Le saviez-vous ? - la signature de djorkaeff

Par · Publié le 27 juillet 2010 à 0h
Alors qu’il vient de réaliser deux superbes saisons avec l’AS Monaco, Youri Djorkaeff est libre de signer dans le club qu’il souhaite. Privilégiant la piste parisienne, le fils de Jean Djorkaeff pense que les négociations seront aisées. Les circonstances de sa signature, pour le moins rocambolesques, font partie de la légende du passage du Snake du côté du Parc des Princes.
En cet été 1995, le Monégasque Youri Djorkaeff est en fin de contrat. Malgré l’insistance de nombreux grands clubs européens comme Séville, Liverpool, Dortmund, Chelsea, ainsi que Monaco qui souhaite le conserver, l’attaquant choisit de signer dans un club cher à son père, le PSG. Les négociations débutent et les deux parties sont plutôt optimistes. Après plusieurs réunions avec Michel Denisot et Jean-Michel Moutier, l’affaire se complique. En effet, fort de ses 14 buts en 1994-1995 avec Monaco (qui a terminé 6e de D1) et de ses 20 buts de la saison précédente, le joueur ne veut pas céder sur ses exigences : un contrat de 2 ans, histoire de pouvoir partir à l’étranger ensuite. Or, la direction parisienne poursuit un objectif tout autre : conserver cette recrue le plus longtemps possible.

Ayant promis à sa femme Sophie qu'ils feraient le voyage à New York dont ils rêvaient tant, Youri suit les conseils de son père : s’éloigner, prendre des vacances pour réfléchir à sa situation. "Il faut que tu coupes avec le milieu du football durant au moins une semaine" (1), lui répétait-il. Le couple se rendit donc au Dorset Hotel à l’angle de la cinquième avenue. À des milliers de kilomètres de la France, Youri ne se préoccupait plus vraiment de son avenir. Découvrir la vie outre-Atlantique, voir Wall Street, Broadway et chiner aux puces constituait l’emploi du temps des Djorkaeff, trouver des sérigraphies de Keith Haring, célèbre peintre new-yorkais, une véritable quête.

Occupés à des ballades en ville, Sophie et Youri n’ont guère l’âme à parler de football. Rejoints par José Cobos de retour du Japon, ils entreprennent de s’offrir des meubles provenant de Soho. Le vendredi 15 juin, à 5h45 du matin, Youri reçoit un coup de fil de la part de son frère Denis, qui dirigeait une brasserie Lyonnaise. Les yeux à demi fermés, Youri décroche le téléphone et s’étonne de cet appel. "Tu es Parisien, pour deux ans ! On a vu Michel Denisot et Jean-Michel Moutier hier. C’est fait. Tu signes lundi." (1) Absent des discussions depuis plusieurs jours, il allait signer dans le club qui l’avait fait rêver étant plus jeune, et il n’avait rien eu à faire car sa famille s’en était chargé.

Il allait enfin pourvoir revêtir la tunique Rouge et Bleu, comme son père dans les années 1970. Au moment de signer son contrat, le natif de Lyon évoquera ses souvenirs du Parc des Princes, et surtout l’envie qu’il avait de fouler la pelouse d’un stade mythique à ses yeux. "Je me souviens des décrassages du Paris FC et de la piscine des vestiaires, qui me semblait immense, à l’époque. Avec l’Équipe de France, je n’ai pas pu retrouver ce sentiment, parce que je suis juste entré en cours de jeu contre Israël et la Bulgarie…J’ai hâte de m’y retrouver avec le PSG. C’est un stade que j’adore." (1)

Cette signature représentait le commencement d’une saison brillante au PSG. Deuxième, derrière Auxerre, à l’issue du championnat, Paris gagnait le 8 mai 1996 la Coupe des Coupes grâce à un coup-franc de Bruno Ngotty. Deux mois plus tard, Youri Djorkaeff signait à l’Inter de Milan après un bilan de 17 buts en 43 matches avec le PSG. Même si son passage dans la capitale fut très bref, le Snake reste pour beaucoup le symbole de la période dorée du Paris Saint-Germain, une icône qui fait désormais partie de l’histoire.

(1) PSG : histoires secrètes [1991-1998], Pierre-Louis Basse, Paris : éd. Solar.


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Mots-clés : club, djorkaeff, le saviez vous
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