L’installation de Jocelyne Alloucherie, constituée de photographies en noir et blanc de grand format et d’éléments architecturaux en volume, nous introduit dans un univers à la fois poétique et critique qui inclut le spectateur et l’oeuvre dans un même dispositif : lieu de passage et de vision qui met en scène les conditions de perception des images en cadrant le regard.
Images d'architectures ou de lieux ordinaires, parfois de paysages, saisies lors de déambulations urbaines et utilisées parfois longtemps après la prise de vue. Avec Occidents, Jocelyne Alloucherie dresse le profil des villes occidentales. Si les contours de ces villes diffèrent, ils s'équivalent et tendent à un seul et même archétype d'organisation de l'espace urbain qui peu à peu se substitue aux autres. Prenant la place du promeneur, à certaines heures proches du crépuscule, la photographe joue des perspectives en enfilades des façades et laisse se dessiner, par accumulation de profils, les contours de falaises oppressantes bordant la rue, telle une gorge encaissée qui débouche sur un horizon absent et un ciel vide.
Courte biographie de Jocelyne Alloucherie
Née au Québec en 1947, Jocelyne Alloucherie a présenté plus de 25 expositions personnelles dans les grandes villes du Québec, du Canada, en Europe, à Tokyo et à New York. On retrouve son nom et ses oeuvres dans les grandes collections publiques des musées, au Québec, au Canada ainsi qu'à l'étranger, soit à la Maison du Québec à Los Angeles, au Fonds national d'art contemporain à Paris, au Musée d'art moderne et contemporain à Genève, en Suisse, et au Centre d'art contemporain de Vassivières en France. Elle a reçu plusieurs prix dont le Prix du Gouverneur général du Canada, et en 2002, le Prix Paul-Émile Borduas. Ce dernier est accordé annuellement par le Gouvernement du Québec à un artisan ou à un artiste pour l'ensemble de son oeuvre dans le domaine des arts visuels, des métiers d'art, de l'architecture et du design.
