Jean-Paul Rouve et Grégoire Ludig (Les Cadors) : «L'amour fraternel se manifeste différemment chez chacun de nous»

Par Nathanaël de Sortiraparis · Publié le 6 janvier 2023 à 13h05
Dans "Les Cadors", au cinéma le 11 janvier, Jean-Paul Rouve et Grégoire Ludig incarnent des frères que tout oppose. Les deux comédiens se sont confiés à Sortiraparis sur le film et sur leur carrière.

C'est une drôle de comédie que propose le cinéaste Julien Guetta avec Les Cadors. Le film, dont la sortie est prévue le 11 janvier au cinéma, est plongé dans le monde de dockers de Rouen. Jean-Paul Rouve et Grégoire Ludig y incarnent deux frères, qui auraient préféré ne pas se retrouver. Les deux comédiens nous ont évoqué leur personnage lors d'un entretien qu'ils nous ont accordé. 

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Avec "Les Cadors", le cinéaste Julien Guetta ("Roulez jeunesse") propose une comédie originale, bien différente de ce qu'on a l'habitude de voir. Le film, avec Grégoire Ludig, Jean-Paul Rouve et Michel Blanc est attendu au cinéma le 11 janvier 2023. Participez au jeu-concours en bas de l'article pour tenter de gagner vos invitations. [Lire la suite]

Sortiraparis : Vous incarnez deux frères dans le film, vous en avez vous ?

Grégoire Ludig : Moi oui. Deux frères et deux sœurs.

Jean-Paul Rouve : Moi, je suis fils unique.

Et votre relation avec vos frères et sœurs est meilleure pire que celle avec Jean-Paul dans le film ?

G.L. : On va dire meilleure ! Mais ce que j'aime dans le film, c'est que leur relation est quand même assez intense. Le personnage d'Antoine a beaucoup plus de mal à supporter son frère que l'inverse. Mais une fois qu'il est là, il n'a pas envie qui reparte. C'est une douleur, de repartir, mais en même temps, il ne le supporte pas quand il est là. Donc c'est toute cette dualité qui est intéressante dans le film. 

Et d'après vous, qu'est ce qu'il faut alors pour avoir une bonne relation entre frères ?

G.L. : Il faut éviter d'avoir les mêmes parents que ceux qu'ils ont dans le film. Peut-être aussi. Je pense que ça n'aide pas. Après, ça les soude d'une autre manière aussi. Donc il n'y a pas vraiment d'explication. Il n'y a pas de recette miracle. Je crois que l'amour fraternel se manifeste différemment chez chacun de nous. Donc, voilà, encore une fois, je reviens au film et je pense que leur force aussi, malgré tout, a été leur enfance douloureuse.

C'est un univers assez original pour une comédie qu'on n'a pas l'habitude de voir. Qu'est-ce qui vous a poussé à accepter ces rôles ? 

J.P.R : A la base. C'est une histoire vraie. Romancée bien sûr, mais l'histoire vraie de Lionel Dutemple [scénariste des Tuche 2, notamment]. Il a raconté les relations entre son père et son oncle, qui était un peu un marginal. Je trouve ça toujours intéressant quand on part de quelque chose qu'on a vécu. En plus, il le voit avec son regard d'enfant, forcément. Donc ça change un peu le prisme. Ensuite, on a retravaillé sur le scénario avec Julien Guetta et j'aimais bien cette complexité entre ces deux frères, ce mélange de "on s'aime, on se déteste. J'ai besoin de toi, mais en fait, je suis ton grand frère. Mais en fait, d'accord, tu étais mon grand frère quand j'étais petit, mais maintenant, c'est moi. C'est toi qui es un petit peu perdu. Oui, mais non." Enfin tout ça, c'est complexe et au bout du bout, il reste quoi ? Cet amour fraternel qui ne pourra jamais se briser.

