Helena Noguerra : BDE est "mon tournage le plus éprouvant parce que nous étions en combinaison de Bioman"

Par Julie de Sortiraparis · Photos par Cécile de Sortiraparis · Publié le 24 février 2023 à 13h24
Helena Noguerra et Lucien Jean-Baptiste se sont prêtés au jeu des interviews à l'occasion de la sortie sur Amazon Prime Vidéo de la comédie BDE de Michaël Youn ce vendredi 24 février 2023.

D'abord, bonjour Lucien et Helena. Et ce que vous pourriez dire quelques mots pour présenter le film et surtout vos rôles.

Helena Noguerra : Alors, BDE, c'est le bureau des étudiants.

Lucien Jean-Baptiste : Oui, Bureau des élèves.

H.N. : Ah ?

L. J-B. : Voilà, oui Bureau des élèves, tu avais dit quoi ?

H.N. : J'ai dit "étudiants".

L. J-B. : Oh ben ouais, il y a peut-être une nuance. Alors excusez-nous, c'est le premier et on est un peu en décalage horaire. Non, en fait, BDE, c'est quoi ? Ben, c'est l'histoire d'une bande de quatre amis, anciens collègues d'école de commerce, qui vont, comme d'habitude, passer un week-end de folie. Cette fois-ci, ce sera la neige. Voilà, ce sont des gens qui se retrouvent tous les ans pour faire la fête. Voilà.

H.N. : Et donc ils vont rencontrer quatre BDE plus jeunes. Et donc c'est un film d'action, c'est une comédie d'action. Il y a beaucoup de cascades, d'événements exceptionnels, beaucoup de drôlerie et c'est un peu, comment dire, un relais transgénérationnel.

L. J-B. : Absolument. Alors on pourrait dire que certains thèmes forts se dégagent de ce film, des questions sur le judaïsme. Il y a ça, l'amitié, le temps qui passe, le leadership. Il y a énormément de choses dans ce film puisqu'on pourrait croire que c'est un gros pétard mouillé qui fait comme ça. Voilà un truc où il y a de la fête, des couleurs comme au 14 juillet, ça explose de partout. Ce n'est pas que ça. Voilà, et c'est très drôle. J'ai tout dit là ?

H.N. : Oui, tout à fait.

Et comment vous vous êtes retrouvés sur ce film ? C'est Michaël Youn qui vous a appelé ?

H.N. : Par accident. La vie n'est qu'un accident. Alors il a rêvé de nous, je crois.

L. J-B. : Oui, il a rêvé de nous.

H.N. : Nous étions les personnes idéales pour interpréter cette amitié.

L. J-B. : Voilà. Si vous voulez, moi, j'avais déjà tourné avec Michaël, on s'était très bien entendu. Donc, là, il cherchait des gens, vraiment pour être ses amis dans ce film. Donc ça s'est fait très simplement. Parcours classique. Voilà, on s'est rencontrés, puis on a discuté, puis voilà.

H.N. : Oui, il cherchait les meilleurs et donc il n'a pas eu beaucoup de choix. Il s'est dit en fille comique.

L. J-B. : Omar était pris. Et donc il t'a pris toi ! Et moi, j'ai pris ton rôle. J'ai fait Helena Noguerra dans le film en fait. Voilà, vous ne le savez pas, mais c'est ça.

Quand Michaël vous a sollicité justement pour être ses amis d'étude, qu'est ce qui vous a séduit dans le film qu'il avait écrit et dans les rôles qu'il vous proposait ?

L. J-B. : Tout.

H.N. : Mais oui !

L. J-B. : Je te prends la parole, on est en 2022, les hommes peuvent parler avant les femmes.

H.N. : Ah ben oui, parce que sinon, on se sent infantilisés. Ah ben non, non, s'il te plaît, parle en premier.

L. J-B. : Vous montez tout ça, hein ? Vous faites votre petite salade, nous, on vous donne ça, hein, puis vous faites votre recette, enfin votre plat, ce ne sont que de petits ingrédients. Bref, c'était quoi la question ?

C'était qu'est ce qui vous a plu dans ce que Michaël vous proposait et dans les rôles qu'il vous proposait.

