Quand il se présente, la poignée de main est assortie d'un "Alexandre Romanès, le vrai", et l'on comprend aussitôt que la formule ne tient pas que de la boutade. A quelques minutes du début du spectacle, mangeant une clémentine à l'acceuil, Alexandre Romanès est là. Pendant, aussi.
Après, également. La cinquantaine replète, le personnage ne monte sur aucun trapèze, pas plus qu'il ne joue de l'accordéon ou jongle avec des torches enflammées. Seulement voilà, le spectacle sans lui, ce serait un peu comme l'équipe de France de Football sans Raymond Domenech - encore que l'espérance de vie d'un entraîneur sportif soit beaucoup plus courte - ou la table de l'Arpège sans Alain Passard. Donc Alexandre Romanès est, pour peu qu'on n'ait pas l'œil rivé sur les numéros, une forme de spectacle à lui tout seul. Après avoir présenté sa petite Rose, qui pousse la chansonnette en hors d'œuvre, il se tient, à peine en retrait, au milieu des musiciens qui remplissent l'espace sonore, violon, contrebasse et clarinette, plus la voix de Délia qui fait foi, attestant si tant est qu'on puisse en douter (mais qui pourrait en douter ? )
les origines tsiganes de l'entreprise clanique. Au milieu de ce tohu bohu bien plus régenté qu'il n'y parait, le patriarche veille au grain, prêt à suppléer quand il s'agit de mieux fixer un accessoire, choriste occasionnel aussi, afin que jamais le rythme ne fléchisse.
A la fin, Alexandre Romanès reprend le micro. Pour faire l'article : vin chaud, coca cola, beignets, "le tapis et les rideaux sont à vendre aussi!", lance-t-il à la cantonade. Plus de littérature : il a écrit un recueil de poèmes, Paroles Perdues , "épuisé", et un autre, dont l'intitulé parle de lui même, Un peuple de promeneurs, disponible à 15 euros. Par avance, il précise encore que l'été prochain, ils tourneront un film, dont le titre signifie "oiseau, en tsigane".
A part ça, " Rien Dans les Poches " est un work in progress, titre générique d'un spectacle qui évolue au gré des lieux et des interprètes, dont la croissance interfère avec les numéros. Pendant des années, le cirque Romanès s'est fait un nom derrière la place de Clichy. Il a connu aussi la pelouse de Reuilly. Actuellement, c'est porte de Champerret qu'il survit pour quelques semaines encore aux fêtes de Noel. Des bougies se consument dans un coin, les tonalités restent chaudes, dans les rouges (bancs, tenture, tenue du maître de cérémonie). Modèle déposé, l'ambiance artisanale perdure. Pied de nez aux multinationales désincarnées type Cirque du Soleil parfumées à la testostérone, les filles continuent ici d'avoir la part belle, savoureux duo au trapèze avec un cacatoès idéalement cabot, ou contorsionniste féline à la rose. Les clichés voltigent, comme les quilles, ou les boules. Le public applaudit un peu n'importe quand. Mais qui songerait s'en offusquer ?
GILLES RENAULT LIBERATION Janvier 2007
La presse en parle:
"Un cirque de rêve" - Télérama
"Une esthétique admirablement dépouillé et sûre, un très grand moment poétique"- Le Monde
"Un cirque qui illumine les nuits de Paris, à voir absolument" - L'Humanité
"Un spectacle exceptionnel dans une ambiance unique, de la poésie à l'état pur" - Libération
"Un cirque dont la frémit comme une feuille, on aimerait les suivre, on aimerait ne plus les quitter" - La Croix
" Un spectacle poétique et sauvage, une soirée inoubliable" - Le Figaro
Dimanche 30 décembre 2007: 17h00
Mardi 1er janvier 2008: 15h00
Mercredi 2 janvier 2008: 15h00
Jeudi 3 janvier 2008: 15h00
Vendredi 4 janvier 2008: 15h00
Samedi 5 janvier 2008: 20h30
Dimanche 6 janvier 2008: 17h00
Le 31 décembre 2007 à 16h00
Chapiteau du Cirque Romanès
Au niveau de 42-44 Boulevard de Reims - 75017 PARIS
Métro : Porte de Champerret
Réservations valables pour les enfants de moins de 13 ans uniquement.
15 euros