incestes et viols dans l’enfance. Lors de son passage sur FranceInfo ce mardi 19 janvier 2021, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer s’est exprimé sur le rôle de l’école dans la lutte contre les violences faites aux enfants.

« Cela passe par la formation des professeurs. On a systématisé le fait qu’il y ait une sensibilisation au sujet du harcèlement, de l’inceste et des problèmes de violences intrafamiliales ».  Jean-Michel Blanquer explique alors que les professeurs le font déjà : « dire qu’on respecte le corps de chacun, qu’on se respecte soi-même, qu’on respecte le corps des autres, ce sont des choses qu’un petit enfant peut très bien comprendre [dès la maternelle]. Il y a des manières de le dire, avec la manière appropriée. »

Puis, Jean-Michel Blanquer a souligné l’importance de la parole et du repérage des signaux de violence envoyés par les enfants : « Je crois qu’à chaque fois qu’on a la parole sur le sujet, et c’est le cas maintenant pour moi, il faut le dire à chacun : "Regardez bien autour de vous, soyez attentifs. Quand vous voyez quelque chose qui est soupçonnable d’inceste ou de violences faites aux enfants, il faut le dire." »

Ce message est très important à diffuser et les faits divers en témoignent : pas plus tard que cette semaine, aux États-Unis, une serveuse a remarqué un enfant à table avec ses parents sans repas. Elle lui a demandé discrètement s’il allait bien avec une pancarte. Quand l’enfant de 11 ans a hoché la tête pour dire non, elle lui a demandé s’il avait besoin d’aide. L’enfant a alors répondu oui. La police est arrivée et il s’est avéré que le garçon était torturé, battu, menotté et même pendu la tête en bas chez lui. Il a pu être placé loin de ses tortionnaires.

De son côté, Adrien Taquet, le ministre délégué chargé de l’Enfance et des Familles auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, travaille sur un plan de lutte contre les violences faites aux enfants, qui comprend le durcissement des peines pour la consultation de sites pédopornographiques, l’élargissement du contrôle des antécédents judiciaires des personnes travaillant au contact des enfants et même la généralisation du numéro d’écoute et d’orientation psy à destination des personnes attirées sexuellement par les enfants (actuellement en expérimentation).

Certaines personnalités, dont le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, plaident pour la requalification pénale de l’inceste en crime. Actuellement, l’inceste est considéré comme une infraction sexuelle avec circonstance aggravante. Un viol incestueux est puni de vingt ans de réclusion criminelle au maximum, avec un délai de prescription de 20 ans après la majorité de la victime.

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