Maison-atelier Foujita en Essonne : une plongée dans l'intimité du célèbre peintre franco-japonais

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Par Caroline de Sortiraparis · Photos par Caroline de Sortiraparis · Publié le 4 septembre 2023 à 17h58
Venez découvrir l’incroyable vie de Léonard Tsuguharu Foujita, talentueux peintre franco-japonais et véritable touche-à-tout, en poussant les portes de la Maison-atelier Foujita nichée dans le petit village de Villiers-le-Bâcle, en Essonne. On vous fait la visite ?

Foujita. Voilà le nom d’un grand artiste que beaucoup connaissent en tant que peintre, mais qui cache de nombreuses autres facettes. Considéré comme une figure incontournable des années folles, Foujita a passé la moitié de sa vie au Japon, son pays natal, et l’autre moitié en France. C’est d’ailleurs ici qu’il passera les dernières années de son existence, dans une petite commune d’Essonne, nommée Villiers-le-Bâcle. Dans ce village niché au cœur de la Vallée de la Mérantaise et en lisière du plateau de Saclay, se trouve donc la fameuse Maison-atelier Foujita ouverte au public en 2000.

Classée au titre des Monuments Historiques et labellisée en 2011 "Maisons des Illustres", la Maison-Atelier Foujita est l’occasion d’en apprendre davantage sur la vie artistique et personnelle de cet incroyable artiste à l’allure de dandy, véritable touche-à-tout et grand collectionneur !

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Mais avant de pousser les portes de cette sublime maison, la visite débute par l’ancien presbytère où ont été aménagées deux salles d’exposition et d’introduction à la vie et à la carrière de Léonard Tsuguharu Foujita, considéré comme l’un des peintres les plus en vue du début du 20e siècle.

Grâce à la diffusion d’un film, on remonte le temps jusqu’à la naissance de Tsugouharu Foujita à Tokyo en 1886. On parcourt alors les années les plus marquantes de sa vie, avec son arrivée en France en 1913, ses rencontres avec les femmes de sa vie, dont la jeune artiste peintre, Fernande Barrey, sa muse Lucie Badoud - alias Youki -, qui deviendra sa compagne, puis Madeleine Lequeux, jeune modèle et danseuse de Music-hall décédée brutalement en 1936, sans oublier Kimiyo Horiuchi, sa dernière compagne, qui fit don de la demeure au Département de l’Essonne en 1991.

Le film revient également sur son impressionnant tour du monde entrepris entre 1931 et 1933, où il visita notamment l’Amérique latine et centrale, mais aussi la côte est des États-Unis, avant de rejoindre le Japon. C’est finalement en 1950 que Foujita revient en France et choisit de s’installer avec Kimiyo dans le quartier de Montparnasse, à Paris, avant d’obtenir la nationalité française cinq ans plus tard. En 1960, il tombe sous le charme du village de Villiers-le-Bâcle et y achète une maison rurale datant du 18e siècle, qui sera sa dernière résidence ; une maison que les admirateurs de l’artiste peuvent désormais découvrir lors de visites guidées que l'on vous conseille vivement !

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Dans l’ancien presbytère, deux salles d’exposition sont donc accessibles. On y admire notamment des œuvres de Foujita comme des dessins et maquettes, mais aussi des photos d’archive et des objets que Foujita collectionnait à l’instar de cette perruque de kabuki ou cette poupée portant la Légion d’honneur de l’artiste. 

Direction ensuite sa maison, en passant par le sublime jardin, où Foujita y a d’ailleurs planté un érable japonais. La visite guidée de cette demeure, conservée en l’état depuis la mort de l’artiste en 1968, débute par le rez-de-chaussée, où se trouvent la cuisine et la salle à manger. Nous sommes surpris par les nombreux petits appareils électroménagers qui appartenaient à Foujita, dont ceux servant par exemple à faire de la glace pilée. Dans la partie salle à manger, le style se veut plus rustique avec des armoires venant d’Espagne et des gourdes en provenance d’Allemagne.

On monte ensuite quelques marches pour rejoindre l’entrée sur rue de la maison, où est suspendue la sublime toile « Avec qui voulez-vous lutter ? » et où l’on découvre également une fascinante statue en bois datant du 15e siècle. Juste derrière, on aperçoit le salon et la chambre.

Ce qui frappe dans cette maison hétéroclite - à l’image de son ancien propriétaire -, c’est cette opposition entre modernité et tradition, comme au Japon, avec une décoration au croisement des influences occidentales et japonaises où l'art et l'artisanat ne font qu’un. Il y a par exemple cet évier en inox, non loin des carreaux de faïence de Delft dans la cuisine, puis cette table danoise et ce canapé convertible, très moderne pour l’époque, sans oublier ces deux paravents – séparant le salon de la chambre – et sur lesquels l’on retrouve les symboles favoris de Foujita (le chat, le manchot, la jarretière, le poisson, le cœur ailé...). Et puis il y a également de multiples objets chinés, comme ces pots à pharmacie utilisés comme vases, et d'autres customisés à l'instar de ces boîtes de conserve transformées en arrosoir.

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Enfin, la pièce maîtresse, l’atelier, est à découvrir au dernier étage de la maison, là où se trouvaient les combles avant que Foujita n’entreprenne d’impressionnants travaux. D’une superficie importante, l’atelier dévoile les multiples facettes de l’artiste avec une machine à coudre utilisée pour confectionner certains de ses vêtements, une machine à presser pour ses illustrations, sans oublier bien sûr ses pinceaux, ses tubes de peinture et son chevalet faisant face à une incroyable peinture murale, fascinant dessin préparatoire de son dernier grand projet : la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix à Reims. En y regardant de plus près, on peut même y lire la date à laquelle une partie de cette peinture murale a été réalisée, soit le 27 novembre 1965, alors que Foujita était âgé de 79 ans. Sur ce dessin préparatoire, on aperçoit aussi les visages de ses peintres préférés, comme Raphaël, Michel-Ange, sans oublier bien sûr Léonard de Vinci, dont il prendra le prénom au moment de son baptême en 1959. 

Célèbre peintre de l’École de Paris, mais aussi graphiste, illustrateur, céramiste, styliste, bricoleur, grand collectionneur... cette visite guidée à la Maison-Atelier Foujita est une occasion de plonger dans la fascinante vie de Foujita, cet artiste complet qui continue de nous fasciner et de nous surprendre plus de 50 ans après sa disparition.

Pour les plus curieux qui souhaiteraient découvrir l’intimité de l’artiste et pousser les portes de cet incroyable lieu de mémoire francilien, sachez que la Maison-Atelier Foujita est ouverte les mardi, jeudi et vendredi, uniquement sur rendez-vous. En revanche, les visites se font sans rendez-vous les samedi et dimanche. Attention, notez que les visites de la maison Foujita sont obligatoirement guidées. Par ailleurs, l’entrée est libre. Le lieu propose également plusieurs événements, comme lors des Journées du Patrimoine ou la Nuit des Musées. N’hésitez pas à consulter le programme sur le site officiel.

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Informations pratiques

Lieu

9 Route de Gif
91190 Villiers le Bacle

Infos d’accessibilité

Site officiel
foujita.essonne.fr

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