Taxis en colère : la mobilisation du 5 septembre reportée

Par My de Sortiraparis · Photos par My de Sortiraparis · Mis à jour le 1er septembre 2025 à 10h04 · Publié le 25 mai 2021 à 13h08
La manifestation des taxis prévue le 5 septembre 2025 à Paris et en Île-de-France contre la nouvelle tarification du transport sanitaire est officiellement reportée. L'interfédérale a pris cette décision mercredi 27 août, dans l'attente du vote de confiance au Parlement prévu le 8 septembre.

Manifestation des taxis reportée : cette annonce de dernière minute bouleverse les prévisions de circulation pour la rentrée en Île-de-France. Les syndicats de taxis, mobilisés contre la réforme du transport sanitaire, ont préféré suspendre leur action en attendant de connaître l'avenir du gouvernement de François Bayrou. Un report stratégique qui témoigne de la dimension politique de cette contestation qui agite la profession depuis plusieurs mois.

La mobilisation nationale était initialement programmée avec des blocages sur les Champs-Élysées, aux aéroports de Roissy et Orly, ainsi qu'aux abords des principales gares franciliennes. Les chauffeurs de taxi parisiens et d'Île-de-France devaient manifester massivement contre une convention qui modifie profondément leurs conditions de travail dans le transport de patients.

Pourquoi cette mobilisation était-elle prévue ?

La grève des taxis s'inscrit dans un mouvement de contestation national contre la nouvelle tarification imposée par l'Assurance maladie. Cette réforme, qui doit entrer en vigueur en octobre 2025, prévoit un tarif unique de 13 euros pour les transports sanitaires conventionnés, alors qu'il s'élève actuellement à 26 euros. Les professionnels du taxi estiment que cette mesure pourrait réduire leur rémunération de 30 à 40 %.

L'enjeu dépasse largement la région parisienne. Cette convention publiée au Journal officiel en août vise à contenir les dépenses de l'Assurance maladie, qui ont atteint 6,74 milliards d'euros en 2024 pour le transport sanitaire, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés. Une augmentation de 45 % depuis 2019 que l'État souhaite freiner.

Les chauffeurs franciliens dénoncent particulièrement l'impact sur les zones rurales et périurbaines d'Île-de-France, où le transport médical constitue souvent une part essentielle de l'activité. Dans les Yvelines, la Seine-et-Marne ou l'Essonne, de nombreux taxis dépendent largement de ces missions pour maintenir leur équilibre économique.

Un report tactique en attendant le vote de confiance

L'interfédérale des taxis a annoncé ce report dans un communiqué diffusé par franceinfo. « Nos revendications demeurent intactes et les fédérations appellent donc l'ensemble de la profession à rester mobilisée et prête à agir dès que la situation sera clarifiée », précise le texte. Cette décision s'explique par l'annonce du Premier ministre François Bayrou de solliciter la confiance du Parlement le 8 septembre.

La stratégie est claire : attendre l'issue du vote de confiance avant de relancer les actions. Si le gouvernement est confirmé, les syndicats de taxis reprendront immédiatement le dialogue et les actions prévues. En cas de chute de l'exécutif, ils agiront avec la même détermination face au nouvel gouvernement.

Cette prudence témoigne de l'expérience acquise lors des précédentes mobilisations. Depuis mai 2025, les taxis français ont organisé plusieurs journées d'action d'envergure, avec des opérations escargot sur les principales autoroutes franciliennes et des blocages d'aéroports. Ces actions ont déjà perturbé à plusieurs reprises la circulation en région parisienne, notamment aux abords de Charles-de-Gaulle et d'Orly.

Quelle suite pour le mouvement des taxis ?

Le report de la manifestation ne signifie nullement l'abandon du mouvement. Les fédérations de taxis maintiennent leurs revendications et leur détermination à faire échouer cette réforme. Les professionnels réclament le maintien de la tarification actuelle basée sur le taximètre, adaptée aux spécificités régionales, et l'annulation du projet de tarif unique imposé par la CNAM.

Cette mobilisation s'inscrit dans un contexte social tendu, avec l'appel citoyen à « bloquer le pays le 10 septembre » qui circule massivement sur les réseaux sociaux. Les chauffeurs de taxi pourraient rejoindre cette contestation plus large contre les économies budgétaires et la suppression de jours fériés annoncée par le gouvernement.

Pour les usagers franciliens, il convient de rester vigilant. Bien que la manifestation du 5 septembre soit reportée, de nouvelles actions pourraient être organisées rapidement selon l'évolution de la situation politique. Les transports en commun via la RATP et la SNCF restent les alternatives recommandées en cas de perturbations.

Il est conseillé de suivre l'évolution du trafic en temps réel sur Sytadin et de prévoir des délais supplémentaires pour se rendre aux aéroports parisiens. La profession reste mobilisée et prête à reprendre les actions dès que le contexte politique se clarifiera.

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