Pitchfork Music Festival Paris 2017 : on y était, on vous raconte

Par Caroline de Sortiraparis · Publié le 5 novembre 2017 à 15h43
Une fois n’est pas coutume, l’éclectisme musical a triomphé sous la Grande Halle de La Villette les 2, 3 et 4 novembre derniers à l’occasion de la nouvelle édition du Pitchfork Music Festival Paris. Pendant trois jours, l’évènement, plébiscité par les férus de musique indé, a rassemblé pas moins de 30 artistes parmi lesquels The National, Andy Shauf, Kevin Morby, Ride, Cigarettes After Sex ou encore Run The Jewels. Pour vous, on revient sur les deux premières soirées de cette édition 2017.

Les 2, 3 et 4 novembre 2017La Grande Halle de La Villette a une fois encore été prise d’assaut par de nombreux festivaliers, en quête de belles découvertes, de pépites musicales cachées, de sons indés de qualité… comme en témoignent la programmation des éditions parisiennes passées du Pitchfork Festival : Thom Yorke, Mogwai, Bat For Lashes, Jamie XX, Spiritualized, Animal Collective, M83, Father John Misty, Savages, Moderat…

Chaque année, têtes d’affiches et groupes à en devenir se partagent donc les deux scènes de La Grande Halle de La Villette. Mais avouons-le, pour cette édition 2017, les gros noms manquaient à l’appel… Mais cela n’a pas empêché de tomber sous le charme de certains artistes comme les très énergiques britanniques de HMLTD (Happy Meal Limited), mais aussi les américains de Cigarettes After Sex ou encore le Soul man Moses Sumney et la talentueuse Kate Stables, entourée de son groupe This Is the Kit, sans oublier les incomparables de Ride

Retour sur les deux premiers jours du Pitchfork Music Festival Paris:

Pitchfork Music Festival Paris 2017 : report du jeudi 2 novembre

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Pour cette première soirée du Pitchfork Music Festival Paris 2017, on arrive pile poil pour le début du show de Moses Sumney. Sous son long manteau noir, se cache un artiste américain charismatique proposant une pop planante mêlée de soul aux hautes envolées musicales. Parmi les morceaux interprétés ce soir-là, Moses Sumney nous a littéralement séduit sur « Plastic » mais aussi « Doomed » ou encore « Quarrel », tout trois extraits de son album "Aromanticism", paru le 22 septembre dernier.

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Autre ambiance plus joyeuse cette fois-ci avec le groupe de Kate Stables baptisé "This is the kit". Bonnet sur la tête, guitare ou banjo à la main, et entourée de cuivres et synthés, Kate a livré un très sympathique set alternant pop folk de qualité et mélodies douces et entêtantes. Faisant même monter des choristes sur scène, This is the Kit a défendu avec brio les morceaux extraits de son tout récent quatrième opus, "Moonshine Freeze", produit par le très renommé John Parish.

Direction l’autre côté de la Grande Halle pour découvrir, avec curiosité, le français Chassol. Ovni musical, Christophe Chassol allie sons et images et livre des concerts expérientiels qui jouent autant avec l’œil que l’oreille. Derrière son piano et accompagné d’un batteur, Chassol construit au fil d’un son de départ : un chant d’oiseau, un sifflement humain, une base de flûte… Chassol capture et met en musique des instants de vie, nous poussant à réfléchir pendant son set. Malgré ce concept fort intéressant et moderne, la sauce ne prend malheureusement pas et nous restons perdus dans cette œuvre où la réflexion prend le pas sur la musicalité. Peut-être qu'une salle plus intimiste aurait été préférable... 

Toute autre ambiance avec l’artiste français électro Rone. Après un set dynamique au dernier festival de Rock en Seine, Rone revient donc à Paris pour le Pitchfork cette fois-ci. Là encore, l’énergie était de mise avec la présence d’un batteur sur les premiers morceaux. Déception lorsque ce dernier s’éclipse. Pour autant, Rone ne lâche rien derrière ses platines et arrive à nous faire danser sur les morceaux extraits de son très bon quatrième opus baptisé "Mirapolis.

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Le shoegazing s’invite à présent sous la Grande Halle de La Villette grâce au retour tant espéré de Ride. Les britanniques reviennent en effet sur le devant de la scène avec "Weather Diaries". Pour les plus jeunes, Ride est un groupe formé en 1988 par Mark Gardener et Andy Bell. Après avoir fait sensation en 1990 avec l’opus "Nowhere" puis publié trois autres albums, le groupe se sépare finalement en 1996. Pour la petite histoire, Andy Bell deviendra plus tard le bassiste du groupe Oasis. Le groupe se reforme finalement en 2015 donnant le sourire aux fans de la première heure. Malgré quelques rides aux coins des yeux, Ride n’a pas perdu son énergie et son sens du show. Face au public du Pitchfork, Ride donne le ton et enchaîne les nouveaux hits comme les anciens dont l’excellent « Seagull ».

Place ensuite au talentueux musicien et songwriter Kevin Morby. Connu pour faire partie des groupes The Babies et Woods, l’artiste s’affirme depuis peu en solo. Pour le Pitchfork, il présente son quatrième opus, "City Music", entouré de ses musiciens. Véritable hommage aux différentes villes américaines, "City Music" nous dévoile de véritables pépites musicales pop folk à l’instar du single « Come To Me Now ». L’influence de la Côte Ouest se fait sentir sur disque et sur scène nous offrant ainsi un très agréable voyage musical de la part de celui que beaucoup considèrent comme l’héritier de Bob Dylan et de Lou Reed.

