Robin leproux fait l'autruche

Par · Publié le 18 janvier 2010 à 0h
Invité de Luis attaque, sur la radio RMC info, le président du PSG est revenu sur la semaine catastrophe de Paris, avec une élimination en Coupe de la Ligue et une dixième place en championnat. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’homme est un adepte de la méthode Coué.
D’abord, il ne trouve pas la situation si grave que cela, même s’il avoue que "tout cela pourrait être plus facile". Bien sûr, il se rend compte que "dans un club de foot professionnel, tout commence au sportif et finit au sportif." , mais la conclusion qu’il en tire est pour le moins entaché d’un optimisme béat : "C’est lié à nos résultats qui ne sont pas conformes aux objectifs qu’on s’est fixés en début de saison et qu’on maintient, à savoir finir dans les quatre premiers du championnat."



Pour bien comprendre l’écart entre la réalité des tristes performances parisiennes et le discours présidentiel, savourez le vocabulaire feutré utilisé pour définir la performance pathétique du club à Lille : "Ce qui nous tracasse depuis le début de saison, c’est leur inconstance. On a perdu des matchs en début de saison sur des erreurs d’inattention. Ce qui s’est passé à Lille est plus embêtant. On n’a pas développé de jeu. Tout est parti de travers. Il faut l’acter, accepter de le dire et se mettre dans le bon sens pour le match de mercredi contre Monaco." "Tracassé" et "embêté", on sent bien que Robin Leproux a prit la mesure de l’échec qui se profile.



"Nous nous sommes engagés à placer le club dans les quatre premiers"



Le coach non plus ne subit pas les foudres de son président : "Par apport au niveau de jeu auquel il nous a amenés sur certains matchs, son travail et l’ambiance du groupe, il est totalement dans l’esprit du Paris Saint-Germain. Et il a une légitimité dans ce club." Mais les plus choyés restent les actionnaires, qui n’ont pas acheté le club pour une bouchée de pain afin de faire une plus-value juteuse, mais ont "accepté un challenge avec ce paramètre budgétaire. S’il y avait la queue devant le Parc des Princes pour investir dans le club, il est certain que les actionnaires seraient déjà en train de discuter avec les uns et les autres." On le croit bien évidement sur parole.



Et les ambitions du club, va-t-on finir par les revoir à la baisse ? En fait, cela dépend de ce que l’on avait compris. Robin Leproux rappelle avec subtilité que lui ne visait pas la troisième place. Non. Ecoutez plutôt : "On n’a jamais annoncé la Ligue des Champions. On n’a pas mis cette pression aux joueurs. Antoine et moi, nous nous sommes engagés à placer le club dans les quatre premiers. Après, que l’actionnaire en demande plus, c’est son rôle."



Et pendant que les dirigeants se balancent la patate chaude pour savoir qui est responsable de cette crise annoncée, le club rentre dans le rang. Toutefois, éternel optimiste, à défaut de diriger un grand club, le président lui trouve un coté insolite : "Il n’est pas ordinaire. Rien ne s’y passe normalement. Il suffit de voir tout ce qui passe autour. La pression est toujours considérable à Paris. Peut-être que l’on montre simplement que l’on est en train de travailler pour sortir de cette insatisfaction sportive. Les supporters voient qu’on se bat pour qu’ils ne soient plus diabolisés, que le club soit respecté au près des instances et obtenir une exigence de performance des joueurs. C’est dommage que cela ait lieu alors que le PSG est dixième et pas troisième." C’est vrai, ça, c’est dommage, d’autant que ce n’est la faute à personne…



"Certains supporters nuisent au club"



Encore que… peut-être que les joueurs auraient une petite part de responsabilité ? Si c'est le cas, Robin Leproux ne veut pas leur faire de reproches : "Je préfère employer un autre mot, peut-être plus fort encore, celui d’exigence. Etre au Paris Saint-Germain est un engagement. Je suis venu au service de ce club pour le faire progresser et les joueurs doivent en faire de même. Il faut avoir un engagement sur le terrain qui se voit et soit apprécié comme tel par le public. On a besoin d’un état d’esprit qui nous a fait défaut sur certains matchs. A Lille, ça a été la faillite complète."



Heureusement, le Club de la Capitale est actif comme jamais sur le mercato hivernal : "On a décroisé les bras depuis longtemps. On a regardé toutes les belles opportunités à faire mais elles ne sont pas légion et surtout hors de prix. Pendant la CAN, les grands clubs ne veulent pas lâcher leurs joueurs. On continue à regarder les pistes tout azimuts. On ne fera pas n’importe quoi. Il faut être absolument convaincu qu’on amènerait un joueur qui nous apporterait un bénéfice considérable. L’inverse pourrait nous être plus préjudiciable." Quand à Kezman et Rothen, ils ne sont plus en odeur de sainteté : "Pour Mateja, c’est très clair, on souhaite qu’il puisse rejoindre un autre club. Quand à Jérôme, il est contractuellement prêté jusqu’à la fin de la saison aux Glasgow Rangers. Je ne peux pas répondre à sa place ou celle d’Antoine s’ils ont tout un coup envie de travailler ensemble."



Il a conclu son interview sur les incidents qui ont opposés des supporters parisien entre eux, samedi, cerise sur le triste gateau de la défaite parisienne : "On va se revoir rapidement avec les supporters. Je défends le PSG et ses supporters mais quand certains ont des réactions extrêmes et provoquent des violences, ils nuisent au club. Dans ce cas-là, je ne peux demander qu’une réelle application de la loi. Car cela est préjudiciable sur le plan de l’image mais cela provoque des sanctions financières très lourdes pour le club, des suspensions et éventuellement des points retirés. Je n’ai donc pas de double langage : il faut plus d’interdictions de stade ! C’est le rôle des forces publiques. De notre côté, on ne peut pas faire plus."



"On ne peut pas faire plus" : le mot de la fin bien symbolique de l’état d’impuissance absolue dans laquelle semble évoluer un Robin Leproux qui, s’il a une sincère passion pour le PSG, prouve par les faits les limites de son pouvoir et de son champs d’action. De président, hélas, il n’a que le titre, dans la réalité, on croirait plutôt à un directeur de communication tentant vainement d'éteindre le feu médiatique qui s'emballe …




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Mots-clés : club, leproux
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