Les terrasses éphémères font grand bruit à Paris. Avec le retour de la période estivale et l'éclaircie d'une levée des restrictions sanitaires liées à l'épidémie du Covid-19, toute relative, les terrasses sont prises d'assaut par les habitants restés dans la capitale. D'un côté, une bonne partie des Parisiens.nes se fait plaisir en retrouvant un parfum d'été sur les structures éphémères installées par les restaurateurs. De l'autre, certains riverains se retrouvent pris au piège des nuisances sonores.
Pour remédier aux bruits intempestifs et autres désagréments causés par ces terrasses éphémères, la mairie de Paris promet de doubler les capteurs utilisés pour mesurer les nuisances sonores, comme le confirmait au début de l'été Olivia Polski, adjointe chargée du commerce, dans les colonnes de Libération. Dans certains quartiers parisiens comme les 17e, 10e et 11e arrondissements, les plus bruyants selon l'équipe municipale, les capteurs qui dépassent un certain nombre de décibels permettront de sanctionner les restaurateurs.
Dans la charte signée par les professionnels, il est stipulé que ces terrasses éphémères peuvent être exploitées de 8h à 22h, tous les jours. Sauf qu'évidemment, les dérives sont très nombreuses, et les forces de l'ordre souvent dépassées par l'ampleur de la tâche. À tel point que bon nombre des riverains en colère organisent la résistance par leurs propres moyens.
S'il est toujours possible de signaler les nuisances sonores et olfactives sur le site de la mairie Paris.fr, l'efficacité de la municipalité et de ses agents à ce sujet fait défaut, à en croire les multiples actions parallèles qui fleurissent dans la capitale. Interrogée par Franceinfo à ce sujet, Amélie Terrier, fondatrice du collectif Droit au Sommeil, estime que "très souvent, on se retrouve à 70 décibels en soirée, ce qui est un niveau très élevé. Normalement, pour réussir à trouver le sommeil, il faut 30 décibels", indique la riveraine.
Face à l'inaction de la mairie de Paris, le compte Terrasses_Paris s'efforce de récupérer et mettre en base de données des informations concrètes sur ces installations provisoires. Pour avoir un aperçu de la boulimie des terrasses estivales dans la capitale, il faut plutôt jeter un oeil à cette carte, issue de la base de données de la Ville de Paris accessible par tous. "Pour l'instant, les terrasses estivales demandées représentent 22km de linéaires de trottoirs, 24 de stationnement et 108 000 mètres carrés", nous expliquent-ils. "Les capteurs, c'est un coup de communication de la maire, une coquille vide. Ils prévoient de les doubler d'ici 5 ans, mais il n'y en a que 40, donc les 80 ne couvriront qu'une dizaine de sites très restreint en surface", affirment les riverains mobilisés.
Sur les réseaux comme Twitter, des utilisateurs se moquent de la défaillance de la mairie de Paris et relèvent inlassablement à coup de photos et de vidéos les dérives liées à la mise en place de ces terrasses éphémères dans une zone urbaine aussi dense. C'est d'ailleurs le même procédé qui est utilisé par les détracteurs du mouvement #SaccageParis, né lui aussi sur le réseau à l'oiseau bleu. Caractère illégal d'une installation, nuisances répétées ou encore manque d'entretien : tout y passe ! On n'a pas fini d'entendre parler des terrasses éphémères parisiennes.
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