Loi "Sécurité Globale" : des policiers armés bientôt dans les salles de spectacles et de concerts ?

Par Caroline de Sortiraparis · Publié le 18 mars 2021 à 15h59
La loi "Sécurité Globale" fait à nouveau parler d’elle. Cette fois-ci, plusieurs organisations culturelles pointent du doigt l’Article 25 de la proposition de loi qui autoriserait les policiers à porter et garder leur arme hors service dans tous les établissements recevant du public, comme les salles de spectacles et de concerts.

Alors que la proposition de loi « Sécurité Globale » est étudiée en ce moment au Sénat, certains demandent aux sénatrices et sénateurs de voter contre l’Article 25. Mais alors que prévoit ce texte ? L’Article 25 autoriserait le port d’armes hors service dans tous les établissements recevant du public. « Art. L. 315 3. – Le fait qu’un fonctionnaire de la police nationale ou un militaire de la gendarmerie nationale porte son arme hors service, dans des conditions définies par arrêté du Ministre de l’Intérieur, ne peut lui être opposé lors de l’accès à un établissement recevant du public. » peut-on ainsi y lire. 

On rappelle que le port d’armes par les forces de l’ordre est autorisé hors service depuis les attentats de 2015. Mais, jusqu’alors, les responsables de lieux culturels pouvaient s’y opposer. Mais, avec l’adoption de l’Article 25, ces derniers ne seraient plus en mesure d’interdire aux policiers armés de pénétrer dans une salle de spectacles ou de concerts.

Un texte que dénoncent plusieurs organisations culturelles, dont le Prodiss, Syndeac ou encore Technopol qui expliquent dans un communiqué : « notre expérience au plus près du terrain nous permet d’identifier des risques extrêmement dommageables et bien plus importants que les vertus illusoires de cet article 25 : mouvements de panique à la vue d’une arme, falsification de cartes de police pour introduire des armes, risques de débordements liés à l’environnement festif et à la présence d’alcool, etc.
En aucun cas, il ne nous semble que les Françaises et les Français soient désireux de vivre dans une société armée. »

De son côté, le député LREM Jean-Michel Fauvergue, ancien patron du Raid, à l’origine de cette proposition de loi avec Alice Thourot, explique dans les colonnes de Ouest-France : « L’objectif reste de mieux sécuriser ces établissements. Un policier serait apte à intervenir sur la voie publique, en cas de tuerie de masse par exemple. Par contre, il ne serait pas capable de le faire dans un lieu fermé… Il faut être cohérent ».

Reste désormais à savoir si l’Article 25 sera voté tel quel.

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