L. J-B. : Alors moi la notion de lâcher prise. Vous savez, je fais toujours des rôles où je suis un petit peu comme ça, gentil machin. Ah, ben de temps en temps, ça fait du bien dans un film de prendre de la drogue, de mettre des perruques, de se déguiser. On revient à ce truc de comédie un petit peu clown jeu. Voilà, c'est ça principalement. Et puis rencontrer Helena Noguerra.

H.N. : Pareil ! Bah la même chose. Je voulais mettre des perruques, je voulais faire des comédies, je voulais tenter cette aventure-là qui n'est pas forcément ma famille, ma famille de départ. C'était une proposition différente.

Justement, est ce que vous pouvez nous parler du tournage, de son déroulement, son ambiance ? Parce que quand on regarde le film, on a l'impression que c'est une colonie de vacances.

L. J-B. : Une impression, une impression. Coppola a dit, quand il a parlé d'Apocalypse Now, il a dit "Ce film n'est pas un film sur le Vietnam, c'est le Vietnam." C'est une définition qu'on pourrait attribuer à ce film. Ce n'est pas un film sur des jeunes qui s'éclatent, c'est un film qui s'éclate. C'est vraiment. C'était dingue. C'était dingue. Mais contrairement à ce que beaucoup de gens pourraient croire, quand on voit la fête à l'écran, eh bien finalement, la contrepartie, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail. Et puis c'est tourné en montagne. Tu nous parleras de ton expérience après. Tourner à la montagne, c'est très très très très difficile. La météo évidemment, les conditions d'acheminement des acteurs sur les plateaux, etc. Tout ça. Donc il y a une logistique assez dingue, impressionnante. Et nous, petits comédiens que je suis, parce que...

H.N. : Moi, je mesure 1m79.

L. J-B. : Voilà, donc c'est... Voilà. Merci. Donc parle de ton expérience du tournage.

H.N. : Alors c'est effectivement pour moi mon tournage le plus éprouvant parce que nous étions en combinaison de Bioman. Il faut voir ce film pour ça. Je pense que ça, l'expérience... Nous sommes donc quatre personnes d'âge mûr, dans des petites combinaisons de Bioman qui nous moulent et qui se sont fait en néoprène. Donc vous êtes quasiment nu dans la neige à -17°C et toute la nuit. Donc pour faire des cascades.

L. J-B. : Avec des pics à -18°C.

H.N. : Avec des pics à -18°C en effet. Et tout ça pour faire des cascades et donc c'est très éprouvant, mais c'est très très très marrant.

L. J-B. : Voilà le résultat... En-tout-cas, on est très content du résultat.

Et justement, vous parliez des conditions difficiles de tourner à la montagne. Vous, Lucien, vous avez déjà tourné en tant que réalisateur à la montagne. Est ce que vous avez pu donner des conseils, apporter votre expérience ?

L. J-B. : Surtout pas. Non, non, non, non. C'est comme les enfants. En créole, on dit : "Lè ou ka chèché manjé pa alé kay yo sav sé cho" Ce qui veut dire que pour savoir si quelque chose est chaud, il faut mettre la main dessus. Non, non, je ne me serais pas permis, parce que Michaël... Il faut s'arrêter deux secondes quand même, sérieusement. Enfin, on est sérieux depuis tout à l'heure, ne croyez pas. Mais sur Michaël, vous savez, c'est un gros bosseur, c'est quelqu'un, il est complètement fou, c'est un fou de travail, c'est un passionné, il est habité par le projet, par son personnage, par tout ce qui se passe autour. C'est une espèce de chose électrique comme ça, on pourrait croire que c'est un garçon complètement léger, futile, qui fait que la fête et puis on verra bien. Non, non, non non non. Donc si vous voulez, il n'y a pas de place pour... Moi, je l'ai laissé vivre son truc, il maîtrise tout ça très bien. Et non, il n'y avait pas de... J'aurais pu lui dire fais gaffe, la météo change tout le temps, mais ce n'est pas ça. En plus, il jouait dans le film, vous voyez, il était réalisateur et acteur. Le gars, il a porté un truc. Euh, non, je pense qu'il est très professionnel, il était très bien entouré. Non, non, moi ce que non, c'est juste à titre personnel, j'avais la chance d'avoir déjà tourné la neige, donc j'avais prévu qui des doudounes, qui des gants chauds, des chaufferettes. C'était ça, surtout les conseils.

