Et balancez mes cendres sur Mickey au Théâtre de la Commune : notre critique

Par · Publié le 31 janvier 2015 à 14h27
Au Théâtre de la Commune, on reprend une pièce de Rodrigo Garcia créée en 2006, Et balancez mes cendres sur Mickey, jusqu’au 15 février 2015. Entre polémique et provoc’, un texte qui ne prend pas une ride.

En 2007, quand est programmé dans le cadre du Festival d'Automne la pièce Et balancez mes cendres sur Mickey, les spectateurs découvrent, avec stupeur, les exigences du metteur en scène Rodrigo Garcia, connu pour ses frasques diverses et variées : chaque soir, une nouvelle figurante se voit raser la tête, en direct, sur la scène. Comme en 1945, oui oui. Ou comme Demi Moore et Nathalie Portman, histoire de booster un peu leur carrière. Les figurantes, payées 200€ la soirée, avaient été recrutées via l'ANPE-Spectacle. Et elles étaient des centaines à avoir répondu à l'annonce. Bref. Inutile de s'étaler, inutile de préciser que les réactions avaient été vives, et parfois, violentes.

Le décor est planté, c'est cette pièce-là qu'on joue de nouveau, au Théâtre de la Commune, alors que très bientôt, de l'autre côté de Paris, Jan Fabre prendra quartier au Théâtre de Gennevilliers. A Paris, l'air est au scandale, mais aussi, aux pièces qu'il faut avoir vues.

Revenons à nos moutons, ces animaux que l'on tond pour récupérer leur laine (peut-être pourrions nous dire aussi "revenons à nos femmes", puisque manifestement, il n'est pas plus choquant de tondre des femmes, que des animaux). Comme souvent chez Rodrigo Garcia, ça commence de manière plutôt soft, et surtout, intelligente, puisque s'il ne fallait retenir qu'une seule chose chez lui, ça serait sans hésiter ses textes. Ici, on débute par une analyse de notre désir compulsif et insensé de l'achat, de faire les magasins, puis par une réfléxion sur notre rapport à la nature, à notre peur de cette dernière. Comme toujours donc, les textes sont d'une beauté et d'une puissance saisissante. 

Puis vient ce qu'on aime moins, ce qui "énerve" : on joue avec les animaux, on se déshabille, on se touche, ici donc, on rase les femmes. Bon. Certains trouveront ça sensationnel, d'autres, comme nous, se demandent encore à quoi ça sert de déconstruire l'art à ce point, de tomber à ce point dans l'envie du subversif. Si la performance est évidente, est-elle pour autant innovante, et suffisamment intelligente pour justifier le fait de raser des femmes sur scène ? Libre à chacun de se faire une opinion sur un art qui, incontestablement, ne laisse pas indifférent

Infos pratiques :

Et balancez mes cendres sur Mickey, au Théâtre de la Commune, du 28 janvier au 15 février 2015.

Mardi et mercredi à 19h30, jeudi et vendredi à 20h30, samedi à 18h, dimanche à 16h.

Tarifs : de 6 à 23€

Réservations : 01 48 33 16 16

Interdit aux moins de 16 ans.

http://lacommune-aubervilliers.fr/

Informations pratiques

Dates et Horaires
Du 28 janvier 2015 au 15 février 2015

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    Lieu

    2 Rue Edouard Poisson
    93300 Aubervilliers

    Infos d’accessibilité

    Tarifs
    Non imposables : 6€
    - 30 ans, demandeurs d'emploi, étudiants : 11€
    + 65 ans : 18€
    TP : 23€

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