Bilan 08-09 : sessegnon, l'artiste

Par · Publié le 20 juin 2009 à 0h
Arrivé l’été dernier en provenance du Mans, Stéphane Sessegnon a amené de la percussion, de la technique, de la vivacité et de l’audace à l’équipe de la capitale. Joueur au profil si rare dans notre championnat, il va devoir confirmer sa bonne saison et gommer ses lacunes ainsi que son inconstance. Voici le bilan de sa saison 2008/2009.
» Des débuts satisfaisants



Stéphane Sessegnon débarque au Paris Saint-Germain peu avant la mi-juillet 2008. Décrit comme un joueur techniquement très doué mais aussi assez inconstant, l’ancien Manceau va tenter d’apporter de la percussion à l’équipe de la capitale. A quel poste ? Dans une interview, il avait indiqué que Paul Le Guen le recrutait pour évoluer dans l’axe, derrière les deux attaquants. C’est la position qu’il occupe le plus souvent pendant les matches amicaux, durant lesquels il se fait remarquer : un but contre Clermont, une passe décisive contre Roulers et un match encourageant contre Benfica.



Suspendu lors de la première journée, à Monaco, Stéphane Sessegnon fait ses débuts officiels sous le maillot parisien face à Bordeaux, dans l’axe. Pas encore totalement affûté, il réalise une prestation correcte et affiche déjà une certaine vivacité. La semaine suivante, à Sochaux, il est décisif en inscrivant le but de l’égalisation, d’une superbe frappe à l’entrée de la surface. Lors des rencontres suivantes, il se montre plutôt bon et délivre une passe décisive à Nancy puis contre Lorient. Malgré tout, Paul Le Guen semble tâtonner avec le Béninois et le fait jouer tour à tour milieu relayeur droit dans 4-3-3 (à Nancy et à Marseille), numéro 10 dans un 4-2-3-1 (contre Lorient), milieu axial dans un 4-4-2 à plat (contre Toulouse) ou encore milieu offensif dans un 4-4-2 losange (pendant une mi-temps à Nice). Trimballé, Sessegnon est un peu moins bon et symbolise les difficultés offensives que l’équipe rencontre lors de certaines rencontres (Grenoble, Toulouse, Nice).



» Replacé à droite, il affole les défenses



Contre Lille, Le Guen innove en plaçant Sessegnon sur le côté droit. Le Béninois ne brille pas et, en plus, aide peu Ceará à défendre. Mais le Breton insiste et, face à Lyon, deux semaines plus tard, Sessegnon impressionne - face, il est vrai, à un adversaire direct qui débutait - et donne raison à son entraîneur. Il est ensuite double passeur décisif contre Le Mans, puis se charge lui-même d’inscrire un doublé à Auxerre, avec notamment une superbe action individuelle. Pour le match contre Twente, éminemment important pour le club, Paul Le Guen décide de l’aligner, chose qu’il avait rarement faite auparavant en Coupe de l’UEFA - afin, certainement, d’économiser le Béninois. Contre les Néerlandais, Sessegnon répond présent et marque un but, contribuant ainsi à la formidable victoire du PSG (4-0). Trois jours plus tard, il réalise un bon match contre Valenciennes et marque un superbe but… malheureusement refusé par le trio arbitral, qui n’a pas vu que le ballon avait entièrement franchi la ligne…



A la reprise, excepté contre Bordeaux, le milieu offensif poursuit sur sa lancée et, parfois, impressionne, comme face à Lens, où il réalise le "coup du crapaud" et régale les supporters sur ce geste aussi spectaculaire qu’efficace, puisqu’ayant amené une situation de but. Unique buteur contre Montluçon, très bon contre Sochaux, contre Caen - où il est positionné à gauche, comme parfois cette saison - et buteur à Nantes, il réalise également un très bon match contre Saint-Etienne, où il donne du fil à retordre aux défenseurs verts. Cependant, cette rencontre est marquée par le - léger - coup de tête du Béninois sur un Matuidi qui en a énormément rajouté. Pas expulsé sur le coup, Sessegnon est ensuite victime, comme Makelele pour son tacle rugueux, des médias, qui diffusent en boucle son geste et le condamnent de manière beaucoup trop excessive. Si l’intention du Béninois, provoqué mais pas capable de se maîtriser, était effectivement répréhensible, le traitement médiatique de cet "incident" apparaît disproportionné.



» Une suspension sévère, trois mois moins brillants ensuite



Le 26 février, la sanction tombe : Stéphane Sessegnon écope de trois matches de suspension et manquera notamment le choc contre Marseille. Contre Nancy, deux jours plus tard, il réalise un grand match, délivre une passe décisive pour Giuly et marque le quatrième but parisien. Suspendu, donc, pour trois matches en France, Sessegnon est du coup aligné pour les matches contre Braga, où il ne brille pas. Au Portugal, il échappe même à l’expulsion, suite à une claque donnée à un adversaire. Trois jours plus tard, il retrouve la Ligue 1 à Toulouse, mais passe à côté de son match, notamment impliqué sur deux des quatre buts encaissés. Peu concerné par les tâches défensives, Sessegnon semble avoir clairement agacé ses coéquipiers lors de cette rencontre.



Aligné pour une fois dans l’axe contre Nice, après la coupure, l’ancien Manceau se montre décisif en délivrant notamment une passe décisive, sur corner. Mais ce match est une exception : de manière générale, en fin de saison, Sessegnon apparaît moins tranchant, moins décisif. Il faut dire qu’il est également moins soutenu et plus esseulé. Souvent le plus dangereux des Parisiens - et parfois le seul -, il a parfois tendance à en faire trop, comme lors du match aller contre Kiev. S’il déçoit parfois, Sessegnon se montre tout de même décisif au Mans, contre Auxerre - il est l’unique buteur parisien - et à Valenciennes. Dans le Nord, il dispute son dernier match de la saison, puisqu’il est suspendu pour la dernière journée, contre Monaco.



» Une très bonne saison à confirmer



Recrue la plus onéreuse de l’intersaison 2008, Stéphane Sessegnon a justifié son prix d’achat en apportant de la technique, de la percussion et de la vivacité à une équipe au jeu stéréotypé. Joueur rare, il est considéré par ses coéquipiers comme l’élément le plus talentueux de l’effectif, et on comprend pourquoi. D’abord aligné dans l’axe, il a été repositionné à droite début novembre, avec succès. Il n’est pourtant pas un vrai joueur de couloir, en témoignent sa propension à repiquer dans l’axe et sa réticence à défendre, mais le pari a fonctionné. Tellement bien que le Béninois était l’un des quatre nominés pour le titre de joueur de la saison. Pas élu par ses pairs, il figure tout de même dans l’équipe-type de Ligue 1 de cette cuvée 2008/2009.



Un peu moins décisif en fin de saison, Sessegnon a vu ressurgir quelques critiques, sur son individualisme, sur son manque de propension à jouer simple, ou sur sa difficulté à finir les actions. Sur ces points-là, le Béninois, perfectible et encore trop irrégulier, doit incontestablement progresser. Mais son énorme potentiel nous permet d’attendre de lui une grande saison prochaine.



» Les stats de Sessegnon cette saison



- 49 matches joués (45 en tant que titulaire), 3 907 minutes disputées.

- 8 buts (6 en Ligue 1), 9 passes décisives (7 en Ligue 1).

- 8 cartons jaunes (7 en Ligue 1).

- Moyenne annuelle PlanetePSG : 5,74.




Informations pratiques
Mots-clés : club, sessegnon, bilan
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