La Maison du dessin de presse doit ouvrir à Paris "d'ici deux à trois ans", confirme l'Elysée

Par Cécile de Sortiraparis · Photos par My de Sortiraparis · Publié le 12 janvier 2022 à 18h53
Emmanuel Macron a choisi : c'est Paris qui accueillera la future « maison européenne ou internationale du dessin de presse ». D'ici « deux à trois ans », ce nouveau lieu devrait ouvrir ses portes dans le 6e arrondissement. L'Elysée souhaite en faire une "maison vivante" pour tous les dessinateurs de presse.

Annoncé en 2020 lors des vœux du président à la presse, le projet de création d'une maison du dessin de presse prend peu à peu forme. Le gouvernement souhaite fonder un lieu inédit autour de la caricature et du dessin de presse, en lien avec la liberté de la presse. « Ce sera une maison, pas un musée. L’objectif est d’en faire un lieu vivant, de pédagogie, d’éducation aux médias et à la caricature, de refuge pour les dessinateurs menacés dans leur pays aussi », précise l’Elysée.

Ce mardi 11 janvier 2021, Emmanuel Macron a déclaré que cette maison s'installerait à Paris, bien qu'elle ait vocation à toucher tout le territoire français. 

Ce projet a vu le jour après les attentats de janvier 2015 à Charlie Hebdo : le journal satirique avait été pris pour cible par des terroristes, après la publication de caricatures du prophète Mahomet. Quelques mois après l'annonce de ce projet, Samuel Paty était assassiné. Cette maison du dessin de presse est donc un hommage aux victimes, mais aussi aux journalistes et dessinateurs qui continuent de revendiquer leur liberté de s'exprimer.

La « maison européenne ou internationale du dessin de presse » (le nom définitif n'est pas encore établi), devrait s'installer dans une ancienne école, rue du Pont-de-Lodi, dans le 6e arrondissement de Paris, non loin de Notre-Dame de Paris, dévoile Le Monde. L'Elysée indique que cette maison devrait accueillir des expositions, des animations d'éducation aux médias. Ce sera également un lieu de refuge pour les dessinateurs étrangers, apprend-on dans Ouest France.

Pour Jean-Pierre Lecoq, maire du 6e arrondissement, ce projet est une réelle fierté. « Ce projet réunira la Région Île-de-France, la Ville de Paris et l'État, comme l'a confirmé ce jour le Président de la République, dans un moment où le besoin d'unité est primordial dans notre pays. C'est une grande satisfaction de voir ce projet se concrétiser dans le centre névralgique de la culture à Paris. Plus que jamais, nous avons besoin de défendre la liberté d'expression. Plus que jamais, il est de notre devoir de défendre le dessin de presse. (...) Lieu de culture, lieu de pédagogie, lieu de rencontres... Cette Maison sera vivante, elle sera libre, elle sera à l'image de ceux qui font la beauté de notre démocratie chaque jour dans la presse », nous a-t-il confié.

La Mairie de Paris s'est engagée à céder cette école gratuitement. Les travaux et aménagements pour transformer le bâtiment devraient s'élever à huit millions d'euros. Une somme bien inférieure aux autres projets en lice. Le gouvernement veut aussi prévoir un budget pour la sécurisation du bâtiment. « Il est possible que ce lieu soit considéré comme une cible », a prévenu l'exécutif.

Limoges, associée à la ville de Saint-Just-le-Martel, et Strasbourg s'étaient aussi portées candidates pour accueillir ce lieu inédit. La préférence d'Emmanuel Macron pour Paris a donc fait des remous. Jean-Claude Leblois, président du conseil départemental de Haute-Vienne a dénoncé sur France Bleu Limousin « un camouflet, un mépris de plus en direction des territoires ruraux ». « C’est une gifle (…) aux 250 dessinateurs qui chaque année font le chemin vers Saint-Just-le-Martel pour le festival international et qui se sont mobilisés en majorité en faveur de ce lieu de rencontre et de célébration de la liberté d’expression », tempête-t-il dans un communiqué co-signé avec le Centre de la caricature de Saint-Just-le-Martel.

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