Covid : L'Inde dépasse le seuil des 300 000 morts dus au coronavirus

Par Cécile de Sortiraparis, Manon de Sortiraparis · Publié le 24 mai 2021 à 11h19
L'Inde passe un nouveau cap dans l'horreur, en devenant le troisième pays du monde le plus endeuillé par le Covid-19. Le pays d'Asie a dépassé les 300 000 morts et l'épidémie ne semble pas faiblir.

Des chiffres qui font peur. L'Inde fait face à une période épidémique terrible depuis plusieurs semaines et continue de battre de tristes records. Mercredi 28 avril 2021, le pays recensait 380 000 nouveaux cas de Covid-19 en seulement 24 heures, portant le total des contaminations dans le pays à 18 millions. Rien que sur le mois d'avril 2021, six millions d'Indiens ont été contaminés par le coronavirus.

Depuis, l'épidémie de Covid-19 n'a cessé de faire des ravages. Ce lundi 24 mai 2021, l'Inde monte sur la troisième marche du podium mondial : avec plus de 304 000 décès liés à la pandémie, le pays est l'un des plus durement touchés par le coronavirus, derrière les États-Unis (589 000) et le Brésil (449 000).

Ces dernières 24 heures, l'Inde déplore la mort de 4 454 personnes. Depuis le début de la pandémie, le pays enregistre plus de 26,7 millions de contaminations cumulées, pour 1,3 milliard d'habitants.

En cause, le variant indien du Covidaussi appelé le double mutant, car issu d'une double mutation entre les variants californien et sud-africain. D'après les dernières études, ce dernier serait bien plus contagieux, mais aussi plus mortel que le virus originel. D'après Santé Publique France, le variant indien ne représente que 15% à 20% des cas de Covid en Inde, mais il faut noter que tous les cas ne sont pas détectés dans ce pays de 1,4 milliard d'habitants. De nombreux experts estiment, à ce sujet, que les chiffres communiqués par le ministère indien de la Santé sont bien en deçà de la réalité. 

Submergés, les hôpitaux du pays - et particulièrement à New Delhi - se trouvent dans l'obligation de refuser des malades par manque de lits, mais aussi de médicaments et d'oxygène. L'Union européenne s'est d'ores et déjà, engagée à aider l'Inde. La vaccination, ouverte à tous les adultes à partir de samedi 1er mai 2021, devrait, si tout va bien, faire baisser les contaminations. 

Les experts médicaux notent déjà que la trajectoire de la courbe épidémique n'est plus aussi exponentielle qu'avant. Cependant, le pic de l'épidémie ne devrait pas être atteint avant encore plusieurs semaines, signifiant que le nombre de morts et de personnes contaminées va continuer à augmenter drastiquement pendant les prochains jours.

Des confinements courts et localisés ont été mis en place dans l'État du Kerala, au sud-ouest du pays, , et dans la région du Karnataka. Des mesures insuffisantes pour enrayer la propagation d'un virus hors de contrôle.

Dans une interview donnée au journal Indian Express, le conseiller scientifique en chef du gouvernement, le professeur K. Vijay Raghavan, a reconnu que le gouvernement indien aurait pu faire davantage pour se préparer à cette terrible reprise épidémique : « Le gouvernement central et les gouvernements des États ont déployé des efforts considérables pour renforcer les infrastructures hospitalières et de soins de santé au cours de la première vague (...) Mais lorsque cette vague a décliné, peut-être qu’il en est allé de même avec le sentiment d’urgence pour poursuivre le travail », déclare-t-il. « Il n’est tout simplement pas possible d’amplifier les capacités d’un système de santé publique en un an à un niveau suffisant pour faire face à ce que nous observons aujourd’hui. »

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