Pass sanitaire : « Ce n'est pas le rôle de la police » de contrôler les personnes confinées

Par Cécile de Sortiraparis · Publié le 15 juillet 2021 à 11h14
Stanislas Gaudon, délégué général du syndicat de police Alliance, s'oppose aux nouvelles missions que le gouvernement veut imposer aux forces de l'ordre. « Ce n'est pas le rôle de la police d'aller contrôler les personnes à leur domicile dans le cadre du confinement », proteste le syndicaliste.

Le gouvernement prépare un projet de loi permettant l'extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire pour certaines professions. Lorsque cette loi sera promulguée, de nombreux établissements recevant du public devront contrôler les clients pour ne laisser entrer que les détenteurs d'un pass. En cas de non-respect de ces règles, les patrons fautifs s'exposent à des amendes pouvant monter jusqu'à 45 000 euros.

Pour vérifier que les lieux concernés remplissent bien leur devoir, le gouvernement prévoit des contrôles, effectués par les forces de l'ordre. Une nouvelle mission assignée à la police, qui ne réjouit pas de cette charge de travail supplémentaire.

Invité au micro de France Info ce jeudi 15 juillet, le délégué général du syndicat de police Alliance Stanislas Gaudon s'oppose aux implications de la future loi. « Toutes ces mesures sont hors de propos et hors contexte police nationale (...) Nous n'avons pas beaucoup de policiers disponibles pour exercer cette mission qui n'est absolument pas dans notre cœur de métier. La délinquance du quotidien est toujours là, la lutte contre le terrorisme est toujours là, les contrôles aux frontières sont toujours là », s'indigne le syndicaliste.

Stanislas Gaudon estime que la police n'a pas de rôle à jouer dans ce scénario qui concerne la santé publique. « Ce n'est pas le rôle de la police d'aller contrôler les personnes à leur domicile dans le cadre du confinement. L'assurance maladie fait déjà des contrôles. C'est plutôt dans son rôle à elle », insiste-t-il. 

Le responsable d'Alliance met en avant le manque de personnel, mais aussi le manque de moyens pour accomplir ces missions qui s'accumulent : « Comment va-t-on vérifier les tests positifs ? Encore faudra-t-il avoir la possibilité de lire les QR code », proteste-t-il.

De plus, Stanislas Gaudon refuse de faire endosser à ses collègues le « mauvais rôle », celui qui vient punir les établissements qui viennent tout juste de rouvrir et qui peinent à se maintenir à flots. « Les restaurateurs ont fait preuve de bonne foi, ont fait de l'investissement pour respecter les règles sanitaires ». Mettre en place ces lourdes sanctions, « c'est leur mettre une épée de Damoclès qui n'est pas très propice à ce qu'il y ait un engouement de nouveau pour la machine économique dans ce pays », estime le syndicaliste.

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