H.N. : Ouais, non, moi, je n'avais pas tourné à la neige et je ne skie pas et je n'aime pas.

L. J-B. : Ah c'est vrai que tu ne skies pas.

H.N. : Ah non, moi, je ne vais pas la neige ! Moi, je suis une fille du sud.

L. J-B. : Mais oui bien moi oui oui.

H.N. : Nous on ne skie pas dans nos cultures

L. J-B. : Oui oui oui, on pourrait refaire un film là-dessus. Une grande brune qui ne skie pas, une idée originale, non ? Donc, voilà, j'ai laissé... Non non non non, là, je n'étais que comédien. Et puis vous savez, quand vous êtes réalisateur et que vous jouez dans un film, je crois qu'il faut couper. Moi, quand je ne suis que comédien, voilà, je me mets en mode comédien, je ne deviens pas conseiller technique d'un film, ce serait catastrophique. Je ne peux pas. Voilà, enfin.

Est-ce qu'une scène a été particulièrement plus difficile qu'une autre à tourner, que ce soit par rapport à des fous rires ou des cascades, ou des contraintes de technique ou météo que vous évoquiez ?

H.N. : Alors, des scènes difficiles à tourner, et bien toutes ? Je ne sais pas. Non, c'est à posteriori, c'est un film très agréable à faire et il y a vraiment une bande. On était tous très solidaires, très très heureux. Comme vous le disiez tout à l'heure, il y a en effet une idée un peu comme ça de colonie de vacances. Donc on s'amuse, on est conscients de notre chance de pouvoir faire des bêtises, de jouer à faire des bêtises. Donc tout est un peu rigolo et difficile en même temps.

L. J-B. : On dit souvent que les films sont des colonies de vacances, alors pour le coup, quand tu es à la montagne comme ça, effectivement. Alors moi, j'ai fait quelques colonies à la montagne. C'est vrai qu'on est dans ce côté-là. Après pour les scènes, moi, il y en a une et tu vas dire "moi aussi", moi, c'est l'ours quand il a tourné avec l'ours. Non, non, j'avais peur pour tout. J'avais peur parce qu'aujourd'hui les animaux... Alors il était très bien traité l'ours. Hugo Clément..., voilà, enfin, je sais qu'aujourd'hui il y a beaucoup de polémiques sur tout ça, même si, qu'est ce que ça veut dire qu'un ours soit bien traité dans un film ? Enfin bon, bref, on essaye de bien le traiter, c'est de le laisser dans la nature et qu'un chasseur qui passe, PAM, c'est ça hein. On dit faut les laisser dans la nature alors que dans un cirque, il y a peu de chances qu'il y ait un mec qui le... Aussi. Ce n'est pas simple toutes ces questions. Alors non, non, l'ours parce que là, une fois de plus, quand vous voyez le film et que Michaël s'approche de l'ours, nous, on peut... Le film peut s'arrêter. On peut perdre beaucoup, beaucoup, j'allais dire d'argent, mais il n'y a pas que ça dans la vie.

H.N. : Voilà. Et la vie, et un bras.

L. J-B. : Et ça, franchement, j'ai été... C'était un moment où là, vraiment... Parce qu'il y a quand même un animal sauvage et votre réalisateur - et le pas votre - le réalisateur qui est là.

H.N. : Bah, il était à nous, à ce moment-là.

L. J-B. : Et ce garçon qui va affronter ce danger, quoi. Enfin, moi, j'étais estomaqué. Enfin, il y a un mot peut-être plus fin pour dire ça. On avait peur, on.

H.N. : On avait peur. Sinon, qu'est ce que je peux dans les anecdotes ? Oui, j'avais autre chose, oui, j'ai pensé à autre chose. Mais ce n'est pas forcément une scène, mais c'est que comme le personnage de Rayane s'appelle le Chibre, il y a un sexe géant qui a été fabriqué. Alors évidemment, mettez ça entre les mains d'enfants de tout âge et donc ça donne des journées parfois un peu rigolotes avec un truc con qu'on se trimballe comme ça dans les mains. Ça vaut le coup de regarder... On peut regarder tout le film parce qu'il y a, on peut découvrir un objet... 