G.L. : Ce qui m'a plu, c'est le scénario. Ces trajectoires un peu écorchées, avec des personnages avec des deux un vrai but, une vraie quête. Chacun se cherche encore un peu, j'ai l'impression. J'aime bien quand les choses ne sont pas arrêtées. On a l'impression qu'il y en a un qui est bien et l'autre qui est un peu plus dans le dur. Et finalement, l'un n'est pas forcément celui qu'on croit être et c'est valable pour tous les personnages, donc c'était ça qui était assez original pour reprendre votre terme.

Que ce soit en tant qu'acteur ou en tant que spectateur, qu'est ce que vous aimez dans une œuvre, dans une bonne comédie ? 

G.L. : Je pense que ce qui nous fait rire, c'est d'être surpris. C'est quand on s'attend pas à quelque chose et que ça nous saute un peu aux yeux et qu'on n'y avait pas pensé. La comédie, c'est vaste. On peut être ému, on peut pleurer devant une comédie. C'est vraiment être surpris, je pense. En tout cas, pour moi, c'est ça. 

J.P.R : C'est difficile de répondre à ça parce que si on savait répondre, on ferait que des bons films. Parce qu'on aurait la solution. 

Vous connaissiez le monde des dockers avant de vous lancer dans le film ?

J.P.R. : Je connaissais un peu parce que quand j'étais môme, j'avais un oncle qui travaillait sur le port à Dunkerque. Donc je connaissais un peu ce monde-là, une sorte de société dans la ville. C'est toujours intéressant les mondes dans les mondes. J'adore ça. Il y a un peu ça, quand vous allez à Rungis, c'est un monde dans le monde, et je trouve ça toujours intéressant. Une micro société qui se crée à l'intérieur.

Et vous, Grégoire, puisque vous ne le connaissiez pas, qu'avez-vous aimé y découvrir ?

G.L. : Je trouve que ce sont des gens très terriens. Très humains, dans du concret. Avec eux, le terme "charbonner" peut vraiment être employé. Là, les mecs vont au charbon quand ils vont bosser, et c'est super compliqué. J'ai eu beaucoup de respect pour ce milieu-là et d'ailleurs, quand on a tourné à Rouen, les gens qu'on a croisés étaient super. Il y a des dockers qui sont dans le film, qui nous ont ouvert leurs portes, qui nous ont vraiment accueillis dans leur univers. Et il y avait vraiment cette aide, cette solidarité. On a senti un truc assez fraternel, ça collait bien avec le thème du film. 

Après Jeff Tuche, c'est jouissif de jouer à nouveau un benêt, Jean-Paul ? 

J.P.R. : Je ne suis pas sûr que ce soit un benêt. Je pense qu'il a une intelligence instinctive, ce qui n'est pas donné à tout le monde. J'ai beaucoup de respect pour ça. 

Et selon vous, pourquoi il faudrait aller voir ce film ?

G.L. : Je pense que c'est un film qui a été écrit de manière sincère, qui raconte une histoire vraie et qui raconte une histoire de famille comme on peut tous les vivre. Donc je pense qu'on s'y retrouve. On n'est pas pris au dépourvu. On ne se fout pas de notre gueule, on va voir quelque chose qui pourrait parler à tout le monde.

Et puis surtout, Michel Blanc qui joue une espèce de mafieux qui torture tous ceux qui s'opposent à lui, c'est déjà une bonne raison !

G.L. : Ça vaut le coup d'œil, c'est sûr !

Et conduire un bateau, c'est comment alors ?

G.L. : Ce n'est pas si compliqué que ça. Comme tout est très très long. Il faut faire des manœuvres calmement et en fait, on suit. Une fois qu'on t'a montré les rudiments les plus importants, ce n'est pas si compliqué. Il faut être attentif. Ça demande une technique de folie, mais pour les manœuvres que j'avais à faire pour le film, c'est à dire aller tout droit, m'arrêter, ralentir, aller un peu à droite, aller un peu à gauche ça a été !

J.P.R. : Oui, mais quand même que tu maîtrisais bien, je trouve !

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Informations pratiques

Dates et Horaires
À partir du 11 janvier 2023

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    Mots-clés : interview, interview guide
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