Bob Dylan au Grand Rex, retour sur un très grand concert de la légende du rock

Ce n’est pas un mystère et c’est même un savoir qui se transmet de passionnés en passionnés : un concert de Bob Dylan est toujours une loterie, tant cette légende de la musique peut parfois se montrer taciturne. On le sait silencieux, parfois de mauvaise humeur. Un concert de Bob Dylan c'est toujours tout, ou rien. Mais, pour paraphraser le chroniqueur français Alain Rémond, à Bob Dylan, nous lui pardonnons (presque) tout*. 

Ce passage parisien au Grand Rex du Never ending tour - débuté en 1988 - n’avait pourtant rien à se faire pardonner, bien au contraire. Quelle énergie, quel talent et quelle beauté ! Le temps de deux heures de show, Bob Dylan, sans chapeau cette fois-ci, a offert à son public parisien un moment d’exception, de quoi raviver dans le cœur de tout à chacun la flamme que le chanteur nobelisé a allumer un jour.

Nous retiendrons notamment, une très belle interprétation de Ain't me, babe, un très beau final sur le blues de Gotta serve somebody, et surtout, une des plus belles chansons de son répertoire, le sublime Don’t Think twice it’s alright, composé en 1963 et publié sur le deuxième album de sa carrière, The Freewheelin' Bob Dylan, interprété au piano par un Dylan virtuose, visiblement ému. Un très grand moment, assez unique en son genre, que tout fan de Dylan chérira pendant longtemps. 

Entouré d'un band épuré composé de seulement quatre musiciens dont l’éternel bassiste Tony Garnier (il accompagne Bob Dylan sur scène depuis 1989), la légende du rock s’est montré souriant, même taquin, n’hésitant pas à poser, presque comiquement, sous notre regard amouraché. Quand on vous dit moment d'exception, c'était vraiment un moment d'exception.

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Bob Dylan, au Grand Rex les 11, 12 et 13 avril 2019.

Concert complet.

*"Avec Dylan, je suis sauvagement subjectif. Je suis de son côté. Je lui passe tout (presque tout). Je lui pardonne tout (presque tout). Je n'ai aucune distance. Alors qu'il faudrait, je le sais très bien. C'est comme une maladie. Grave, si ça se trouve. Une névrose obsessionnelle. Il faudrait que je me soigne. Mais je n'en ai pas la moindre envie. Si c'est une maladie, je la chéris."

Et puis un jour, j'ai entendu Bob Dylan, Alain Rémond, Ed.Hugo et Compagnie.