Dans Trois Nuits par semaine, Florent Gouëlou signe un premier film ambitieux pour rendre accessible un univers encore pétri de clichés, celui des drags queens. Florent Gouëlou connaît d'ailleurs très bien ce milieu, car il est lui-même artiste drag, sous le nom de Javel Habibi. Le cinéaste nous a parlé de son attrait pour cet univers lors d'une interview accordée à Sortiraparis. D'ailleurs, nous avons également interviewé Pablo Pauly et Romain Eck (alias Cookie Kunty), les deux comédiens principaux du film. Sortie prévue au cinéma le 9 novembre.
Cookie Kunty (Trois Nuits par semaine) : "On a mis mon personnage au service de l'œuvre"
A l'occasion de la sortie de "Trois Nuits par semaine", de Florent Gouëlou, le 9 novembre, les comédiens principaux du film, Pablo Pauly et Romain Eck, alias Cookie Kunty, la drag queen du film, se sont confiés à Sortiraparis. [Lire la suite]
Sortiraparis : C'est assez rare de voir un film fait par une personne autant immergée dans le milieu qu'elle dépeint (Florent Gouëlou était en drag pendant l'interview). Quel est votre rapport au milieu du drag ?
Florent Gouëlou : J'ai découvert le drag en 2016. C'était à l'époque, à la fin de mes études de cinéma à la Fémis. Je faisais un court-métrage sur les différentes façons d'habiter le genre masculin. Et c'est là que j'ai découvert le drag, ça a croisé totalement mon sujet. Petit à petit, de fil en aiguille, je suis devenu moi-même drag queen et j'ai continué de faire des films sur le sujet jusqu'à Trois Nuits par semaine, qui explore vraiment la cohabitation entre les deux vies. Quand on est artiste drag, le personnage et le réel.
"Trois nuit par semaine", le premier film de Florent Gouëlou à parvenir en salles, se penche sur le monde des drag queens parisiennes. Le long-métrage est attendu dans les salles le 9 novembre 2022. [Lire la suite]
Alors que le film "Trois nuits par semaine", de Florent Gouëlou, sort le 9 novembre, une exposition autour du film est ouverte dès ce vendredi 4 novembre à la Galerie Cinema, jusqu'au 26 novembre. [Lire la suite]
Et puis c'est drôle, parce que si on vous voit dans le film le temps de quelques secondes.
F. G. : En effet, je fais une petite apparition dans Trois nuits par semaine. Je me disais que c'était comme un clin d'œil. J'avais envie de me créer un petit caméo.
Et qu'est-ce qui vous fascine autant dans le personnage de Cookie Kunty, qui existe en vrai, que vous avez gardé pour le film et qui aussi joue dans vos premiers courts-métrages ?
F. G. : Ce qui est très joyeux avec Cookie, c'est que, en effet, elle a créé son personnage il y a sept ans et qu'il s'avère que c'est un très bon comédien sous le drag et qu'il a complètement accepté de mettre sa création au service des histoires que j'ai écrites pour lui et pour elle. Cookie est la première queen que j'ai vue sur scène, en 2016. J'ai tout de suite trouvé qu'elle avait un facteur X, un charisme et une personnalité. Et au fil des collaborations, j'ai eu envie de lui écrire des partitions de plus en plus complexes ont fait une belle collaboration depuis six ans.
Et pourquoi ce monde vous fascine autant ?
F. G. : Pour moi, découvrir le drag a été un émerveillement. Ça a été une récréation. Déjà, en tant que spectateur, j'ai dû trouver ça fascinant, fabuleux. Quand j'ai commencé le drag, c'est venu réconcilier beaucoup de choses par rapport à mon propre parcours. Je pense que j'avais, j'ai eu honte en tant qu'adolescent, de ma féminité et aujourd'hui d'être célébrée pour cette féminité-là, c'était très réconciliant. Et puis aujourd'hui, c'est devenu un deuxième travail et c'est surtout l'occasion de créer des univers visuels et des moments de partage avec le public. Donc je l'aborde plus avec une forme d'exigence. Et oui, c'est une grande réalisation personnelle, en parallèle de mon travail de réalisateur.
Et qu'est-ce que vous aimeriez dire à un public qui ne connaît pas du tout cet univers et qui aimerait voir votre film ?
F. G. : J'aimerais leur dire que le film a vraiment été conçu comme une invitation. Le film a été fait par quelqu'un qui connaît le sujet. Donc, avec cette véracité, ce rapport aux détails et à la fois, j'ai essayé de faire en sorte que personne ne se sente à la porte et que les personnes qui découvriraient ce milieu s'y sentent accueillies comme chez elles.
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