Covid : un test sérologique peu couteux mis au point par un chercheur toulousain

Par Laurent de Sortiraparis · Publié le 5 avril 2021 à 16h23
Une bonne nouvelle de plus dans la lutte contre la Covid et sa détection... Un chercheur toulousain a mis au point, avec l'Université d'Oxford, un test sérologique efficace et peu coûteux, permettant de dépister les anticorps induits par le virus avec du matériel rudimentaire.

Un test sérologique Covid efficace et peu couteux, fait avec trois fois rien... Voilà la découverte qu'ont faite Étienne Joly, un chercheur toulousain de l'INSERM, et l'université d'Oxford, en mettant au point un test de dépistage des anticorps demandant peu de matériel et à très bas coût de conception. À hauteur de trois centimes le test, "c’est le timbre pour envoyer le réactif qui coûte le plus cher", explique ainsi Étienne Joly, chercheur à l’Institut de pharmacologie et biologie structurale de Toulouse.

Un test qui ne nécessite qu'une goutte de sang et un réactif mis au point par l'université d'Oxford, lyophilisé, et donnant des résultats en une heure, à l'oeil nu, "avec une fiabilité de 90 %", précise le scientifique. "Quand on penche les puits, au lieu de s’écouler en larme, les globules rouges positifs agglomérés forment un bouton, ils sont déguisés en gros virus", poursuit-il. Une technique qui ressemble à celle utilisée pour déterminer le groupe sanguin d'une personne : "l’idée d’utiliser la méthode de l’agglutination des globules rouges m’est venue grâce à mes souvenirs de faculté de médecine alors que j’étais coincé chez moi pendant le premier confinement", explique le chercheur de l'INSERM.

L'idée derrière l'élaboration de ces tests, permettre aux pays les plus démunis face au virus de suivre la circulation du virus au sein de sa population : "je voulais un test qu’on puisse faire sur un capot dans la brousse", ajoute le chercheur. Et de préciser que des réactifs ont déjà été envoyés dans plusieurs pays du continent africain, sud-américain, ainsi qu'au Sri Lanka. Un test qui n'est en revanche pas accessible au grand public, celui n'ayant pas été breveté, mais reste disponible pour les laboratoires de recherche. "Pour l’heure, nous envoyons gratuitement le réactif à tous les laboratoires de recherche qui en font la demande", explique Étienne Joly.

Un réactif qui permet également de déterminer quel variant a été inoculé, et qui pourrait être utilisé contre d'autres maladies : "en modifiant la protéine du réactif, le test pourra être adapté pour détecter les anticorps contre le virus du sida ou le bacille tuberculeux, deux pathologies bien plus graves que le Covid-19 et qui causent encore des millions de nouveaux cas par an". Une avancée certaine dans la recherche, à n'en pas douter.

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