La manière est là mais les résultats ne le sont pas. Paris joue bien mais ne gagne pas. Le constat est froid mais bel et bien réel. Au cours de ce mois de septembre, le collectif parisien a montré de belles dispositions avec comme point d'orgue cette prestation face à Lyon, l'une des plus belles depuis longtemps. Mais le nul concédé, dans des conditions discutables, a marqué les esprits parisiens. Et depuis, le club n'avance plus. Les trois déplacements qui suivent s'annoncent déjà révélateurs de la capacité de réaction de Paris…
» Kombouaré a posé les bases
Depuis sa prise de fonction, Antoine Kombouaré semble obséder par la "gagne" et le fait "d'aller au combat". Un discours répétitif mais qui peut finir par être inefficace et lassant s'il n'est pas suivi de résultats. Le Kanak en a fait l'amère expérience lorsqu'il était à Valenciennes. Mais au PSG, il dispose d'un groupe de plus grande qualité, à défaut d'être vaste. Et peut-être inspiré de son époque nantaise, il met l'accent sur le jeu pour s'en sortir : "On doit entrer sur le terrain pour imposer notre jeu, pour se créer des occasions. On doit avoir minimum cinq, six occasions par match. (…) Pendant la semaine, je donne les outils aux joueurs pour gérer tous les types de situations. Un joueur ne peut pas venir me voir en me disant qu'il ne savait pas quoi faire dans telle ou telle circonstance. Attaques placées, défense haute, défense basse... On travaille tout".
L'entraîneur parisien dévoile donc les facettes de son travail. Mais au-delà de ses compétences techniques, son caractère le rattrape malgré tout, comme pendant les polémiques Aulas et Gourcuff. Avant ces faits, il jurait pourtant d'avoir changé : "Je travaille pour rester calme, mais c'est très compliqué. Plusieurs fois, j'ai eu envie de péter un boulon. A Montpellier (1-1), par exemple, j'avais tellement les nerfs qu'en entrant dans le vestiaire, ma seule envie était d'envoyer le paper-board dans la gueule des mecs. Mais je ne l'ai pas fait... Pour progresser, j'ai promis à mes enfants de mieux me tenir. Je sais qu'ils ont de la peine quand je déborde"
Défendant corps et âme son club, Kombouaré veut faire en sorte que le PSG soit respecté sur et en dehors du terrain. Sur le pré vert, cela n'est pas encore tout à fait le cas. Et le schéma tactique mis en place tarde encore à se montrer consistant.
» Un dispositif qui interroge
Le 4-4-2 à plat mis en place par Kombouaré est encore bien perfectible. Dans ce schéma, deux joueurs perdent principalement en qualité. Stéphane Sessegnon à gauche et Ludovic Giuly rencontrent ainsi quelques difficultés à exploiter le maximum de leur potentiel. Et on a bien vu la plus grande efficacité du Béninois dans l'axe ou à droite la saison dernière, ou encore le positionnement plus avancé du lutin face à Lyon ou dans l'axe également la saison dernière. L'ancien défenseur se justifie : "Pour moi, le 4-4-2 est le schéma qui correspond à la meilleure occupation du terrain face à n'importe quel système. J'aurais toujours quatre défenseurs à plat. Après, les quatre du milieu peuvent évoluer. On peut jouer avec deux excentrés ou alors passer en 4-3-3. Stéphane, sur le plan défensif, je lui demande de bien défendre sur le latéral droit. Mais quand on a le ballon, je ne veux pas qu'il morde la ligne. Il peut entrer à l'intérieur, il est assez libre, il peut jouer comme un numéro 10".
Le Béninois n'hésite d'ailleurs pas à délaisser ce couloir, au risque de déséquilibrer l'équipe. Car contrairement à Ceará, Armand est moins à l'aise offensivement et ne distille pas assez de centres. Ce qui rend le côté gauche complètement inoffensif. Une autre époque par rapport à il y a quelques années lorsque le jeu passait uniquement de ce côté…
Un dispositif pas convaincant donc. Et ce n'est pas un hasard si Paris a livré sa meilleure prestation dans un 4-3-3 face à Lyon. Mais c'était sans Sessegnon. Et le numéro 10 parisien devient ainsi une véritable énigme.
» Sessegnon, un atout gâché
Car le rendement de Sessegnon a été une des clés de la bonne période du PSG entre novembre et février. Mais où réside son meilleur positionnement ? Il a toujours eu une préférence pour l'axe, derrière un ou deux attaquants. Mais le manque de spécialiste sur les côtés l'oblige à s'y déporter. A droite la saison dernière, son entente avec Ceará a permis au PSG de se procurer pas mal de situations intéressantes et a rappelé le couloir Fiorèse-Mendy de 2003-2004. Mais voilà qu'il est envoyé de l'autre côté, ce qui nuit terriblement à son efficacité. De plus, son éternel irritabilité le fait sortir de ses gonds régulièrement. Pas évident de gérer cet artiste qui peut devenir agaçant lorsqu'il ne se contrôle pas. Mais est également capable d'actions sublimes comme face à Nancy, où son manque de lucidité lui a empêché d'offrir les trois points au club parisien. Voilà un élément qui lui empêche d'améliorer ses statistiques : sa frappe de balle. Tant sur les coups de pied arrêtés que dans le jeu, il n'est pas encore l'égal d'un joueur à qui on le compare souvent : Jay-Jay Okocha.
A Kombouaré de ne pas être borné à le laisser à gauche. Il a déjà commencé en le replaçant dans l'axe, juste derrière Hoarau, en seconde période face à Nancy. Encore faudra t-il voir s'il va continuer dans cette direction dans les prochains matches…
» Trois déplacements périlleux
Avec le report de la 11eme journée, prévue normalement le 28 octobre, le PSG doit donc enchaîner trois rencontres à l'extérieur. A Toulouse, le 18, à Marseille, le 25 et à Sochaux, le 1er novembre. Le tout devant les caméras de Canal+. Tous les yeux seront donc rivés sur les prochaines performances du club. Et ce sera encore une fois à quitte ou double. Car ayant pris un peu de retard sur les équipes de haut de classement (quatre points de retard sur le troisième, Montpellier), Paris ne peut plus reculer et doit immédiatement remédier à son problème d'efficacité. Mais pas de panique : la saison dernière, après 8 journées, Paris possédait deux points de moins que cette saison (11 au lieu de 13 aujourd'hui).
Antoine Kombouaré reste confiant et est persuadé que les progrès remarqués dans le jeu seront bénéfiques… à moyen terme : "(Le match face à Lyon) C'était un match référence pour nous, pour savoir comment on allait se comporter contre l'une des meilleures équipes françaises. On l'a poussée dans ses derniers retranchements. L'étape supérieure, c'est gagner, il faut qu'on apprenne. Le Championnat est un marathon. Il faut être capable de rebondir. On l'a fait en terme de jeu. J'ai aimé et je suis fier".
A charge pour les Parisiens de passer donc l'étape supérieure à Toulouse, là où le club a essuyé l'un de ses plus lourds revers la saison dernière (4-1). Et cela avec une équipe encore remplie d'incertitudes, de la défense centrale, où la charnière Sakho-Traoré ne présente pas vraiment de gages de sécurité, au duo d'attaque, où Hoarau et Erding ne sont pas encore parfaitement rétablis. Les passages de Jallet en milieu droit et de Giuly en attaque aux côtés de Luyindula pourraient être une des solutions envisagées par Kombouaré pour contrecarrer les plans d'un TFC moins fringant que la saison dernière. Encore heureux…