L. J-B. : Voilà, on est dans le transgressif, dans le régressif aussi.

Est ce qu'à un moment donné, il était question que vos personnages soient un petit peu malmené ou d'emblée, c'était Vincent Desagnat qui prenait tout ?

H.N. : Est-ce qu'on a été malmenés ? Moi, mon personnage, je ne dirais pas qu'il soit malmené. C'est une fille moderne, ça, c'est chouette aussi dans cette bande, c'est une fille moderne et à un moment elle prend les choses en main et c'est un peu... Elle nous sort de la mouise à un moment donné.

L. J-B. : Oui, puis une belle, enfin, on ne peut pas dévoiler, mais il y a une belle scène ou elle... Vous voyez, c'est une histoire d'amitié et on se retrouve voilà tous les ans depuis 20 ans. Et c'est vrai que le personnage d'Helena, a un moment où ce n'est pas que de la cascade et des tartes à la crème, il y a des vrais moments où elle essaie de recréer le groupe, de garder ses liens distendus.

À plusieurs moments, il y a de la musique et vous chantez I Will Survive, des fois tous ensemble, des fois vous Helena seule. C'était une idée de Michaël Youn. C'est vous qui avez apporté ça en tant que musicienne ?

H.N. : Non, non, il n'y a aucune idée à moi. Toutes les idées sont à Michaël Youn. Mon idée, c'est peut-être le maillot.

L. J-B. : Il y a un maillot à un moment ?

H.N. : J'ai apporté mon maillot, mon maillot noir, il est à moi.

L. J-B. : Non, elle est très humble, mais ce qui est formidable, c'est comme on avait Helena et que ça a beaucoup chanté dans le film, elle nous donnait la bonne note. Et c'est vrai qu'il y a un petit côté "comédie musicale" aussi quelque part avec toutes ces chansons, tout ça. Et heureusement qu'il y avait Helena parce que j'avais peur que vous nous demandiez de chanter parce que voilà, les auditeurs auraient pu profiter de... Mais non, Michaël, je vous jure, regardez le parcours de Michaël, vous me posez des questions, mais Michaël, ce qui est formidable : il a fait des albums, il a tout fait ce garçon et c'est vrai qu'il a un spectre large au niveau artistique. Donc, effectivement, il a apporté les chansons, les costumes, tout, tout, tout, voilà tous ces éléments qui font que ce film est magnifique.

Pour terminer en ouverture du film, ce sont vos personnages, mais en 2001, il y a un peu plus de 20 ans, c'est vous qui les incarnez, ce ne sont pas d'autres acteurs qui auraient pu vous jouer. C'est juste un travail de HMC (Habillage, Maquillage, Coiffure), vous savez, s'il y a eu un petit peu de post-prod.

H.N. : Beaucoup de post-prod, oui

L. J-B. : Ben oui, au début, on a 20 ans et on est tout neuf. Euh, à moins d'être très forts.

H.N. : Il y a de la post-prod. En fait, on est un tout petit peu... On a des petits élastiques qui nous tiennent un peu comme ça. Voilà. Et après.

L. J-B. : À peine toi, à peine.

H.N. : Non, moi, on me les a enlevés parce que ça servait à rien. Oui, c'est vrai.

L. J-B. : Elle a fait comme ça.

H.N. : J'ai dit "Oh là là, enlevez, nous ça parce que ça sert à rien".

L. J-B. : En 20 ans, ça n'a pas bougé.

H.N. : Et après, donc il faut jouer un peu droit, on va dire, il faut jouer assez droit avec nos petits élastiques. Et après, il y a une bonne couche de post-prod.

L. J-B. : Mais c'est vrai que c'était assez marrant de se voir jeune. Non mais voilà, c'est magnifique ce qu'offrent les possibilités techniques aujourd'hui et une fois de plus, Michaël Youn a eu la bonne idée de se dire "oui ok, 20 ans, on ne va pas maquiller, on va utiliser les moyens techniques d'aujourd'hui". Non, non, il est très très fort le gars, très très très fort. Voilà. Parce que tout à l'heure, vous parliez du fait que j'ai fait pas mal de films à la montagne, mais pas à ce point-là. Et puis il avait quand même pas mal d'argent pour faire ce film, donc ça, c'est bien. Il s'est bien débrouillé.

Très bien. Je vous remercie en tout cas.

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