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Enfin, la première soirée s’achève avec le set de The National. Déjà programmé au 104 en juin dernier, le groupe américain est actuellement sous les feux des projecteurs suite à la parution de son 7ème opus studio. Dans les bacs depuis la rentrée, cette galette n’a pas mis longtemps à séduire les amateurs d’indie rock grâce à des morceaux aussi efficaces que « Guilty Party », « Day I Die » ou encore « I'll Still Destroy You ». Des titres que Matt Berninger a pris un malin plaisir de jouer, entouré de ses très, voire trop, nombreux musiciens sur scène. Les anciens hits comme l’incontournable « Fake Empire », sublimé par la voix bariton de Matt, ont également eu leurs petits effets sur l’assemblée, largement conquise par ce set, surtout lorsque le chanteur s’est offert un impressionnant bain de foule ! Seule ombre au tableau, le problème de volume sonore : voix trop mise en avant par rapport aux instuments.

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Pitchfork Music Festival Paris 2017 : report du vendredi 3 novembre

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J’attends beaucoup de cette seconde soirée du Pitchfork et notamment du premier groupe à monter sur scène. Et autant vous le dire de suite, HMLTD a été notre gros coup de cœur du festival.

Rouge à lèvres saillants, cheveux décolorés, looks déstructurés… HMLTD (Happy Meal Limited) ne fait rien comme tout le monde, même son style musical qui puise tout de même son inspiration dans les groupes underground de Grande-Bretagne. Assister à un concert de HMLTD, c’est vivre un voyage spatio-temporel unique dans le Londres des années 70’s, là où tout semblait possible. Bêtes de scène, les membres de HMLTD fascinent par leur énergie sauvage et leur glam rock hypnotique. Les références de David Bowie, des Sex Pistols ou encore de Joy Division ne sont pas loin mais HMLTD a su créer sa propre signature visuelle et musicale à travers des morceaux aussi puissants que « Stained » et « Is This What You Wanted ». Seul regret : que le set n’est pas duré plus longtemps !

L’ambiance redevient plus calme et studieuse avec Cigarettes After Sex. On se laisse littéralement embarquer et bercer par le style Deam Pop de ce groupe d’origine texane porté par la voix tendre et ensorcelante de Greg Gonzalez et les guitares scintillantes. Dès lors, des images défilent dans notre tête ; des paysages, des moments nostalgiques... que nous nous remémorons avec plaisir en musique.

Après ce très beau voyage, on se dirige de l’autre côté pour découvrir la jeune artiste originaire de Vancouver Tommy Genesis. Après quelques minutes, nous comprenons vite que l’univers musical proposé par la Canadienne ne nous séduira pas. Son hip hop top décousu est loin de faire l’unanimité !

Autre style et autre ambiance avec Sylvan Esso. Affichant une scéno simple mais efficace, le duo ne mettra pas longtemps à faire danser l’assemblée, visiblement déjà fan du groupe et de leur style électro pop. Derrière ce groupe américain, se cachent la chanteuse et dynamique Amélia Meath, et le musicien et producteur, tout aussi énergique derrière ses platines, Nick Sandborn. Après un premier opus éponyme en 2014, Sylvan Esso revient donc avec un deuxième album, "What Now", présenté à Paris ce 3 novembre 2017 et validé à 100% par les festivaliers.

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Retour à un style plus sobre avec le Canadien multi instrumentiste Andy Shauf dont les mélodies ne sont pas sans rappeler celles d’Elliott Smith. Rien que ça ! Intemporel et intimiste, le set nous balade à travers les trois opus de l’artiste : "Darker Days" (2009), "The Bearer of Bad News" (2012) et "The Party" (2016).

Au tour des français de Isaac Delusion de faire le show ! De retour avec un nouvel opus "Rust and Gold", résolument plus rock, Isaac Delusion réussit à faire danser le public en quelques titres à peine, notamment lorsque les premières notes du hit « Isabella » retentissent!

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Est-il nécessaire de présenter l’Irlandais Alex Anyaegbunam, plus connu sous le nom de scène de Rejjie Snow ? Depuis plusieurs années, l’artiste défend la scène hip hop européenne avec brio enchainant notamment les dates de festivals. Que l’on aime ou pas son style, on ne peut que reconnaître et s’incliner devant le talent de Rejjie Snow en live !

La présence de Kamasi Washington, surnommé « le saxophoniste du rap », montre une fois de plus la diversité musicale affichée dans la programmation du Pitchfork. Célèbre pour avoir collaboré avec Kendrick Lamar, Flying Lotus, Nas, Snoop Dog ou encore Run The Jewels, Kamasi Washington est un musicien de talent, entouré d’autres musiciens tout aussi expérimentés, qui nous touche par son style oscillant entre soul, Afro-beat, jazz et même Funk !

On termine la soirée avec Polo & Pan. Le duo a parcouru un sacré bout de chemin depuis ses débuts. Programmé au départ dans des clubs de la capitale, Polo & Pan sillonne désormais de nombreux festivals et remplit même des salles : Bikini à Toulouse, Transbordeur à Lyon ou encore L’Elysée Montmartre à Paris. Ce 3 novembre 2017, le duo a montré de quoi il était capable, fier de présenter son premier album "Caravelle" dans les bacs depuis mai 2017. Leur pop électronique lumineuse a réussi à faire danser, sans grande difficulté, les nombreux festivaliers présents.

Informations pratiques

Lieu

211 Avenue Jean Jaurès
75019 Paris 19

Infos d’accessibilité

Accès
Métro ligne 5 station "Porte de Pantin"

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