Controverses, photographies à histoires

Par · Publié le 16 avril 2009 à 12h49
Jusqu'au 31 mai, la Bibliothèque Nationale de France présente l'exposition " Controverses ", réalisée par le musée de l'Elysée de Lausanne.
La photographie a, dès son invention, fait l'objet de procédures judiciaires et de polémiques. Droit à l'image, droit à la propriété privée, bienséance, ces questions font toujours débat, particulièrement à une époque où l'on peut exploiter si facilement le bien d'autrui, notamment grâce au numérique. Récemment encore, le Nouvel Obs s'est retrouvé épinglé par l'opinion pour avoir retouché une photo de Simone de Beauvoir nue, placée en couverture du magazine.
L'exposition du musée de l'Elysée (Lausanne) présentée à la BnF (site Richelieu) met le doigt là où ça fait mal. A travers plus d'un siècle de photographies, elle revient sur les clichés qui ont suscité des interrogations, des polémiques ou des procès. Par des cas exemplaires, elle explique les avancées qui ont été faites en matière de droit, des premiers cas de droit d'auteur, de plagiat, aux questionnements sur le rôle du photographe (doit-il porter assistance ou simplement témoigner de ce qu'il voit ?).
L'exposition permet de découvrir et de redécouvrir des cas célèbres ou méconnus, comme les campagnes de publicité d'Oliviero Toscani pour Benetton, ou la Petite fille de Trang Bang, de Nick Ut. Chaque photographie est accompagnée d'une notice explicative, qui expose le cas polémique, puis pose les questions qu'il implique. Fallait-il montrer une enfant de douze ans nue dans son bain ? Pourquoi y a-til eu tant de procès autour du Baiser de l'Hôtel de Ville de Doisneau ? Fallait-il céder au politiquement correct en effaçant la cigarette des mains de Jean-Paul Sartre sur la couverture d'un catalogue d'exposition ?
Certains clichés sont choquants, et aucun ne laisse indifférent. Au-delà de la beauté des photos, le spectateur est amené à se poser lui-même ces questions, à se placer en juge de bonne conscience, à se demander où s'arrête l'éthique, et où commence la liberté d'expression. Une exposition très bien réalisée, qui vaut vraiment le détour.
Avertissement : certaines images sont susceptibles de heurter la sensibilité des visiteurs et, tout particulièrement, du jeune public.
Mardi-samedi de 10h à 19h, dimanche de 12h à 19h
Fermé lundi et jours fériés
Ouverture jusqu'à 20h les jeudi , vendredi et samedi
Tarif normal : 7 euros / réduit : 5 euros
Visuels : DR



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Informations pratiques

Lieu

58 rue de Richelieu
75002 Paris 2

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