Exclu : interview de jérémy laroche (lpa)

Par · Publié le 14 mars 2011 à 0h
En marge de la manifestation organisée le dimanche 13 mars par "Liberté pour les abonnés", Jérémy Laroche, le président de l'association, a accepté de nous recevoir pour évoquer la démarche de ces supporters historiques opposés au plan Leproux et qui veulent avant tout sensibiliser les gens sur leur combat.
Pouvez-vous présenter l'association ? Combien êtes-vous? Qui êtes-vous? D'où venez-vous ? Y a-t-il des femmes? Des mineurs?

"Liberté pour les abonnés" a été créée en août. À l’heure actuelle, elle compte un peu plus de trois cents membres actifs et comprend un bureau d’une dizaine de personnes. Les personnes qui y adhèrent ont de quinze à soixante six ans, proviennent de toutes les tribunes du Parc des Princes, de province, de l’étranger, de certains PSG Clubs. Notre panel de supporters est très large et vraiment représentatif des gens qui apprécient le PSG.

Que revendique l’association ?

Dans un premier temps, nous somme contre le "plan Leproux" et notamment contre les deux points noirs que sont le placement aléatoire en tribunes et le nombre de personnes avec qui il est possible d’aller au stade (quatre personnes, ndlr). Nous somme désormais contre les abonnements aléatoires puisque la situation a évolué et contre toute la mascarade à propos des nouvelles associations de cent personnes avec cinquante supporters de chaque côté. Aujourd’hui, nous dénonçons les lois liberticides telles que la toute dernière : "LOPPSI 2".

A quelles conditions les membres de l’association vont-ils accepter de revenir au Parc des Princes? Le retour de l’abonnement fixe ou le départ de Robin Leproux ?

Premièrement, nous aimerions être réhabilités en tant que supporters en ayant, tout simplement, la possibilité de se réabonner où nous le désirons, avec qui nous le souhaitons, comme les années précédentes. En ce qui concerne Robin Leproux, il est considéré comme celui qui nous a fait partir de chez nous. Cet homme a fait partir des personnes qui étaient abonnées depuis 10 ou 20 ans, voire plus. Son départ n’est pas la priorité pour nous, mais si cela peut allé de paire avec le retour des abonnements, nous en serons satisfaits. Quand on lit la presse, on comprend que Sébastien Bazin était à l’origine du plan et que d’autres personnes y ont participé sans être citées. Maintenant, en tant que président du club, Robin Leproux est à la tête du club : il est donc le premier concerné.

Quels sont vos moyens d’action?

Nous voulons montrer que nous sommes nombreux à supporter le club. Toues les actions qui permettent de mettre cela en avant sont les bienvenues pour nous, comme organiser des manifestations comme aujourd’hui, aller supporter les jeunes, se déplacer à l’extérieur, comme contre Auxerre ou Valenciennes. Mais beaucoup de restrictions empêchent les regroupements de Parisiens. Nous tentons donc de les déjouer pour prouver qui nous arrivons à nous rassembler à quelques centaines dans une tribune pour chanter. La preuve, c’est que tout se passe bien.


Pensez-vous que le boycott a un véritable poids ? Ne tombe-t-il pas la mauvaise année ?

Nous sommes très contents d’arriver à maintenir ce boycott depuis le début du championnat malgré le fait que les résultats de l’équipe sont bons. Quand on regarde les affluences au Parc des Princes, c’est une catastrophe. Par exemple, contre Le Mans en quart de finale de Coupe de France, il y avait à peine 12 000 personnes annoncées présentes. Le boycott est globalement bien tenus, cela prouve qu’il existe quand même une belle solidarité entre des gens qui proviennent de tribunes différentes.

Où en sont les diverses actions à l’encontre du Stade Rennais ?

La CNIL a ouvert une enquête en ce qui concerne la géolocalisation des adresses IP après qu’une plainte a été déposée. L’affaire est en cours, mais devrait prendre un peu de temps. Nous avons donné tous les moyens aux personnes concernées pour porter plainte au juge de proximité et au procureur de Rennes. Cela devrait durer encore un moment. En tout cas, nos avocats ont permis de mettre des procédures en place.

Quel est votre regard sur la loi LOPPSI 2 ? Sa promulgation ne va-t-elle pas rendre caduque certaines plaintes déposées suite à des arrêtés préfectoraux qui visaient les supporters lors des déplacements et qui n’étaient pas encore légaux ?

