Covid-19 : une large majorité de Français n'a aucune intention de se faire vacciner selon un sondage

Par · Publié le 13 novembre 2020 à 13h12
Quelques heures après l'annonce d'un vaccin "efficace à 90%" par Pfizer, un récent sondage Ipsos affirme que près de la moitié des Français n'envisagerait pas de se faire vacciner s'ils en avaient l'occasion. Les effets secondaires liés à des tests cliniques trop précipités sont les principaux facteurs de méfiance recensés. Un autre sondage, publié jeudi 12 novembre, indique que seulement 14% des Français ont la ferme intention de se faire vacciner.

Si la perspective d'un vaccin se rapproche, sera-t-il pour autant utilisé par les Français ? C'est précisément la question à laquelle un sondage mené par l'institut Ipsos et publié jeudi 5 novembre a tenté de répondre. À peine 24h après l'annonce d'un candidat-vaccin contre le coronavirus qui serait "efficace à 90%" selon son créateur, le laboratoire Pfizer, il en faut plus pour convaincre les Français du bien fondé d'un éventuel traitement. 

Et pour cause : en France, seulement 54% de la population compte se faire vacciner contre le Covid-19. Un peu plus tôt dans l'année, alors que les perspectives de livraison d'un vaccin étaient encore plus incertaines, ils étaient même 59% des sondés à souhaiter le vaccin. Aujourd'hui, les Français sont ceux qui redoutent le plus l'arrivée du vaccin au monde. 

En effet, l'étude d'Ipsos démontre que la France est très nettement le pays qui arrive bon dernier au classement des populations favorables au vaccin. Face à l'affirmation suivante "si un vaccin contre le Covid-19 était disponible, je me ferais vacciner", ce sont l'Inde et la Chine qui caracolent en tête, avec respectivement 87% et 85 des sondés se disant "totalement d'accord" ou "plutôt d'accord". À titre de comparaison, chez nos voisins européens, ce sont les Italiens (65%) et les Espagnols (64%) qui sont les plus sceptiques à ce sujet, loin derrière l'Allemagne (69%) et le Royaume-Uni (79%). 

Ce jeudi 12 novembre 2020, un autre sondage réalisé par Odoxa pour Franceinfo et Le Figaro abonde également en ce sens. Encore plus significatifs, les résultats de l'étude Odoxa indiquent qu'à peine 14% des sondés ont l'intention de se faire vacciner "avec certitude". Aussi, 60% des Français sondés ont déclaré être opposé à l'obligation de se faire vacciner. 

Mais alors, comment expliquer la méfiance autour d'un vaccin comme une spécificité française ? Selon Étienne Mercier, directeur du pôle opinion interrogé sur BFMTV, "il y a une défiance à l'égard de la vaccination, qui a toujours existé, mais qui là est particulièrement forte". Un comble, au pays de Pasteur ! Concrètement, l'étude Ipsos table sur le fait que 32% des Français opposés au vaccin s'inquiètent des effets secondaires. Aussi, ils seraient 35% à estimer que les essais cliniques ont été trop précipités, ce qui renforce l'inquiétude.

Pour le directeur scientifique de l'Institut Pasteur, interrogé par franceinfo dans le cadre de la publication du sondage, cette méfiance s'explique aussi par le manque de transparence dans la communication gouvernementale à ce sujet. "On n'arrivera pas à contrecarrer cette pandémie s'il n'y a pas une adhésion forte de la population et donc une communication transparente sur ce que sont les vaccins proposés à la population et les risques éventuels", explique-t-il.

À cela, on peut rajouter la grande pluralité des discours "anti-vaccins" qui trouvent un certain écho dans l'Hexagone. Surtout quand des personnalités politiques comme Yannick Jadot, président d'Europe-Ecologie Les Verts, demandent explicitement de rendre le vaccin "obligatoire". De quoi alimenter les théories du complot les plus fumeuses... 

Enquête réalisée du 8 au 13 octobre 2020 par internet auprès de 18.526 adultes âgés de 16 à 74 ans issus de 15 pays différents, dont la France.

Informations pratiques
Commentaires