Arno à l'affiche du festival chorus à chatillon en 2011

Par · Publié le 24 février 2011 à 12h15
C'est fou comme la façon d'enfiler les perles façonne une histoire. Voici un essai aléatoire en 12 stations : "How
are you, Mademoiselle ? A Brussels, le lundi on reste au lit: Get up
stand up, ça monte, c'est le black dog day, God save the kiss! Quelqu'un
a touché ma femme, elle pense quand elle danse, Ginger red, c'est une
pop star". Ce n'est pas l'ordre du disque, mais quel beau scénario à
rebondissements, à la façon d'un vieux sage... pas assagi. Irréductible.

Revenons au bilinguisme du disque. Qu'est ce qui fait qu'une chanson
naît en français ou en anglais ? C'est une banalité de répondre que le
rock engendre spontanément l'anglais, "instinctivement", dit Arno. Mais
il précise que pour ce présent album, il a accouché en français de "Le
lundi on reste au lit", originellement écrit en anglais... En novembre
dernier, il a participé à un hommage à Brel en Angleterre au milieu de
chanteurs du cru, il y a découvert des chansons qu'il ne connaissait
pas, superbement adaptées, notamment tirées du spectacle "L'homme de la
Mancha". Alors, cette histoire de langue repose sur des postulats
aléatoires, rien de défini à l'avance.

D'ailleurs, quand il s'attaque à la confection d'un disque, Arno ne
se retourne surtout pas, il déteste être confronté au passé, la
nostalgie n'est pas son fond de commerce. En effet, le même trottoir ou
le même bar recèlent leurs trésors d'inspiration différents, selon
l'heure. Prenez "Mademoiselle", bien sûr, c'est un portrait de fiction,
mais criant de réalisme, avec, comme Arno le commente, "trop de bazar
dans son nez et dans son corps". Parfois l'inspiration vient de son
environnement proche, ainsi "Elle pense quand elle danse", l'histoire d'une passion impossible de quelqu'un de son entourage. Et il y a Ze reprise du disque de l'album, "Get up stand up",
déchirante et titubante qui s'agrippe au piano. Arno commente : « c'est
la crise partout. Je l'ai chanté pour défendre des employés sur le
point d'être virés. Histoire de fierté. Mais je ne peux pas faire du
reggae, moi, je mange du fromage ! Donc c'est Marley revisité Chopin ».

Le gaillard ravigote le rock façon underground new yorkais années 80...
ou TC Matic, car n'oublions pas qu'avec son groupe, Arno était déjà un
putain (putain) de défricheur. Mais il sait taquiner le minimalisme aux
confins de la détresse, comme cet entêtant thème, "quelqu'un a touché ma
femme", cette créature "trop jeune pour crever, trop vieille pour
voler" qui vous vrille les neurones. Une peinture.

C'est un fait, dans la vie de notre homme, il n'y a pas que
Bruxelles. Rappelons-nous qu'il est un acteur occasionnel mais remarqué,
notamment dans "J'ai toujours rêvé d'être un gangster" de Samuel
Benchetrit (2008). Arno a aussi exercé l'éphémère profession de
cuisinier dans les années 80, au service exclusif du soul brother Marvin
Gaye, à l'époque (de "Sexual healing") exilé à Ostende. Des tranches de
vie qui alimentent aussi sa petite musique.

Tarifs : 24,20 euros
Horaire: 20h30
Lieu : Théâtre de Chatillon 3, rue Sadi Carnot


Informations pratiques

Dates et Horaires
Le 25 mars 2011

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    Mots-clés : arno, chatillon, chorus
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