Ça dépasse, ça déborde, ça fait désordre… Est-ce que cela ne serait pas un peu obscène sur les bords, le poil ?
Cachez
ce poil… Il est curieux de voir à quel point la pilosité dérange. Notre
époque privilégierait-elle le lisse, le propre, là où rien ne dépasse ?
Le poil y serait-il comme un cheveu sur la soupe ? Le temps semble
pourtant très loin où porter des cheveux longs passait encore pour un
signe de révolte. Sans doute, mais c’est plus fort que lui, le poil
résiste, il se rebiffe, c’est sa nature d’herbe sauvage. Symbole d’une
persistance indomptable. Alors, qu’une jeune femme apparaisse sur scène
en tailleur classique mais les joues dissimulées sous une épaisse
toison est loin d’être anodin. Jeanne Mordoj est d’ailleurs
parfaitement consciente du trouble qu’elle produit quand le public la
découvre en femme à barbe. Pourtant c’est bien le minimum quand on
présente un spectacle qui s’intitule Eloge du poil.
Par la Compagnie Bal.
Du 4 au 31 mai , relâche les 8, 9, 10, 15, 16, 21, 22, 23, 24, 28 et 29 mai.
Du lundi au jeudi à 20h00, le samedi à 20h00 et le dimanche à 17h00.