Covid : la ville de Roubaix se lance dans une campagne massive de tests

Par Laurent de Sortiraparis · Publié le 11 janvier 2021 à 14h56
Après une première tentative infructueuse au Havre et à Charleville-Mézières, la ville de Roubaix a annoncé mettre en place une campagne massive de dépistage contre la Covid ce lundi 11 janvier 2021. Une campagne prévue à l'origine fin novembre 2020, et repoussée à maintes reprises.

Le test massif de la population comme stratégie contre la Covid ? Déjà évoquée avant les vacances de Noël, cette solution, choisie par la Slovaquie et l'Autriche également, propose de tester une grande partie de la population en un temps record pour connaitre la situation épidémiologique très précise de la France à un instant T. Une stratégie que la ville de Roubaix a décidé de mettre en place ce lundi 11 janvier 2021, après une première campagne prévue fin 2020 et reportée en ce début d'année. Une mise en place de cette stratégie arrivant à point nommé, alors qu'un regain épidémique en raison du variant britannique a été constaté sur le territoire.

Cette vaste campagne de tests doit également être accompagnée "d'un séquençage permettant d'identifier la présence éventuelle du variant britannique du coronavirus", comme l'expliquent nos confrères du Figaro. Au total, six centres de dépistage sont ainsi mis à disposition des Roubaisiens et Roubaisiennes, pour des tests gratuits et sans ordonnance. Et une volonté : tester le plus de personnes possible. "On s'est donné la possibilité de pouvoir accueillir plusieurs centaines de personnes par jour et par site", explique ainsi Jean-Philippe Dancoine, adjoint chargé de la Santé de la ville à nos confrères de l'AFP.

Comment cette campagne de tests doit-elle se dérouler ? Les personnes voulant se faire dépister vont ainsi être soumises à un double test, "un test antigénique immédiat et un test PCR classique dont on aura les résultats 12 heures après", le but étant de comparer les résultats des deux types de tests, selon l'adjoint à la Santé. De son côté, le Professeur Froguel, médecin et chercheur français en endocrinologie, biologie moléculaire et génétique, et l'homme derrière ces campagnes massives, ajoute que ces données vont pouvoir donner un état précis de l'efficacité des tests antigéniques : "On va savoir si on est en développement de phase 3 ou pas, si les tests antigéniques sont efficaces ou pas en population générale et s'il y a de nouvelles souches plus dangereuses que ce qu'on a déjà", explique-t-il.

Pour savoir ensuite si les échantillons positifs sont issus de la souche britannique ou sud-africaine, ceux-ci "feront l'objet d'analyses complémentaires", "envoyés au Commissariat à l'énergie atomique (CEA) pour un séquençage, analyse de référence pour détecter le variant anglais", comme l'indique l'Agence Régionale de Santé des Hauts-de-France.

Fin 2020, le Professeur Froguel proposait déjà, avec des confrères, une campagne test de toute la population avant Noël, avec un pilote à Lille et Roubaix fin novembre. Il estimait que la région, soit près de 400 000 personnes sur deux ou trois jours, grâce à 1000 ou 2000 agents mobilisés, en avait les capacités et pouvait, via cette campagne, limiter la propagation du virus pendant les fêtes.

Sur France 3 Hauts-de-France, le professeur concédait : "On ne peut pas forcer des gens à se faire tester, ce n’est pas possible". Il penche pour une campagne de sensibilisation, surtout vis-à-vis des jeunes. "vous voulez faire la fête et retrouver une vie un peu plus normale, alors participez au test."

Une limite de cette stratégie que soulignait également Olivier Véran jeudi 26 novembre. Le ministre de la Santé expliquait que ce n'était pas dans notre ADN de forcer les Français à choisir entre se faire tester ou rester en quatorzaine, l'une des conditions de succès du mass testing.

Une campagne qui, quoiqu'il arrive, suit son cours, malgré les premières campagnes et premières déconvenues au Havre et à Charleville-Mézières avant Noël.

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