Giacometti et les Étrusques : Influence et résurgence au programme de la Pinacothèque

Par · Publié le 23 septembre 2011 à 16h48
1992. Dernière année en date où Paris recevait, dans les murs du Grand-Palais, une exposition dédiée à la culture Étrusque : Les Étrusques et l’Europe. Septembre 2011, la Pinacothèque ouvre le bal de sa saison avec l’exposition qui confronte l’art Étrusques à l’œuvre saisissante d’Alberto Giacometti (1901-1966).
Artiste suisse fortement engagé dans les problématiques artistiques que soulevait [prônait] les surréalistes français du milieu du XXème siècle, Alberto Giacometti s’est notamment illustré dans la réalisation de sculptures figuratives extrêmement longilignes. Cette exposition revêt ainsi l’expression d’un sujet cher à l’artiste, celle de la Figure Primitive.

C’est à travers ce leitmotiv que Giacometti a sculpté de véritables manifestes de sa lutte lancinante contre l’immobilité. Immobilité des sujets qui, selon lui, devaient être libérés de leur position statique. Libérer par le cisellement effroyables, la tension que mobilise et qu’émane un corps statique. Lacérés et écharnés donc, ces hommes et ces femmes de bronze, pour faire d’eux des êtres en mouvement, vivants.
Au rythme d'un jeu subtil de références, le visiteur découvre les liens qui unissent l’artiste aux modes de représentations Étrusques. Notons que bien avant Rome, l’Étrurie disposait d’un fort rayonnement culturel à travers le bassin méditerranéen, et qu’elle réussie à diffuser très largement ses modes et ses valeurs esthétiques.

Ainsi, l’on découvre dans un ordre chronologique, les différentes évolutions du style Étrusque, bien que l’exposition s’intéresse principalement aux aspects « les plus modernes » nous confient les deux Commissaires de l’exposition, Claudia Zévi et Marc Restellini. La principale finalité de cette juxtaposition de la culture Étrusque et des travaux de Giacometti, est d’exprimer le dialogue qu’a eu l’artiste avec cette civilisation. Rendre son œuvre audible en quelques sorte, sous la lumière de ces différentes formes artistiques dont lui-même se sentait proche. L’Homme qui marche (sculpture n°1 datant de 1960 et réalisée en bronze), œuvre parmi les plus connue de l’artiste, serait la manifestation d’un cheminement, qui irait vers et par l’influence de cette civilisation, à l’image d’une descendance communiant avec ce qui n’est plus.

En outre, grâce à de prestigieux dons du Museo Etrusco Guarnacci de Volterra, le public parisien pourra apprécier des œuvres inédites en France ; telle que l’Ombre du soir, (voir ci-dessus, statuette en bronze longiligne datant de la période dites « Hellénistique » en de 350-300 av. J-C) , qui bouleversa Giacometti lors de son voyage en Toscane et qui, jusqu’ici, n’était jamais sortie d’Italie.

Giacometti et les Étrusques , s’aventure sur les chemins sinueux du souvenir. Afin de rendre à notre mémoire la superbe de la civilisation Étrusque, mais aussi d’habiliter cette dernière dans celle de Giacometti. Ou comment vivre l’émoi et l’œuvre de Giacometti au regard d’une esthétique vieille de près de 2300 ans.

©Photo: Arrigo Coppitz


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