Biennale de la danse : seulement des questions ...

Par · Publié le 16 septembre 2008 à 15h23
Décors végétaux ou costumes recyclés, hommage aux danses du monde, le défilé de la Biennale de la danse de Lyon s'est voulu dimanche, pour sa 7e édition, festif et citoyen, interrogeant les enjeux du futur.
Développement durable, sort des réfugiés, ouverture aux cultures du monde ont été des thèmes récurrents de cette parade chorégraphique, la plus grande d'Europe, qui a relié sur près de 2 km la place de l'hôtel de ville à la place Bellecour, en plein centre de Lyon.
Dix-sept compagnies de la région Rhône-Alpes, réunissant quelque 4.500 participants -principalement des amateurs qui se sont préparés pendant un an avec des professionnels- ont participé à la manifestation.
"La question c'est que sera notre monde demain. C'est une parade citoyenne, pas seulement un carnaval", a affirmé en préambule Guy Darmet, le directeur artistique de la Biennale de la danse.
Après avoir ouvert le bal en évoquant les religions et leur avenir avec la troupe "Et ça continue", puis le thème de la renaissance sous forme d'une lutte savoureuse entre des protecteurs d'un ovule et des Akazoïdes virils et menaçants, la question environnementale s'est installée dans le défilé.
Danseuses toutes de blanc vêtues avec des arceaux d'herbes à la taille, parasols végétaux, caddies transportant de l'herbe ou danseurs faisant office de jardiniers-arroseurs, la compagnie "Gambit", venue de Savoie, a offert une parade poétique et végétalisée, réflexion sur l'écologie et la consommation.
"C'est quoi demain?", s'est demandée la compagnie. Un monde où la place des hommes et des objets est en danger, ont semblé répondre les danseurs vêtus de tenues recyclées, porteurs d'objets faits à partir de bidons, de canettes, de bouchons ou de vieux vêtements, une valise en mousse à la main, symboles de leur précarité.
"Les valises sont une mémoire qu'on transporte pour aller d'hier vers demain", selon Natacha Paquignon, une des deux chorégraphes à l'origine de ce projet qui a voulu "parler du recyclage des objets et de l'accueil des hommes".
A la fin de la prestation de cette compagnie, des danseurs ont porté un parapluie sur lequel était inscrit "il faut protéger les réfugiés".
Véritable défilé-narration interrogeant le monde d'aujourd'hui et ses enjeux, ponctué de Pointillés -danseurs-slammeurs qui créent un bref intermède entre chaque compagnie-, la parade a rendu également hommage au Brésil, source d'inspiration affichée et thème du tout premier défilé en 1996.
Les "batucadas" ont ainsi rythmé épisodiquement la parade qui s'est achevée par la prestation de la toute première école de samba lyonnaise, venue célébrer l'histoire du carnaval de Rio.
Un concert rendant hommage à la musique brésilienne devait mettre un terme dimanche soir, place Bellecour, à cette journée populaire consacrée à la danse, qui, selon la police, a réuni près de 200.000 spectateurs.
Informations © Agence France-Presse



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