Coronavirus : les ministres divisés sur l'hypothèse d'un couvre-feu

Par · Publié le 14 octobre 2020 à 18h02
Le gouvernement étudierait, selon les informations relayées par plusieurs médias, l'hypothèse d'un couvre-feu pour lutter contre la propagation du Covid-19, toujours plus inquiétante en Île-de-France et à Paris. Avant la sixième allocution du président Macron sur la crise sanitaire, l'éventuelle mesure restrictive peine à faire consensus parmi les membres du gouvernement.

Les ministres ne tombent pas d'accord à propos de la pertinence d'un couvre-feu. Alors qu'au sommet de l'État, les vents semblent favorables à l'instauration d'un couvre-feu dans des zones d'alerte maximale, comme à Paris ou en Île-de-France, en coulisses, les membres du gouvernement peinent à dissimuler leur approbation. Ou leur désaccord. Sans même attendre la réponse du chef de l'État, dont l'allocution est prévue ce mercredi 14 octobre à 20h

D'ailleurs, si l'hypothèse d'un reconfinement généralisé à l'ensemble du territoire national s'avère déjà enterrée, la situation sanitaire inquiétante implique forcément de nouvelles mesures restrictives de la part de l'exécutif. Pourtant, parmi les membres du gouvernement, une opposition entre les "pro" couvre-feu et les "anti" se dessine. Le Premier ministre réunissait les 14 ministres à Matignon la veille de l'allocution, pour les mettre au parfum. 

Et le moins que l'on puisse dire, sans savoir précisément ce que le chef du gouvernement leur a dit, c'est que l'odeur des futures mesures ne plait pas à tout le monde. Selon les informations révélées de concert par RTL et BFM TV, on retrouve d'un côté le ministre de la Santé Olivier Véran, obnubilé par la résistance du système de santé français, épaulé par les ministres de la Défense Florence Parly et du Travail Élisabeth Borne

Du côté des ministres réfractaires, c'est Jean-Baptiste Djebbari, chargé des Transports, qui mène les débats. L'un des plus jeunes membres du gouvernement estime que ce couvre-feu nocturne répétera le scénario des inégalités aperçu au début du confinement, entre ceux qui peuvent s'évader dans leur maison de campagne, et les autres. Une fracture sociale que le ministre souhaite éviter, à l'image de sa collègue Roselyne Bachelot, récemment nommée à la Culture. De son côté, l'ancienne ministre de la Santé sous Sarkozy s'inquiète des conséquences économiques qui pourraient s'avérer fatales pour les théâtres et les cinémas, principales victimes présumées de l'instauration d'un couvre-feu. Réponse ce soir, avec l'allocution du chef de l'État, prévue à 20h. 

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