Omicron : les différents scénarios de l'Institut Pasteur sur ce que nous réserve ce variant

Par Caroline de Sortiraparis · Photos par My de Sortiraparis · Publié le 3 janvier 2022 à 16h15
Alors qu’Omicron déferle sur la France à une vitesse fulgurante, l’Institut Pasteur a publié de nouvelles modélisations, dévoilant les différents scénarios possibles sur l’impact du variant Omicron en France.

Alors que 208 000 nouveaux cas ont été enregistrés en 24h en France ce 29 décembre 2021, beaucoup redoutent les jours et semaines à venir. Ce mercredi, Olivier Véran n’a pas caché son inquiétude face à la propagation du variant Omicron dans le pays, évoquant même un « raz-de-marée ».

Alors, comment l’épidémie va-t-elle évoluer en France ? Jusqu’où les contaminations vont-elles grimper ? Quid des hospitalisations ? Faut-il craindre une nouvelle saturation ? Difficile à dire à ce stade, en raison des nombreuses incertitudes qui entourent ce variant Omicron repéré pour la première fois en Afrique du Sud. Mais lInstitut Pasteur a publié, ce 29 décembre, ses dernières modélisations concernant l’impact du variant Omicron sur l’épidémie de covid-19 et son contrôle en France métropolitaine durant l’hiver 2021-2022. 

L’Institut Pasteur met ainsi en évidence différents scénarios possibles sur l’effet d’Omicron dans le pays, basés sur divers niveaux de sévérité et de transmissibilité du nouveau variant, le tout en utilisant un « modèle mathématique ».

L'impact d'Omicron sur les hospitalisations

Première des hypothèses, la plus probable jusqu’ici, celle où la sévérité du variant Omicron est réduite d’environ 80% par rapport à celle du variant Delta, mais modérément plus contagieux que celui-ci. Dans ce cas, alors le pic d’hospitalisations pourrait
être de 2700 par jour, « sans ajustement des comportements ». Et si les Français réduisaient leurs contacts de 10% et 20%, alors ce pic des hospitalisations serait respectivement ramené à 1900 (-28%) et 1400 (-48%).

En revanche, dans l’hypothèse où le variant Omicron présenterait « un avantage de transmission haut », alors ce pic se situerait à 2700 hospitalisations par jour en réduisant les contacts de 20%, et 4400 sans réduction des contacts. Dans le cas d’un « avantage de transmission bas », alors ce pic ne dépasserait pas 1700 hospitalisations par jour.

Autre scénario possible évoqué par l’Institut Pasteur ? Celui où « la sévérité d’Omicron est similaire à celle du virus historique » (-54% par rapport au variant Delta). Dans ce cas, l’épidémie pourrait « rester gérable » selon les chercheurs, avec toutefois « des mesures d’intensité intermédiaire dans les scénarios ». Par exemple, avec un avantage de transmission haut, alors le pic des hospitalisations pourrait atteindre les 5000 par jour.

Contaminations et campagne de vaccination

Concernant le nombre de nouvelles contaminations quotidiennes, celles-ci pourraient concerner « des centaines de milliers de Français » au mois de janvier 2022, prévient l’Institut Pasteur. Toutefois, il devrait s’agir de symptômes légers, « dans la grande majorité des cas ».

Autre impact d’Omicron pointé du doigt par les chercheurs ? Le fonctionnement de la société qui pourrait être « perturbé », en raison de « l’absentéisme résultant de cette vague d’infections » ; une crainte déjà évoquée par le Conseil scientifique.

Enfin, l’Institut Pasteur livre aussi quelques recommandations, concernant notamment la campagne de vaccination. Ainsi, « l’accélération de l’administration des doses de rappel (1,2 million par jour au lieu de 800 000 par jour) pourrait réduire la taille du pic d’hospitalisations de 9-17% », expliquent les chercheurs dans ce document. « La vaccination de 90% des adultes non vaccinés à un rythme de 100 000 doses administrées par jour » pourrait quant à elle réduire le pic des hospitalisations de 17 à 35%.

Attention, comme l’indique l’Institut Pasteur, « ces scénarios sont faits sur la base de données incomplètes et d’hypothèses incertaines. La propagation du virus SARS-CoV-2 est difficile à anticiper; et la dynamique de l’épidémie peut changer rapidement. Les trajectoires décrites dépendent des hypothèses faites; si les hypothèses ne se réalisent pas, la dynamique observée pourra être différente des projections ».

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