Covid et tri à l'hôpital : "ce sont les gens jeunes qu'on va privilégier" selon Benjamin Davido

Par Laurent de Sortiraparis · Publié le 30 mars 2021 à 15h26
En raison de la Covid, le point de rupture bientôt atteint dans les hôpitaux ? C'est ce que semble indiquer Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches dans les Hauts-de-Seine, qui expliquait ainsi, dimanche 28 mars, que si rien n'était fait et que les hôpitaux en venaient à trier des patients, "ce sont les gens jeunes qu'on va bien évidemment privilégier".

Le tri des patients dans les hôpitaux en raison de la Covid, bientôt une réalité ? C'est en tout cas ce que semblent envisager de nombreux soignants, sur le pied de guerre depuis des mois quant à la propagation de l'épidémie et son traitement, au mieux, en réanimation. Un sentiment qu'a également exprimé dimanche 28 mars, chez nos confrères de FranceinfoBenjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches dans les Hauts-de-Seine et signataire de la tribune parue dans le JDD concernant le tri des patients dans les hôpitaux en cas de saturation.

L'infectiologue a ainsi expliqué que ce tri pourrait bien arriver si rien n'est fait pour enrayer la hausse des cas de contamination et que, le cas échéant, "ce sont les gens jeunes qu'on va bien évidemment privilégier", indique-t-il. Un tri des patients qui pourrait devenir une réalité bien plus tôt que prévu, la situation s'y prêtant désormais : "la grande différence par rapport à mars dernier, c'est que l'hôpital est aujourd'hui rempli de malades du Covid, mais également de patients non-Covid. Aujourd'hui, les lits d'hospitalisation se comptent sur les doigts de la main", justifie-t-il. Et de préciser que "à un moment donné, il va y avoir une situation extrêmement compliquée lorsqu'il y aura des urgences vitales à gérer et qu'on n'aura plus de place dans les services d'hospitalisation".

Une situation de tri hospitalier qu'il est pourtant encore possible d'éviter, selon lui, bien qu'il mette en garde : "je pense que tout ce qui peut être fait pour diminuer les contaminations aujourd'hui est nécessaire. On voit bien que, du côté des politiques, certains s'activent pour ouvrir en urgence des lits d'hospitalisation en réanimation, notamment en Ile-de-France. Mais ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'on ne pourra pas étendre à l'infini ces lits d'hospitalisation". Et de donner un exemple, celui de l'Allemagne, qui "a montré qu'avec trois fois plus de lits de réanimation, on ne sauvait pas plus de gens et qu'à un moment donné, ce qu'il faut surtout, c'est freiner les contaminations". Il conclut : "la gravité et le volume de patients qui arrivent aujourd'hui à l'hôpital ressemblent étrangement à ce qui se passait au printemps dernier".

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