Abandon des animaux de compagnie : le plan du gouvernement pour protéger les animaux

Par Cécile de Sortiraparis · Publié le 22 décembre 2020 à 12h16
Julien Denormandie a présenté un projet de loi visant à mieux encadrer la vente d'animaux de compagnie et à punir sévèrement l'abandon de ces compagnons à poils ou à plumes.

« Un animal n'est ni un consommable, ni un jouet ; en être propriétaire, c'est en être responsable », a déclaré Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation. Pour lutter contre les 100 000 abandons d'animaux de compagnie enregistrés en France chaque année, le gouvernement a déposé un projet de loi au Parlement, afin d'encadrer la vente d'animaux et de punir plus sévèrement l'abandon de ceux-ci.

Le ministre explique au Parisien que tous les ans, « 750 000 chiens et chats sont officiellement vendus ou adoptés (...) et l'on assiste malheureusement souvent à ce qu'on appelle des adoptions ou des achats impulsifs. (...) Pour lutter contre ces comportements qui mènent trop souvent aux abandons, nous allons introduire un certificat de sensibilisation obligatoire pour tout adoptant ou acheteur. »

Ce certificat, au cœur du projet de loi qui devrait être examiné par l'Assemblée nationale à partir du 26 janvier 2021, doit faire prendre conscience des responsabilités qui accompagnent l'achat d'un animal. Les acheteurs doivent se soumettre aux « obligations de soins, de vaccination, de nécessité de sortir son animal et du coût financier. »

Julien Denormandie prévoit également d'interdire la vente de chiens et de chats dans les véhicules ambulants. Le ministre a aussi signé une charte d'encadrement avec la plateforme Le Bon Coin, afin de retirer les animaux de la catégorie "Jouets" du site d'achats en ligne. Les enseignes de jardinerie, les animaleries, les refuges spécialisés et les foires dédiées à la vente d'animaux pourront cependant continuer leurs activités autour de la vente des animaux, car « dans tous ces établissements, vous avez des professionnels capables de vous informer », justifie-t-il.

Empêcher l'abandon

Ce projet de loi comprend une enveloppe de 20 millions d'euros, en faveur des associations et refuges. « Ils font un très gros travail avec trop peu de soutiens financiers. Ils bénéficieront désormais d'un soutien de l'État pour améliorer leurs locaux, augmenter leur capacité d'accueil. Ces investissements permettront de soutenir ces structures et d'améliorer les conditions de vie des animaux recueillis. C'est essentiel. Nous allons par ailleurs créer un observatoire dédié à la lutte contre les abandons d'animaux de compagnie. Car si l'on dispose d'un chiffre de 100 000 abandons par an, on le sait : la réalité est sans doute bien plus terrible », explique le ministre.

Ce projet s'accompagne bien entendu de sanctions à l'encontre de ceux qui abandonneraient leur animal de compagnie. Julien Denormandie rappelle que « l'abandon est qualifié par la loi comme un acte de maltraitance et donc pénalement répréhensible. » Le ministre demande donc jusqu'à trois ans de prison pour les personnes jugées coupables de maltraitance, et 45 000 euros d’amende pour toute personne ayant abandonné son animal.
 
Un projet de loi qui ne fait pas l'unanimité
 
Le projet de loi du ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation a convaincu quelques personnes. Interrogée par France InfoBéatrice maîtresse du chien Zeus, considère que ce certificat de sensibilisation est une excellente idée. « C'est vrai que les gens font n'importe quoi, surtout en période de fêtes. On offre un petit chat, un petit chien ou un lapin et puis finalement deux mois après ces animaux se retrouvent en famille d'accueil ou à la SPA. C'est dramatique. Les gens ne se responsabilisent pas du tout, ils ne se rendent pas compte de ce que ça demande. »
 
Pour des gérants d'animalerie, comme Chloé ou Laure, ce certificat est loin d'être suffisant. Selon Chloé, ce certificat « n'est que de l'administratif, il n'y a rien de concret derrière. Les gens vont signer pour dire qu'ils vont nourrir leur chien, le sortir trois fois pas jour. Cela ne changera pas leur décision à l'avenir, leur comportement, ça n'aura pas réellement d'impact. » 
 
Elle et Laure partagent le même avis : les potentiels acheteurs doivent apprendre à s'occuper de leur animal. Laure demande une vraie formation « où on leur explique ce qu'est un chat, un chien. Actuellement c'est de la consommation. 'J'achète, je consomme, je jette'. »
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