Les réactions se multiplient suite aux révélations d’Europe 1. Le 1er septembre, la radio rapportait qu’une usine du cimentier Lafarge, située dans le 12e arrondissement de Paris, avait rejeté dans la Seine un mélange de "particules de ciment, de liquides de traitement et des microfibres de plastique".
Ce sont des gardes-pêche de la Fédération interdépartementale de pêche et de protection des milieux aquatiques qui ont rapporté ces faits fin août à l’Office français de la biodiversité. "Nous avons constaté une pollution, due à des rejets de laitance de béton contenant des micro fibres de plastique qui provient d’un trou dans une cuve. Cette cuve, sur le quai, juste à côté de la Seine, contient les eaux de rinçage des camions-toupies", a ainsi confié Jacques Lemoine, agent de développement à la Fédération interdépartementale de pêche et de protection des milieux aquatiques, à nos confrères de France 3.
On a d’ailleurs appris que le Parquet de Paris avait décidé d’ouvrir une enquête contre le cimentier pour "déversement de substances nuisibles par personne morale", "jet ou abandon par personne morale de substances nuisibles" et "utilisation de produits phytosanitaires sans respecter les conditions d'utilisation".
L’enquête judiciaire a été confiée à l’Office français de la biodiversité ainsi qu’à la brigade fluviale. De leur côté, l’Office français de la biodiversité et la mairie de Paris ont décidé de porter plainte contre Lafarge.
Sur Twitter, les réactions sont nombreuses, comme celle d’Emmanuel Grégoire, Premier Adjoint à la Maire de Paris, en charge de l’urbanisme, de l’architecture, du Grand Paris et des relations avec les arrondissements.
Les images dévoilées par @Europe1 sont un scandale écologique, alors même que Paris & ses partenaires travaillent pour la qualité de l'eau de la #Seine. Nous avons saisi le procureur de la République afin qu'une enquête soit diligentée et que des responsabilités soient établies. pic.twitter.com/0m46U6RvtL
— Emmanuel GREGOIRE (@egregoire) September 1, 2020
La maire de Paris Anne Hidalgo a elle aussi réagi, évoquant un« véritable scandale écologique » :
C’est un véritable scandale écologique, alors que nous travaillons avec nos partenaires depuis de nombreuses années pour améliorer la qualité du fleuve. La Ville de Paris va saisir le procureur de la République pour ces faits graves qui portent atteinte à notre environnement. https://t.co/B7Aij6wPrX
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) September 1, 2020
De son côté, David Belliard, ancien candidat EELV à la mairie de Paris, et désormais adjoint en charge des transports, dénonce une « attitude irresponsable et scandaleuse de Lafarge qui de nouveau pollue la Seine ».
Attitude irresponsable et scandaleuse de Lafarge qui de nouveau pollue la Seine. Ne laissons pas cette entreprise aux comportements voyous continuer à détruire notre fleuve et son écosystème ! https://t.co/9pv9JSnKSn
— David Belliard (@David_Belliard) September 1, 2020
Enfin, l’association Paris Animaux Zoopolis demande aux institutions de punir les pollueurs.
❌Les cours d'eau ne sont pas des poubelles. Ils constituent les habitats des #poissons, #crustacés et #oiseaux.
— Paris Animaux Zoopolis (@ParisZoopolis) September 1, 2020
????
⚠️Il est urgent que les institutions punissent les pollueurs et mettent tout oeuvre pour que cela ne se reproduise plus.@barbarapompili @Anne_Hidalgo https://t.co/Cr6tyuvbRl
Face à ces révélations, l’entreprise LafargeHolcim France a réagi dans un communiqué assurant que "le site de Bercy a été victime d’une détérioration délibérée d’une plaque d’étanchéité, positionnée sur le dernier bassin de décantation des eaux, qui a entraîné un léger écoulement temporaire d'eau recyclée dans la Seine". La société LafargeHolcim a annoncé avoir déposé plainte pour acte de malveillance.