Né trop jeune dans un monde trop vieux, géant en culottes courtes, neuf ans et deux mètres, enfant terrible et « terriblement intelligent », Victor manipule son entourage comme autant de marionnettes sur le théâtre de la cruauté cher à Antonin Artaud.
Aujourd’hui encore Victor ou les enfants au pouvoir est une pièce coup de poing.
Vitrac y signe un inquiétant tableau de la société avec adultère, inceste, scatologie, patriotisme, démence et mort. L’humour ravageur de la pièce et la profondeur de la réflexion sur les rouages de la société font de cette farce au vitriol une fable d’une étonnante modernité, une fête qui tourne au délire.
Sur la scène c’est le modèle du théâtre bourgeois qui est dynamité. Tantôt burlesque et absurde, tantôt surréaliste et poétique, Vitrac peut être considéré comme l’inventeur d’un théâtre onirique qui tourne le dos au réalisme de l’esthétique traditionnelle.
C’est un théâtre à la fois festif, burlesque, satirique, grinçant ou débridé, une comédie qui joue avec les nerfs, mais qui reste jubilatoire jusque dans l’évocation des questions les plus graves. Riez ! (fait-il dire à l’un de ses personnages) Cela nous calmera tous. Il n’y a qu’un remède, c’est le rire.
Mais ce rire doit inquiéter.
Et ce qui inquiète ne doit pas cesser de faire rire.
Du vendredi 9 au samedi 24 mars 2007 à Châtillon.
Relâche le dimanche et le mercredi, tous les soirs à 20h30.
Théâtre à Châtillon
3 rue Sadi Carnot - 92320 Châtillon
Navette à 20h10 au départ du M° Châtillon-Montrouge, ligne 13.
Retour assuré.
de 10 à 16 euros
