Voyages sous les mers 3 d

Par · Publié le 13 août 2009 à 14h24
À travers l’incroyable voyage d’une tortue de mer, VOYAGE SOUS LES MERS 3D nous entraine dans une fabuleuse odyssée sous-marine à la découverte d’un monde féerique en péril, peuplé de créatures fascinantes, drôles ou parfois inquiétantes. La magie de l’expérience 3D-Relief vous fera vivre une véritable plongée, comme si vous y étiez, de la grande barrière de corail jusqu’à la plage où notre tortue intrépide est née. Un documentaire d’un nouveau genre, parrainé par Jean-Michel Cousteau, avec la voix de Marion Cotillard. À vos masques, sortie le 26 août !
Pourquoi avez-vous accepté de parrainer un tel projet ?
Jean Cousteau : C’était une occasion unique pour moi que d’avoir l’opportunité et le privilège de parrainer un film exceptionnel en 3D, qui nous permet de faire un voyage sous les mers et de rencontrer toutes sortes de sites, d’individus, d’animaux qu’on a pris sept ans à enregistrer. Je fais des films des documentaires qui, le plus souvent, se concentrent sur un seul sujet. En l’occurrence là, on fait un parcours merveilleux dans les océans. Cela permet de donner des informations au public en très peu de temps et de lui signaler qu’il y a des problèmes auxquels il faut s’attaquer et qu’il faut résoudre.

Qu’avez-vous ressenti en voyant les images du film en 3D ?
La première fois que j’ai vu le film a été une occasion unique de revivre l’expérience de la plongée : je me suis dit qu’on allait enfin pouvoir offrir au public la possibilité de vivre ces mêmes émotions que nous avons vécu à chacune de nos plongées, en très peu de temps. C’était une opportunité merveilleuse de revivre des années d’expérience, et de savoir que le public pourra faire la même chose. Moi ça fait 64 ans que je fais de la plongée, mais je ne représente qu’1 % de la population. Ne pas avoir à mettre tous ces équipements, m’asseoir dans un théâtre et pouvoir voir cette aventure qui concentre tout ce qui se passe dans l’océan, c’est un régal. Mettre cette œuvre à la disposition du public, qui n’a as eu la même opportunité que moi, et leur donner la possibilité d’avoir une expérience très proche, ça nous permet d’avoir des dialogues fascinants. Le public vit une plongée « sèche » mais on parle de la même chose !

Le choix d’une tortue pour guider le spectateur vous a donc plu...
Notre guide, la tortue, représente une espèce en voie de disparition. Elles sont en danger parce qu’on prend leurs œufs, parce qu’on les attrape d’une façon non durable pour les manger, et que certaines se prennent dans des filets et meurent. Il est dans l’intérêt de l’espèce humaine de préserver ces espèces, pour notre bien. Voir le film à travers les yeux d’une tortue est symbolique et fait partie du message.

Quels sont les principaux problèmes auxquels la faune et la flore marines sont confrontés ?
Ce qui est exceptionnel avec ce film, c’est qu’il permet d’approcher l’ensemble de la planète océan et d’établir les rapports qui existent entre les animaux sur lesquels on a tendance à se concentrer, comme les baleines, les requins et les tortues, qui sont les grands acteurs du programme et le reste. Car il faut bien comprendre que tout ça est inséré dans toute une chaîne de vie, qui comprend par exemple les récifs de coraux, à la fois des colonies de plantes et d’animaux. Si ces colonies sont touchées, cela risque d’affecter toute la chaîne de vie et ça remonte vers les grandes espèces comme les baleines, les requins et les tortues. Il faut vraiment comprendre que tout est connecté, il n’y a qu’un seul système. C’est le grand avantage du film, outre ses images 3D, de montrer ça de façon globale et donc de permettre au spectateur de partir avec un message.

Qu’en est-il des requins ?
Pour des raisons culturelles à l’origine — mais en fait purement économiques —, on tue aujourd’hui entre 100 et 200 millions de requins par an, dans la plupart des cas, pour leurs ailerons. Prenez le requin, coupez lui les ailerons et la queue, et rejetez-le en train de saigner par-dessus bord. C’est un gâchis épouvantable au vu des millions de gens qui sont mal nourris ailleurs. C’est littéralement criminel. Tout ça pour faire de la soupe avec les ailerons de requin, sous prétexte de protéger une certaine culture, ce que nous savons complètement faux. Il y a des progrès à faire, parce que certaines espèces de requins jouent un rôle capital dans les océans, ce sont des ramasseurs de poubelles, ils recyclent, gardent la mer propre. Et ils sont en voie de disparition.

On déplore souvent les désastres de la civilisation moderne sur les océans. Y a-t-il eu, malgré tout, des avancées depuis quelques années ?
Aujourd’hui, on peut dire qu’il y a de réels progrès par rapport à la situation qui prévalait il y a une quinzaine d’années, notamment grâce aux communications scientifiques, aux éducateurs, et à des films comme Voyage sous les Mers 3D, qui permet notamment de toucher la jeunesse et les parents. Il donne la vision d’un futur qui peut s’améliorer, qui a des chances de réussite, et qui peut permettre aux futures générations d’avoir les mêmes privilèges que nous avons aujourd’hui.

Avez-vous quelques exemples de décisions récentes qui ont permis d’améliorer la situation ?
Quand j’étais en Basse-Californie, au Mexique, une grosse entreprise industrielle souhaitait s’implanter dans une baie où les baleines grises viennent pour s’accoupler, mettre bas et s’occuper de leurs petits pendant deux-trois mois avant de repartir dans leur migration. Cette industrie voulait créer la plus grosse industrie de sel au monde. On a regardé quelles étaient leurs intentions et on a vite rendu réalisé qu’une telle entreprise aurait un impact terrible sur les baleines. Nous avons réussi à communiquer non seulement avec les populations locales, mais j’ai aussi personnellement rencontré le président mexicain, qui à l’époque était un plongeur. Je lui ai transmis l’information est lui ai expliqué à quel point j’étais concerné. Confidentiellement, il m’a dit qu’il était au courant, qu’une enquête était en cours par son gouvernement, et qu’il attendait leur rapport. Son intention était d’empêcher la construction de cette industrie. C’est ce qui s’est passé. On peut avoir des résultats très positifs, sans faire beaucoup de bruit, avec de la diplomatie et du dialogue et surtout sans agression.


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