C'est son ouvrage A Dialogue With Solitude, publié en 1965, qui a inspiré au Bal le titre de l'exposition consacrée à Dave Heath. Celui-ci a produit de très nombreux portraits noirs et blancs saisissants, entre autres scènes de rue parfaitement senties. Dans son travail, une constante se dessine : son attention totale et tendre pour les êtres humains, pour leur solitude (toute moderne), leurs regards perdus et leurs espoirs (dessinés à la craie sur le sol par des enfants, rythmés par un harmonica ou plongés dans des livres de poésie...).
L'homme n'a pas eu une vie facile. Dave Heath a été abandonné par ses parents alors qu'il n'avait que 4 ans. Il est allé de foyer en foyer avant d'être, à 21 ans, incorporé dans l’armée et envoyé en Corée. Il y devient alors mitrailleur... Et photographe. Car la plus grande partie de son temps libre est consacrée à photographier ses camarades, et ainsi tenter de saisir "la vulnérabilité d’une conscience tournée vers elle-même".
Ce premier travail donne le ton de la suite : obsédé par les visages et les corps qui s'inscrivent, chacun à leur façon, dans les rues grises de Chicago, Philadelphie et New York, il y prend des photos sublimes, mélancoliques, urbaines. Il expliquera alors : "Mes photos ne sont pas sur la ville mais nées de la ville. La ville moderne comme scène, les passants comme acteurs qui ne jouent pas une pièce mais sont eux-mêmes cette pièce.".
Une exposition sublime pour un artiste hors du commun, à ne pas manquer.
© Dave Heath / Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York, et Stephen Bulger Gallery, Toronto
Âge recommandé
Tout public