Jean Valjean : un drame sobre et lumineux porté par Grégory Gadebois

Par Julie de Sortiraparis · Mis à jour le 19 novembre 2025 à 10h37 · Publié le 14 janvier 2025 à 15h30
Jean Valjean, drame d’Éric Besnard avec Grégory Gadebois, explore les origines du héros des Misérables. Au cinéma en France le 19 novembre 2025.

Réalisé par Éric Besnard, ce drame historique met en scène Grégory Gadebois, Bernard Campan, Alexandra Lamy et Isabelle Carré. Distribué par Warner Bros. Pictures, le film sort en salles en France le 19 novembre 2025 et revisite les origines du personnage créé par Victor Hugo.

Le récit explore la sortie de Valjean du bagne en 1815. Rejeté par la société, il trouve refuge auprès d’un homme d’Église et de ses proches. Cette aide inattendue l’amène à réévaluer sa trajectoire. Le parcours du personnage s’articule autour de la réparation et du choix d’une nouvelle identité.

Le film suit l’errance du protagoniste, confronté à l’hostilité ambiante. L’accueil reçu dans cette maison marque une rupture, l’obligeant à mesurer l’impact de ses actes passés et à envisager une voie guidée par la confiance et la solidarité.

La bande-annonce de Jean Valjean

Le film est coproduit par Radar Films, Mediawan et France 3 Cinéma. Le projet bénéficie du soutien du CNC ainsi que de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et du Département du Vaucluse. Le tournage a eu lieu dans plusieurs communes du Sud de la France. Éric Besnard retrouve ici Grégory Gadebois, déjà présent dans Délicieux. La distribution internationale est assurée par Ginger & Fed.

Le ton privilégie une approche dramatique centrée sur les dilemmes moraux. Le récit s’adresse notamment au public intéressé par les adaptations littéraires, les portraits de personnages et les films ancrés dans une reconstruction historique. Les thématiques abordent le pardon, l’injustice sociale et la transformation personnelle.

Jean Valjean
Film | 2025
Au cinéma le 19 novembre 2025
Drame historique | Durée : n.c.
De Éric Besnard | Avec Grégory Gadebois, Bernard Campan, Alexandra Lamy
Titre original : Jean Valjean
Nationalité : France

Jean Valjean, réalisé par Éric Besnard, réunit Grégory Gadebois, Bernard Campan, Alexandra Lamy et Isabelle Carré pour revisiter les deux premiers livres du roman de Victor Hugo, « Un juste » et « La Chute ». En optant pour une adaptation resserrée — de la sortie du bagne à la rencontre fondatrice avec l’évêque Myriel — Besnard ne cherche pas à concurrencer les grandes fresques hugoliennes, mais à remonter aux sources mêmes du personnage. Il signe ainsi un film modeste par ses moyens mais ambitieux dans son intention : celle de filmer l’instant où un homme brisé choisit de renaître.

Dès l’ouverture, « Avant qu’il y ait un héros, il y eut un homme, un misérable », le ton est donné. Le film privilégie une approche intime, recentrée sur la rédemption, l’exclusion sociale et la possibilité du pardon. En cela, il s’inscrit pleinement dans l’héritage hugolien. La photographie, dominée par la « grisaille minérale » évoquée par plusieurs critiques, n’est jamais un simple maniérisme : elle traduit la dureté d’un monde où injustices et peurs semblent enchâssées dans la roche. L’image, austère mais travaillée, offre une atmosphère qui donne au récit un ancrage presque physique. L’influence revendiquée du western transparaît dans la solitude du protagoniste, silhouette lourde avançant dans un paysage qui l’écrase comme un horizon moral.

On retrouve également une fidélité assumée à la lettre de Hugo, avec une voix off très présente, des digressions temporelles, une structure fragmentaire. Ce choix pourra sembler académique à certains, mais il constitue aussi l’une des forces du film : plutôt que de simplifier ou moderniser à outrance, Besnard préfère laisser entendre la musique de la prose originelle, confiant à ses images la mission de l’incarner plus que de la réinventer. Le résultat n’est pas toujours d’une fluidité parfaite, mais la cohérence d’ensemble domine, donnant l’impression d’un récit qui chemine avec sérieux et respect.

Au cœur du film, Grégory Gadebois impressionne par sa capacité à rendre palpable le poids intérieur de Valjean. Son jeu, massif mais sensible, offre plusieurs moments de grâce, notamment dans les silences où l’on sent la bataille morale se jouer. Bernard Campan apporte une douceur simple à l’évêque Bienvenu, rôle dont il capture l’humanité essentielle ; quant à Isabelle Carré, elle se distingue par une présence délicate qui apporte au film des respirations bienvenues. Si l’ensemble de la distribution n’est pas toujours égal, chacun semble guidé par la même volonté d’incarner plutôt que de surjouer.

Là où Jean Valjean convainc surtout, c’est dans sa capacité à réinscrire le mythe dans une trajectoire profondément humaine. La scène où Valjean affirme : « Ne pas croire en la vertu de l’eau bénite, en la maternité d’une vierge, à la résurrection d’un supplicié à la couronne d’épines, n’est pas pourtant ne pas croire », résume à elle seule la philosophie du film : une quête morale, non dogmatique, où l’homme se redéfinit par ses actes. Le final, porté par les mots « L’histoire d’un homme n’est pas seulement l’histoire d’un homme, elle est aussi celle de ceux qu’il rencontre », achève d’installer cette dimension universelle sans jamais sombrer dans l’emphase.

Bien sûr, tout n’est pas parfait : certains choix de mise en scène restent sages, quelques transitions manquent d’ampleur, et l’austérité visuelle peut sembler répétitive. Mais dans l’ensemble, Jean Valjean trouve une justesse rare, celle d’un film qui préfère la sincérité à la démesure. Il s’adresse avant tout aux spectateurs sensibles aux adaptations fidèles, aux drames introspectifs et à la puissance discrète des récits de transformation. Ceux qui recherchent un souffle plus épique resteront peut-être à distance, mais ceux qui acceptent de se glisser dans ce rythme contemplatif en sortiront enrichis.

Cette relecture du parcours initial de Valjean met en avant son évolution intérieure et les rencontres qui conditionnent sa trajectoire.

Pour prolonger l’expérience en salle, consultez les sorties cinéma du mois de novembre, les films à voir en ce moment, et notre sélection des films français de l’année.

Informations pratiques

Dates et Horaires
À partir du 19 novembre 2025

× Horaires indicatifs : pour confirmer l'ouverture, contactez l'établissement.
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