Exclu : interview de josé-karl pierre-fanfan (i)

Par · Publié le 9 novembre 2009 à 0h
Toujours avec le sourire, égal à lui-même, José-Karl Pierre-Fanfan répond cette semaine aux questions de PlanetePSG.com. En seulement deux saisons au PSG, cet ancien défenseur central a disputé un total de 85 matches avec le club de la capitale. Dans la première partie de l’interview, il revient sur son passage à Paris et sur la fin de sa carrière, qu'il a annoncée l'été dernier.
José-Karl, vous avez mis un terme à votre carrière en juin dernier. Pourquoi une telle décision ?

J’ai eu des soucis de santé. Pendant ma dernière saison, j’ai subi deux opérations au genou droit. On m’a aussi décelé une anomalie cardiaque à l’occasion d’une visite médicale. Ces deux problèmes cumulés m’ont poussé à résilier la dernière année de contrat qui me liait au Qatar Club.



C’est au Qatar que vous avez joué vos trois ultimes saisons, dont deux en tant que capitaine d’Al-Sailiya. Avez-vous pris cet exil comme une préretraite ?

Oui, je voulais finir tranquillement. J’avais d’autres solutions plus intéressantes sportivement, mais le Qatar m’offrait un excellent confort financier et un très bon cadre de vie. Comme là-bas il y a moins de matches à disputer, je pouvais terminer en douceur. Dans ma situation, c’était l’idéal. Qui plus est, contrairement à ce que croient beaucoup, le Championnat local n’est pas si facile que ça. Tous les joueurs venus d’Europe n’y réussissent pas forcément



Vous qui avez débuté en D2 avec Dunkerque dans les années 1990, vous qui avez été notamment sacré champion de D1 en 1998 avec Lens, quel regard portez-vous votre long parcours ?

Je suis fier et satisfait de mon parcours. Mais, même si je n’aime pas nourrir des regrets, je me dis que par moments j’aurais peut-être dû davantage penser à moi. Quand j’étais en France, si j’avais été plus égoïste dans mes choix de carrière, ça m’aurait peut-être emmené plus haut. A l’époque où je jouais à Lens, le Bayern Munich a fait le forcing deux ans de suite pour me recruter. Mais Gervais n’a pas voulu, et je n’ai pas non plus insisté.



Vous avez défendu les couleurs parisiennes de 2003 à 2005. Ces deux années dans la capitale ont-elles correspondu à l’image que vous aviez du PSG avant d’y évoluer ?

Oui, c’était comme je me l’imaginais. Mon image du club ne s’est pas du tout détériorée depuis mon passage. Maintenant, je porte même encore plus haut les couleurs du PSG. Dans une carrière pro, c’est exceptionnel de jouer dans un club de ce standing, avec un tel public. Il faut l’avoir vécu pour le comprendre. C’est un club que j’ai toujours apprécié, auquel je me suis toujours un peu identifié. Je suis un garçon du Nord (natif de Saint-Pol-sur-Mer), mais j’ai énormément de famille à Paris. J’ai même vécu dans le 14e arrondissement.



Quand vous étiez à Paris, quelle était l’ambiance au sein du vestiaire parisien ?

On a toujours eu un bon vestiaire dans l’ensemble. Mais dans chaque vestiaire, un peu comme dans un couple, il y a parfois des divergences. Il est rare que tout le monde s’entende bien. En fait, dans les monde pro, l’ambiance entre les joueurs est surtout conditionnée par les résultats. Si une équipe marche bien, l’ambiance suivra. Au PSG, en tout cas, tout le monde allait dans le même sens. Quand tous les joueurs adhèrent au projet commun du club, c’est déjà une grande chose. Ça ne signifie pas non plus qu’on partait tous en vacances ensemble.



Y avait-il des joueurs qui contribuaient plus que d’autres à la cohésion du groupe ?

Bernard Mendy, Jérôme Alonzo ou Alioune Touré étaient de grands boute-en-train. Ils mettaient l‘ambiance. Ce sont des hommes de vestiaire. Pour avoir connu Ludo Giuly à Monaco, je sais que lui aussi aime bien chambrer et rigoler.



A l’issue de votre première année au PSG, en 2003-2004, vous gagnez la Coupe de France et terminez à la seconde place de L1. Presque une saison parfaite, n'est-ce pas ?

Cette saison a été fantastique. En Championnat, nous avons loupé le titre de très peu (Paris a fini à trois points du champion lyonnais). On avait pourtant commencé difficilement. Les deux premiers mois, on avait perdu beaucoup de points. Mais après, quand le groupe a pris ses repères, nous sommes devenus une "machine de guerre". (rires) Chacun dans l’équipe avait quelque chose à prouver. Il y avait de la qualité dans tous les secteurs de jeu. On était un groupe soudé, nos adversaires nous redoutaient. Pour nous battre, il fallait vraiment être costaud.



Comment expliquez-vous que Paris n’ait pas surfé sur cette vague de succès au Championnat suivant?

Au lieu de laisser en place notre groupe pendant quelques années, le PSG a laissé partir des joueurs clés à l‘intersaison. C’est une grosse erreur, à mon avis. Pourquoi changer une équipe qui gagne ? Notre groupe n’avait pas encore exprimé tout son potentiel, on avait encore beaucoup de choses à vivre ensemble. En l’espace d’un été, on a perdu des éléments comme Sorin, Gaby (Heinze)... Avec la Ligue des Champions à venir, Paris avait pourtant des arguments pour les retenir. Au sujet de Gaby, d’accord, c’était dur de lutter avec la concurrence de Manchester. Mais pour Sorin, Fred Déhu, Fabrice Fiorèse, il y avait moyen de les garder avec nous. A la rentrée, c'est vrai que leur départ nous a mis un petit coup d’arrêt.



Puisque nous avons parlé de relations humaines il y a un court instant : quelle valeur attachez-vous au brassard de capitaine qui vous a été confié en 2004-2005 ?

Ce club me tenait vraiment à cœur, en devenir le capitaine m’a donc procuré une grande fierté. C’était un poste à responsabilité, et Vahid (Halilodzic) attendait de moi un investissement important. La saison difficile que l’équipe a vécue (9e de L1 au classement final) n’a pas toujours rendu évidente cette mission. Malgré tout, si c’était à refaire, je le referais tout de suite. Mais différemment, en prenant parfois des positions plus tranchées.



En cas de coup dur, comme peut-être durant la saison 2004-2005, de quelle façon un joueur du PSG parvient-il à affronter la pression propre à ce club ?

Ça exige un bon équilibre personnel et familial. J’essayais d’avoir la tête sur les épaules. Il faut avoir assez de recul pour dédramatiser et relativiser certaines situations. De toute façon, la pression fait partie du métier. Je considère que tout joueur ambitieux doit apprendre à la gérer. Au PSG ou à l’OM, elle est omniprésente. Dans les moments de difficulté, on apprend à se construire face à l’adversité. Soit on se relève et on fait face, soit on baisse les bras. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas beaucoup de métiers qui donnent les émotions que j’ai ressenties.



Interview réalisée par Adrien Pécout en exclusivité pour PlanetePSG.com



Retrouvez la seconde et dernière partie de l'entretien dès mardi sur notre site.




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