L’exposition dédiée à Marguerite Gérard (1761-1837), belle-sœur,
élève puis collaboratrice du peintre Jean-Honoré Fragonard (1732-1806),
compte 60 tableaux et dessins. Des portraits réalisés par Marguerite
Gérard, Fragonard, mais aussi des œuvres montrant les sources de
l’artiste, le succès de la mode des portraits intimistes au début du
XIXe siècle, ainsi que des œuvres photographiques...
C’est à une double découverte, celle d’une grande artiste méconnue et
d’un ensemble de tableaux pour la plupart inédits, que le public est
convié au musée Cognacq-Jay.
Installée à Paris depuis le milieu des
années 1770, dans l’appartement même de Fragonard au Louvre, Marguerite
Gérard devient l’élève, puis l’assistante et la collaboratrice du
maître. À la fin des années 1780, alors que la gloire de Fragonard
faiblit, la jeune Marguerite lance sa carrière. Connue jusqu’alors par
des tableaux réalisés en collaboration avec son beau-frère, elle
entreprend une série de portraits intimistes, de petit format,
représentant son cercle familial, les amis artistes, les connaissances
et les relations de Fragonard.
Réalisés autour de 1789,
dans les débuts de la Révolution, ces portraits présentent l’image non
officielle des principales personnalités du monde des arts et du
spectacle de l’époque. On découvre en particulier un portrait de
Fragonard lui-même, de son ami Hubert Robert, du compositeur Grétry,
des architectes Claude-Nicolas Ledoux, Charles de Wailly, de Mirabeau...
L’émergence d’une jeune femme artiste dans la société de l’époque n’était pas chose évidente.
C’est
à une véritable opération de stratégie commerciale que se livre ainsi
la jeune Marguerite. Au moment où l’Ancien Régime vacille, elle cherche
sa place dans une société en mutation. Bientôt ces portraits, souvent
cédés aux modèles, assurent sa publicité. Elle se fait un nom.