Oublier rodin ? la sculpture à paris, 1905 - 1914

Par · Publié le 5 février 2009 à 18h40
Aux alentours de 1900, dans le domaine particulier de la sculpture, l'aspiration à un nouvel univers formel est pressante : "Il semble en effet qu'une certaine statuaire moderne soit encore à créer." Retrouver les lois de leur art, voilà à quoi aspirent les sculpteurs.
Lehmbruck est symptomatique de toute cette génération, qui prend le contre-pied de Rodin sans se laisser classer dans les avant-gardes, fauvisme puis cubisme étant alors considérés avant tout comme des mouvements de peintres.
À ce moment en effet, Paris se trouve réunir des sculpteurs de toute l'Europe, qui font preuve, avec leurs personnalités respectives, des mêmes préoccupations. Minne y vient pour la première fois en 1891. En 1900, Hoetger, Gonzalez et Clara s'installent dans la capitale, rejoints par Manolo en 1901. Casanovas, Brancusi, Picasso et Nadelman s'y établissent en 1904 ; Gargallo y fait des passages en 1903-1904, 1907, 1912 ; Epstein y séjourne de 1902 à 1905. En 1906, arrive Modigliani. En 1908, Archipenko ; en 1909, Zadkine, Freundlich et Gutfreund. Lehmbruck y vit entre 1910 et 1914, tout comme Haller et, en 1911, Ernesto De Fiori. Tous s'y croisent et y exposent.
Durant dix ans, Paris est un creuset pour la sculpture, les idées s'échangent et se mêlent selon des déclinaisons expérimentales qui défient les catégories convenues, instaurées après 1918 seulement. L'idée que les contemporains se faisaient de la sculpture moderne apparaît clairement au travers d'expositions internationales comme le Sonderbund de Cologne en 1912, ou l'Armory Show de New York en 1913.
La première section de l'exposition évoque la fin de l'influence de Rodin - Joseph Bernard, Lehmbruck, Bourdelle, Matisse, Duchamp-Villon. Puis vient la grande mutation de 1905, autour des figures de Bourdelle, Hoetger ou Maillol. Le coeur de l'exposition présente les recherches de cette génération sur les thèmes du volume et de la structure. Une évocation du genre du relief est également présentée.
Avec l'éclatement de la guerre, tout bascule. Dès avant 1914, les préoccupations connaissent un sensible glissement, et après 1919, les forces en présence se redistribuent différemment : Gaudier-Brzeska meurt en 1915, Duchamp-Villon en 1918, Archipenko quitte Paris pour Berlin, puis s'installe définitivement aux Etats-Unis en 1923. Brancusi et Maillol symbolisent désormais des voies opposées. L'ultime part de l'oeuvre de Lehmbruck, entre 1914 et 1919, atypique au regard de sa propre création antérieure comme de celle de l'expressionnisme allemand, est presque le symbole de la fin d'un monde.


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Informations pratiques

Dates et Horaires
Du 10 mars 2009 au 31 mai 2009

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    Lieu

    62 rue de Lille
    75007 Paris 7

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