Makbeth revisité : une tragédie masquée et déjantée au Théâtre du Rond-Point

Le Théâtre du Rond-Point accueille, du 20 novembre au 13 décembre 2025, une relecture audacieuse de Makbeth par le Munstrum Théâtre. La compagnie fondée par Louis Arene et Lionel Lingelser y poursuit son travail autour des figures monstrueuses, des identités troubles et de la démesure, en s’emparant du texte de Shakespeare dans une version baroque et physique.

Fidèle à son esthétique fondée sur le jeu masqué, le Munstrum s’attaque à l’un des drames les plus sombres du répertoire classique. Sur une lande battue par la guerre, le capitaine Makbeth, salué pour ses victoires militaires, entrevoit un avenir royal après la prophétie de trois mystérieuses créatures. Manipulé et soutenu par son épouse, il franchit les frontières de l’irreversible en assassinant le roi. Sa soif de pouvoir, alimentée par la peur et la culpabilité, l’entraîne dans une descente chaotique où raison et morale s’effondrent.

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Ce Makbeth se distingue par sa mise en scène traversée de métamorphoses grotesques, de ruptures de ton et d’un humour acide. Le théâtre de la cruauté, cher à la compagnie, s’exprime ici dans un équilibre instable entre l’horreur du destin tragique et le décalage comique introduit par le masque. La dimension visuelle, très marquée, semble participer à une forme d’exorcisme théâtral où les corps deviennent les véhicules d’un pouvoir à la fois fascinant et destructeur.

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Ce spectacle pourrait particulièrement séduire les amateurs de théâtre physique, de formes hybrides mêlant texte classique et théâtre visuel, mais aussi ceux intéressés par les propositions contemporaines questionnant le pouvoir, la violence et la représentation. Il pourrait en revanche surprendre ou désorienter les spectateurs en quête d’une mise en scène plus traditionnelle du texte de Shakespeare.

Après ses incursions dans le répertoire de Molière, le Munstrum Théâtre poursuit ici une démarche de transgression poétique, plongeant dans l’ombre d’un héros tragique pour mieux révéler les monstres que chacun porte en soi.

Cet article est basé sur des informations accessibles au public et ne repose pas sur une expérience directe du spectacle.

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