C'était presque l'Arlésienne tant les amateurs de polars en entendaient parler depuis si longtemps... Mais ça y est, Syndrome E, la série policière, adaptation d'un roman de Franck Thilliez, arrive enfin sur nos écrans. Disponible sur la plateforme Salto depuis le 22 juillet dernier, la fiction arrive enfin sur TF1 à partir du jeudi 29 septembre 2022, à la suite de Vise Le Coeur puis Touchées qui occupent les soirées des jeudis précédents.
Le Syndrome E est le 8ème roman écrit par Franck Thilliez, paru en 2010. Un récit qui met en scène Franck Sharko et Lucie Henebelle, deux personnages récurrents des histoires de l'auteur, et qui s'inscrit dans un diptyque sur la violence avec sa suite, le roman Gataca. Le Syndrome E, tout comme Gataca, a déjà été adapté en BD. Mais il s'agit-là pour l'auteur de la première adaptation d'un de ses livres pour la télé. Son deuxième roman, La Chambre des Morts, avait, lui, été transposé au cinéma, avec Mélanie Laurent.
Les fidèles lecteurs de Franck Thiliiez savaient de longue date que Le Syndrome E allait être adapté en série. Et ça y est, le résultat est enfin visible. La série Syndrome E comporte 6 épisodes de 52 minutes. Elle est réalisée par Laure de Butler, réalisatrice notamment de La Promesse avec Olivier Marchal, sur un scénario de Mathieu Missoffe, auteur, entre autres, d'Engrenages, Zone Blanche et Loin de chez moi.
Côté casting, Vincent Elbaz interprète Sharko (qui, dans la série, a perdu son prénom) et Jennifer Decker (de la Comédie-Française) prête ses traits à Lucie Henebelle. Ils donnent la réplique à Emmanuelle Béart, Richard Bohringer, Kool Shen, Dominique Blanc (de la Comédie-Française), Bérengère Krief ou encore Michèle Bernier. Anne Charrier, Marius Colucci (Mandibules), Alexia Chicot (Tout s'est bien passé) et Samy Seghir (Ils étaient 10, La Terre et le Sang, Neuilly sa mère, sa mère...) sont également au générique de Syndrome E.
Synopsis :
Sharko (Vincent Elbaz), 45 ans, est un flic bourru et solitaire. Seule sa fille est avec lui au quotidien : Eugénie (Célia Lebrument) s’immisce partout. Notamment dans sa nouvelle enquête dans laquelle des enfants disparaissent mystérieusement tandis qu’un vieux film des années 60 provoque chez ceux qui le regardent des comportements étranges et dangereux. Lucie Henebelle (Jennifer Decker), elle, a 35 ans. Elle aussi est flic, mère célibataire. Lorsqu’elle comprend que son passé est peut-être lié à l’enquête de Sharko, elle rejoint son équipe. La rencontre des deux policiers promet dès lors d’être électrique… Mais cette enquête va surtout les conduire du Maroc au Canada pour faire la lumière sur de troubles expérimentations scientifiques.
Le teaser :
Notre critique :
Les mordus de thrillers attendaient ce Syndrome E avec impatience et ils devraient être conquis.
La série, très bien réalisée, avec des images d’une qualité rappelant celle du cinéma, démarre fort avec une impressionnante cascade signée Sharko. Car dans la série, le personnage a perdu son prénom : "Appelez-moi Sharko, juste Sharko" répète-t-il à plusieurs reprises.
Ce Sharko de télé est incarné par Vincent Elbaz, qui avait déjà joué les flics (ou plus précisément les agents du renseignement) dans la série No Limit créée par Luc Besson, sur TF1. Là, son personnage est un flic plus vieux, plus abîmé aussi. Et, dans son jeu, Vincent Elbaz a un petit quelque chose de Tomer Sisley dans Balthazar, autre série policière de TF1. Toutefois, ce Sharko ne nous paraît pas aussi taciturne que dans le roman. Il a même une histoire d’amour avec une médecin. Et ce n’est pas la seule différence avec le livre : l’histoire est ici transposée de nos jours, la femme et la fille du flic ont tragiquement disparu dans l’attentat de Nice. Ce qui n’était pas possible dans le roman paru en 2010. Quant à Lucie, interprétée par Jennifer Decker, elle semble plus fragile (et dérangée) que celle du livre. Et, ici, elle n’est plus mère de jumelles, mais d’un petit Enzo.
Dominique Blanc, elle, incarne à la perfection, une femme d’une froideur extrême. Et Kool Shen, lui, est un des flics du groupe de Sharko. C’est intéressant de voir celui qui a scandé "Assassin de la police" dans le rôle d’un flic.
L’histoire de Syndrome E se met peu à peu en place, et il faut attendre quelques épisodes avant que cela devienne vraiment palpitant, contrairement au roman de Franck Thilliez qui, comme tous les livres de l’auteur, est très addictif dès les premières pages.
La série, dont l'atout majeur est la brillante interprétation, nous emmène de Paris au Canada, en passant par le Maroc, avec des faits tous reliés entre eux. Le côté scientifique, toujours présent dans les écrits de Thilliez, reste bien un élément central, quoique légèrement moins développé : pas évident d’adapter 430 pages en seulement quelques heures de fiction.