Azur et Asmar, réalisé par Michel Ocelot, rejoint le catalogue de Disney+ en France à partir du 5 décembre 2025. Sorti en salles le 25 octobre 2006, ce long-métrage d’animation met en scène deux enfants élevés ensemble dans une demeure seigneuriale, avant d’être séparés par les conventions sociales. Porté notamment par les voix de Cyril Mourali, Karim M’Riba et Hiam Abbass, le film s’adresse aux familles et aux spectateurs dès 8 ans, dans la continuité des contes visuels qui ont fait la réputation du cinéaste.
Il y a longtemps, deux enfants grandissent côte à côte : Azur, blond aux yeux bleus, fils de châtelain, et Asmar, brun aux yeux noirs, fils de la nourrice Jénane. Nourris des mêmes histoires, notamment celle de la Fée des Djins, ils sont pourtant brutalement séparés lorsque les adultes décident de rappeler chacun à sa condition. L’un reste dans le confort du château, l’autre est renvoyé de l’autre côté de la mer.
Devenus adultes, Azur et Asmar reprennent chacun à leur manière la quête de la Fée des Djins, guidés par les récits de leur enfance. Chacun part vers un royaume inspiré du Maghreb, semé de villes lumineuses, de jardins, de dangers et de merveilles. Rivaux autant que frères de lait, ils doivent affronter préjugés, obstacles et malentendus linguistiques pour avancer, dans un parcours où la fraternité et le respect des cultures deviennent des enjeux aussi forts que la légende qu’ils poursuivent.
Présenté en 2006 à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, Azur et Asmar y est projeté en numérique HD, une première sur la Croisette, devant notamment des enfants issus de Zones d’Éducation Prioritaire. Le film circule ensuite dans les grands rendez-vous d’animation, dont le festival d’Annecy, et confirme la place de Michel Ocelot dans le paysage du cinéma d’animation européen. Conçu comme un conte de fées merveilleux, il aborde pourtant des sujets contemporains, de l’hostilité ordinaire entre populations à la question des frontières culturelles.
Pour la première fois, le réalisateur a recours à la 3D, en collaboration avec le studio Mac Guff, tout en conservant des bases de travail proches de l’animation dessinée : nombreux croquis préparatoires, storyboard détaillé, personnages conçus sous tous les angles. Environ 1300 plans sont ainsi définis à partir de plus de 13 000 dessins, avant une phase d’animation et de création de décors qui s’étale sur plusieurs années. L’univers visuel se nourrit des architectures maghrébines, des mosquées d’Istanbul, de l’Andalousie, de miniatures persanes et de références à la peinture européenne.
La dimension linguistique est au cœur du projet : certaines scènes en arabe ne sont pas sous-titrées, afin de faire ressentir la perte de repères et l’état d’émigré, tout en laissant au spectateur la possibilité de comprendre par le contexte. Michel Ocelot rappelle que ses films ne sont pas pensés uniquement « pour enfants », mais pour réunir toutes les générations autour d’histoires qui ne simplifient pas les enjeux. La musique signée Gabriel Yared, empreinte de motifs orientaux, accompagne ce dialogue entre cultures et a valu au film une nomination au César de la meilleure musique originale.
Destiné au public familial, Azur et Asmar aborde la fraternité, la méfiance entre peuples, le regard porté sur l’« étranger » et la possibilité d’une entente au-delà des barrières sociales et géographiques. Dans la continuité des œuvres précédentes de Michel Ocelot, le récit propose un rythme contemplatif, des images très composées et un usage assumé du conte pour traiter de sujets actuels. Les spectateurs familiers de Kirikou reconnaîtront une même volonté de parler à la fois aux enfants et aux adultes, sans renoncer à la complexité.
Azur et Asmar
Film | 2006
Sortie au cinéma : 25 octobre 2006
Sur Disney+ le 5 décembre 2025
Animation, Famille | Durée : 1h39
De Michel Ocelot | Avec Cyril Mourali, Karim M’Riba, Hiam Abbass
Nationalité : France, Belgique, Espagne, Italie
À partir de 8 ans
En croisant récit initiatique, voyage entre continents et imaginaire inspiré des contes d’Orient, Azur et Asmar propose une vision du monde où la rencontre, la curiosité et la circulation des langues priment sur la peur de l’autre. Son arrivée sur Disney+ offre l’occasion de redécouvrir un film d’animation qui articule enjeux contemporains et tradition du conte, avec une identité graphique et musicale assumée.
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