Report : tri yann au zénith de paris

Par · Publié le 23 juin 2011 à 0h53
Vendredi 6 mai 2011, le Zénith de Paris s’apprêtait à recevoir la Bretagne en ses lieux. Et pour cause, dès 19h, des drapeaux bretons passaient déjà les bornes de sécurité de la salle de concert. Dans la fosse (bien plus que petite que normalement), ou sur les gradins (eux aussi, bien moins spacieux), sagement, un public de 7 à 77 ans attend le groupe mythique. Timidement parfois, des groupes d’amis crient le nom de Tri Yann, peu suivis par des spectateurs bien calmes, plus occupés à faire des allés retours au bar. En tout cas, voilà une ambiance qui change des hordes d’adolescents en furie ! Vacances pour la sécurité sur place.
Mais pourtant, je suis bien mauvaise langue. Pendant la première partie, assurée par le groupe Hiks, communément considéré comme de la musique Drum N Breizh, dans la fosse, ca danse le petit doigt en l’air, en activant les drapeaux blanc et noir. Une fois la première partie terminée, le public se met alors à descendre dans la cage aux lions, extraordinairement immobile pour moi, plus habituée aux admirateurs de Manu Chao, très doués pour les bousculades euphoriques.
Quand enfin les lumières s’éteignent, c’est tout de même un public plein d’entrain qui acclame ces papis chanteurs, qui fêtent ce soir leurs 40 ans de musique ininterrompue. On leur décerne la palme du plus long groupe français ! Sur la scène arrivent progressivement Jean Chocun et Jean-Paul Corbineau, suivis de très prêt par Jean-Louis Jossic, véritable âme de Tri Yann depuis 40 ans (et accessoirement, adjoint à la Culture à la mairie de Nantes !). A leur côté, Jean-Luc Chevalier, guitariste, Konan Melev, whistles et cornemuses, Gérard Goron, batteur et Christophe Peloil, extraordinaire violoniste. Chacun est vêtu d’une panoplie de vêtements ridicules : Jossic arbore un chapeau avec une théière posée dessus, Peloil nage dans une tenue d’éboueur, et Corbineau arbore la panoplie complète du parfait marin. Dans la fosse par ailleurs, on remarque un certain nombre de marinières, histoire de rester fidèle à la mère patrie (St James ou Armor Lux, naturellement).
Pendant 3 heures, la salle entière va vibrer aux sons du folk celtique breton. Pour débuter, Jossic annonce la couleur : nous allons chanteur l’hymne breton, Bro gozh ma zadoù (et oui oui, certains chantent avec eux, la Bretagne n’est pas morte). Dans les prisons de Nantes, An alarc’h, les Juments de Michao… La musique Bretagne a le pouvoir de réunir les gens. Et ce soir, en voici la preuve indéniable. Chapeau beau à l’orchestre de cornemuses venues rejoindre le groupe sur scène !
Seul petit bémol que je pourrais trouver à ce concert rempli de joie et de bonne humeur, l’attitude beaucoup trop théâtrale de Jossic qui frêne parfois l’ambiance joviale, en racontant des histoires. Oui, le conte est une tradition bretonne… Mais peut-être est-ce exagéré.
Mais en tout cas, on sort d’un concert comme celui-ci sidéré par la pêche des chanteurs, par leur enthousiasme depuis 40 ans, par la qualité de la musique, et par la diversité des instruments sur scène, toujours extraordinaires et fabuleusement bien joués.


Informations pratiques

Lieu

211 Avenue Jean Jaurès
75019 Paris 19

Accès
M° Porte de Pantin

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