Désormais, la loi rend légales ces pratiques. C’est très embêtant pour nous. Aujourd’hui, ces arrêtés sont des traitements de faveur réservés uniquement aux supporters parisiens. Maintenant, nous sommes persuadés de servir d’expérience dans le but d’étendre ces mesures à tous les supporters en vue de l’Euro 2016. Il s’agit de tuer le contre-pouvoir que constituent les associations de supporters et le mouvement ultra en France. Il est certain que notre cas sera bientôt généralisé à toute la France. Quand on lit la loi LOPPSI 2 et que l’on sait que le Conseil Constitutionnel l’a acceptée, il y a de quoi être choqué car cette loi est totalement liberticide sur beaucoup de points. N’oublions pas que les supporters ne sont pas les seuls concernés. Elle devrait marquer l’Histoire par sa violence. Par exemple, l’article traitant des sanctions encourues par les supporters, avec des amendes exorbitantes, de la prison ferme, cela devient vraiment exagéré. Quand les arrêtés vont être mis en place lors des rencontres du PSG, alors le président et les dirigeants du club n’auront pas le droit de se déplacer puisqu’ils sont partisans du PSG. Un père de famille pourrait se faire arrêté aves ses enfants. Il y a vraiment un amalgame de fait avec cette loi.

Dans la presse, il a été dit que certains membres de liberté pour les abonnés avaient été arrêtés à
Auxerre, notamment pour usage de fumigènes. Confirmez-vous cette information ?

En réalité, il y a eu deux interpellations. La première dans le parcage officiel. Je n’en connais pas la raison. La seconde d’un membre de notre association. A priori, pour usage de fumigène. Le concerné nie formellement les faits. Il devrait y avoir une enquête afin de prouver sa culpabilité ou non. En dépit de cela, nous répétons que "Liberté pour les abonnés" se positionne contre l’usage de fumigènes pendant les matches officiels du PSG car cela ternit notre image et surtout que cela peut être utilisé taper sur les Parisiens, notamment dans la presse qui appuie sur ce côté sans préciser que nous avons pu réunir des centaines de personnes en tribunes sans qu’il y ait eu d’incident. La chose est identique à la télévision. Dans une émission spécialisée, on insistait sur les amendes qu’allait devoir payer le PSG pour cet usage de fumigènes alors que dans la même journée de championnat, à Caen, beaucoup de fumigènes ont été craqués sans que personne n’en parle. Paradoxalement, la chaîne en question utilise les images des fumigènes allumés par des supporters parisiens pour vendre des matches sur son antenne. Il y a une certaine hypocrisie dans cette façon de faire.


Que pensez-vous des personnes qui continuent d’aller au Parc des Princes ?

C’est un peu compliqué. On préfèrerait que le Parc des Princes soit complètement vide car cela nous donnerait un poids supplémentaire dans la lutte. Cela dit, il n’y a plus de ferveur dans les tribunes, les dirigeants ont rendu triste cette enceinte qui était magique. Les années précédentes, les gens y allaient en partie pour voir le spectacle qui avait lieu dans les tribunes. Aujourd’hui, il n’y en a plus. Paradoxalement, il y a en ce moment vraiment plus d’insultes envers les clubs adverses que par le passé, le nouveau public étant peu connaisseur alors même que le club tente de mettre en place une certaine propagande autour du respect. Il faudrait que ces gens là ouvrent les yeux et que les supporters historiques soient suivis dans leur démarche.

Avez-vous pu avoir des contacts avancés avec les dirigeants ?

Nous n’en avons plus à l’heure actuelle.

Que peut-on souhaiter pour l’avenir de LPA ?

Je rêverai de pouvoir la dissoudre cet été si un retour des abonnements fixes était prévu. Demain si nous avons la possibilité de retourner au Parc des Princes, nous ne mettrons pas de bâche "Liberté pour les abonnés" dans les virages. Il s’agit d’un cas idéal ou tout le monde pourrait retrouver sa place et voir comment cela se passe. Nous n’avons pas la vocation d’être une association de tribune. Il faudra malgré tout faire quelque chose de mieux pensé que "le plan Leproux" pour la sécurité. Malheureusement, cela n’est pas encore d’actualité. J’espère que la manifestation d’aujourd’hui nous aiderons dans notre combat et que les événements ne seront pas repris contre nous. Heureusement qu’il existe des médias pro-PSG qui sont connaisseurs et qui s’intéressent à des sujets comme le nôtre. Nous espérons montrer que nous sommes très unis pour nos libertés et nos couleurs.

Nous remercions Jérémy Laroche pour sa disponibilité et sa gentillesse.

Interview réalisée par Thierry Simoncello en exclusivité pour Planète PSG.
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